31 mars 2005

hallobzeh
Je n'ai pas compris la marche des femmes en blanc qui s'est déroulé à Beyrouth lundi dernier. Le concept m'échappe : pourquoi des femmes, et pourquoi en blanc ? Est-ce pour faire pièce à la manif des femmes voilées de noir (je parle de la manifestation des "loyalistes") ? Pour faire veuves joyeuses siciliennes ? Non, vraiment, je ne comprends pas et c'est, je trouve, le premier accroc dans une campagne de communication de masse qui jusqu'ici était impeccable. Je pense que les génies derrière cette stupidité nous en préparent d'autres : la marche des lycéens en violet, la marche des moins d'1m60 en fuchsia, la marche des porteurs en lunettes en kaki... Ce qu'il y avait de bien avant c'était que tout le Liban marchait pour l'indépendance. Maintenant, on revient en arrière avec des ségrégations (je sais que certains hommes participaient à la marche, mais visiblement ils n'étaient que tolérés).
Si vous n'avez pas compris le titre du post, c'est que vous avez besoin d'un miroir. Je file, je vais participer à la manif des Français en jaune paille, et je n'ai rien à me mettre.

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29 mars 2005

Billet d'ambiance

Beyrouth ressemble à un camp retranché. Deux anecdotes. Aujourd'hui, je passe devant l'énorme bâtiment des Nations-Unies et je m'étonne de la lenteur du trafic. La cause en est que l'immeuble est maintenant entouré de sacs de sable sur deux mètres de hauteur et autant de profondeur. Autre histoire de la même journée : j'ai tenté de me garer à la libanaise, c'est-à-dire n'importe comment. Deux individus m'ont foncé dessus en me faisant de grands geste de déguerpir. D'habitude, j'harangue et je reste au culot ; cette fois-ci, c'était difficile devant le M16 du gardien qui etait, je le précise, habillé en civil ou en milice, c'est-à-dire sans uniforme de police ou même de vigile.

Beyrouth reprend ses mauvaises habitudes. Et on attend le prochain attentat, avec un peu d'appréhension, je dois dire, tout en faisant attention de ne pas y penser.

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27 mars 2005

Jamais deux sans trois

Attention, chers amis et lecteurs. Il est vrai que le Liban subit une vague de ce qui semble être des attentats politiques. Ne concluons pas trop hâtivement. Ainsi, l'agence Associated Press annonce :

Au lendemain du troisième attentat anti-chrétien en huit jours, le président libanais Emile Lahoud a promis dimanche de tout faire pour enrayer la vague de violence qui frappe son pays depuis l'assassinat le mois dernier de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

C'est ce "anti-chrétien" qui me dérange, car les trois attentats jusqu'à maintenant se sont déroulés dans des quartiers chrétiens, mais ne visent pas forcément que des Chrétiens, ils cherchent avant tout à créer un climat de peur dans tout le Liban (Hariri était sunnite, pas chrétien). Attendons la suite, même s'il est vrai que la psychose s'installe et que les vigiles se multiplient comme des lapins australiens.

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26 mars 2005

La claque

La commission d'enquête sur l'attentat contre Rafic Hariri a rendu son rapport public, et les résultats ne sont pas en faveur du gouvernement libanais et de la Syrie (quelle surprise !?). Voici juste un extrait qui montre à quel point les services libanais ont merdé, appuyé par les Syriens.

60. La Mission estime que les services de sécurité libanais et les services de renseignements syriens sont les premiers responsables de la défaillance au niveau de la sécurité, de la protection, de la loi et de l’ordre au Liban. Les services de sécurité libanais ont fait preuve de graves négligences systématiques dans l’exercice des missions qui incombent d’habitude à un dispositif de sécurité nationale. Ainsi, ils ont gravement manqué à leur mission d’assurer aux citoyens libanais un niveau acceptable de sécurité et ont ainsi contribué à la propagation d’une culture d’intimidation et d’impunité. Les services de renseignements militaires syriens partagent au plus haut degré cette responsabilité vu leur implication dans la gestion des services de sécurité au Liban.

Allez Dr. Bashar, il est temps de reprendre l'ophtalmologie à Londres !

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25 mars 2005

Confirmations du complot américano-sioniste (ou judéo-américain ?)

Je sais que je suis en retard, mais je n'ai lu Le Monde diplomatique de ce mois que ce matin, pour me concentrer sur l'éditorial comme toujours magistral d'Ignacio Ramonet sur le Liban. Evidemment, il balaie d'un geste la possibilité que la Syrie soit derrière l'attentat contre Hariri, et en appelle à un spécialiste de la Syrie, basé à Tel Aviv pour mieux justifier son propos et ne pas témoigner d'antisionisme primaire, qui qualifie au mieux la possibilité syrienne "d'illogique". En revanche, elle permet aux Etats-Unis, ces prédateurs de démocratie, d'accentuer leur pression sur le modèle syrien, garant des droits de l'homme dans la région.

Qui a fait le coup contre Hariri ? Pour le Teheran Times, c'est évidemment le Mossad :

All the evidence indicates that the Israeli intelligence service Mossad killed Hariri, since it had previously plotted to assassinate important Lebanese politicians.

The Mossad is trying to help the Zionist army claw its way back into Lebanon, since history has shown that the stability of Lebanon is not to the advantage of Israel.

Lebanon now faces a more complicated situation and should stay alert in order to thwart the Zionist regime’s plots to dominate the country once again.


Ce qui rejoint l'opinion de notre grand Timonier Lahoud sur le complot juif. Le Moyen-Orient est évidemment majoritairement contre Israël et son allié américain et l'accuse de fomenter des complots un peu partout. Forcément, des dictatures qui accusent Israël et les Etats-Unis de ne pas assez respecter les libertés, c'est logique, mon cher Ramonet. Mais ce qui est étonnant, c'est que cette méfiance, cet antiaméricanisme de base couplé à un antisionisme bon teint se retrouve de manière insidieuse un peu partout. Jetez un coup d'oeil sur cet article de Stern, magazine allemand de bonne réputation, traduit en anglais. Il montre bien que les vieux clichés sur les Etats-Unis ont la vie dure, même chez les alliés des Américains. On les soupçonne de visées hégémoniques et on les accuse de tous les maux sans prendre le soin de regarder d'abord si chez soi, la démocratie est tellement plus vivace. Ce sont les Européens qui veulent vendre des armes à la Chine, pas les Etats-Unis qui s'y opposent fermement, quels que soient les motifs. Alors, même en Europe, on recommence à parler de Grand et de Petit Satan ? Européens, encore un effort.

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24 mars 2005

http://www.openlebanon.org/
Je découvre que je suis référencé par ce site, qui recense toutes les informations sur le Liban, blogs et journaux, quasiment en temps réel. Je vous le conseille donc, si vous voulez avoir de multiples fenêtres sur le Liban.

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Nous au moins on a un vrai président ! (pour les affaires étrangères et de temps en temps, et pas pour la Chine, et en général il vaut mieux qu'il s'agisse d'un pays où il a ou a eu des copains)

Le président français Jacques Chirac a fustigé hier « ceux qui jouent la carte du pire » au Liban, après les deux attentats de New Jdeidé et de Kaslik, ce dernier étant survenu dans la nuit de mardi à mercredi, et a réitéré sa demande d’un retrait syrien total du Liban « dans les plus brefs délais ».
« Je suis outré par cet attentat (de Kaslik). Je souhaite que ceux qui jouent la carte du pire et qui voudraient essayer de dire que sans la présence syrienne, c’est l’anarchie et les attentats qui reviennent au Liban, je souhaite que ceux qui jouent ce petit jeu soient rapidement démasqués et condamnés et je suis persuadé qu’ils le seront », a déclaré le président Chirac lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet européen à Bruxelles.
« J’ai confiance dans le grand mouvement d’unité nationale qui regroupe de plus en plus de Libanais », a-t-il ajouté.
M. Chirac a déclaré à nouveau qu’il souhaitait que « le Liban retrouve son autononomie, son indépendance, son intégrité et la démocratie ». « Dans ce contexte, nous n’attaquons pas la Syrie, nous exigeons conformément à la résolution 1559 (du Conseil de sécurité de l’Onu) que la Syrie se retire entièrement du Liban, dans les délais les plus brefs, qu’elle retire ses forces armées et ses services », a ajouté M. Chirac.
Il a souligné qu’on « ne peut imaginer que des élections libres se passent sur un territoire occupé militairement par une autre puissance ».

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23 mars 2005

Mais oui, mais bien sûr, on est trop cons, c'est pourtant évident, et nous on n'avait rien vu, bravo monsieur le général président !

Le président libanais est le meilleur politologue du Moyen-Orient, c'est pour ça qu'il est président. Que Chirac, Bush et autres en prennent de la graine, Emile Lahoud, le Raymond Aron de l'Anti-Liban, le Metternich du Levant, le Francis Fukuyama de la Mediterranée a trouvé la solution à tous nos problèmes, je dis bien, tous. Attention mesdames et messieurs, vous trouviez que la situation était grave, et vous avez peut-être, dans un souci de vous rassurer, accusé la Syrie d'être à la source des attentats au Liban ? Hé bien, vous avez tout faux, comme le prouve la démonstration du Phénix de Baabda, Emile Lahoud 1er, génie méconnu mais qui risque de le devenir vite dans les capitales occidentales s'il continue sur sa lancée :

Pour sa part, le président Émile Lahoud a adressé au sommet d’Alger un message dans lequel il a affirmé qu’Israël est « l’agent de discorde par excellence » dans le monde arabe.« Ne nous leurrons pas et ne soyons pas aveugles, affirme le message présidentiel. Tout ce qui se passe aujourd’hui dans la région est planifié par Israël, qui a réussi à exploiter les incidents du 11 septembre 2001, pour affirmer son pouvoir sur les centres de décision dans la région et s’en servir pour atteindre ses objectifs. »Selon M. Lahoud, « le plan israélien vise à l’effritement du monde arabe, à commencer par l’Irak. Hier même, un réseau israélien de contrebande d’armes vers le Soudan, pour y attiser la discorde, a été découvert. Nous découvrirons demain que des mains israéliennes se cachent derrière toute discorde qui se manifesterait dans le monde arabe ».« Et voilà qu’Israël, enchaîne le message de M. Lahoud, se tourne vers le Liban et exerce sur lui diverses pressions et menaces, se vantant, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, d’être derrière la résolution 1559, d’avoir réussi à y inscrire le retrait syrien et le désarmement de la Résistance, assimilée à une milice libanaise, et à décrire les réfugiés palestiniens dans les camps comme des milices non libanaises, dans le but final de les assimiler à une situation humanitaire et de consacrer leur présence et leur implantation au Liban, plutôt que de reconnaître leur droit légitime au retour. » « De ce fait, a ajouté le texte, le Liban demande l’appui des Arabes à sa politique de solidarité avec la Syrie, la protection de la Résistance, le refus de l’implantation et le droit de récupérer ce qui lui reste de territoire occupé. »

Hé bien voilà, c'était pas compliqué, tout ça c'est la faute aux juifs ! Bon sang, mais évidemment, comment on n'y a pas pensé avant ?!!! Pourtant, Adolf le clamait dès les années 20, avec une bonne idée pour résoudre le problème !

Pas à dire, il est fort ce Mimile ! Mais est-ce que pourtant les glorieuses armées arabes, auréolées de succès militaire, vont-elles avoir le courage d'anéantir leur petit voisin hébreu ? Allons, frères arabes ! Vers la victoire, et une fois Israël éliminé, c'est sûr, tout ira mieux, et la démocratie s'installera durablement dans la région.

(Ha oui, mais ça risque de mettre Mimile 1er au chômage tout ça non ? Non ? Bah, il doit avoir prévu l'éventualité, il est tellement fort ce gars-là !)

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Les bâtards de l'ombre

C'est l'expression qu'utilise L'Orient le Jour pour parler de ceux qui essaient de ranimer les vieilles peurs en plaçant des bombes au Liban. Hier soir, j'ai entendu vers 1h30 une forte explosion qui ne laissait pas de doute quant à sa nature : un nouvel attentat a eu lieu à Kaslik, dans un centre commercial et a tué des immigrés, montrant par là-même la bêtise et l'absence d'humanité des auteurs qui ont voulu commettre leur méfait la nuit, comme un avertissement, sans prendre en compte que des Indiens et des Pakistanais vivent dans les immeubles qu'ils surveillent. Qui que ce soient, les auteurs sont des connards, et n'ont pas compris que le mouvement de libération libanais qui s'est amorcé ne va pas s'arrêter maintenant.
Comment vivre avec les bombes ? Comme avant, je suppose. C'est la deuxième bombe placée près de chez moi depuis que j'habite le Liban, et je ne vois pas d'autre façon de vivre normalement que de ne pas y penser (trop).
Vive le Liban libre !!!

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22 mars 2005

Nos impôts et nous (le coin du poujadiste)

L'Europe souffre « d’une insuffisance de communication auprès de la cible la plus concernée par les changements qu’entraîne un partenariat avec l’Europe, à savoir l’opinion publique des pays concernés », estime Patrick Renauld, représentant de l'Union européenne dans L'Orient le Jour. En conséquence, l'UE va lancer un programme d'information conséquent, payé par vous et moi, les contribuables français et européens, afin de sensibiliser les publics de la région à l'importance d'Euromed, le nouveau machin Nord-Sud.

Doté d’un budget de 10 millions d’euros, le programme vise à combler cette lacune à travers une série de médias libanais et régionaux, sélectionnés sur appel d’offres, qui visent des publics différents et complémentaires. L’Orient-Le Jour, associé au Commerce du Levant, a été choisi pour le segment de la presse écrite. Chacun des deux titres distribuera chaque mois l’un des huit cahiers mensuels de huit à douze pages, consacrés à la collaboration euroméditerranéenne et à la nouvelle politique de voisinage, a expliqué Nayla de Freige, administrateur délégué de L’Orient-Le Jour. Une version arabe des Cahiers Euromed sera également distribuée par le quotidien as-Safir. « Nos lecteurs sont demandeurs d’Europe », a déclaré Nayla de Freige, s’appuyant sur un sondage qui sera publié dans le premier supplément mensuel, fin avril. S’il est financé par l’Union européenne, le projet « ne touchera en aucun cas l’indépendance et la liberté d’expression des médias utilisés », a-t-elle précisé, soulignant au contraire l’opportunité « d’ouverture » à un « nouvel espace voisin » que représente le projet pour l’ensemble de la rédaction ainsi que pour les lecteurs.

Est-ce que je suis le seul à trouver cela démago, inutile et paternaliste ? Et pour répondre à Mme De Freyge (noblesse d'empire ?), si les lecteurs sont demandeurs d'Europe, on veut bien la leur donner, ou ce qu'il en restera si on vote non en Mai.

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21 mars 2005

Le calme avant la tempête

Il ne faut pas conclure hâtivement au retour de la mode des attentats à la bombe au Liban, même si récemment, un nouvel incident a perturbé le pays.

Selon les premiers résultats de l’enquête, l’explosion de New Jdeidé est due à une charge explosive pesant 25 kilogrammes de TNT. Munie d’un système d’horlogerie, la bombe, qui a explosé vers minuit trente, dans la nuit de vendredi à samedi, était placée sous un véhicule. (L'Orient-le Jour)

Il semblerait qu'on veuille "mitiger" la joie qu'a déclenché le mouvement populaire qui a atteint son paroxysme lundi dernier. Mais les Libanais sont plutôt sereins et pour cause : la plupart des grandes nations les soutiennent, la manifestation du 14 a montré l'incroyable mobilisation de la majorité du pays, et la Syrie est un pays qui, ne l'oublions pas, va de toute façon s'enfoncer dans un marasme économique sans fond, privé d'aides de l'URSS comme autrefois et n'ayant que peu de parrains économiques dans la région prêt à la renflouer. La nomination prochaine de Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale risque de mettre une arme de rétorsion financière de plus entre les mains des Américains, qui pourrait bien s'en servir contre l'Iran et la Syrie. Bref, le chemin semble bien tracée pour un grand changement au Liban, qui pourrait se concrétiser avec la tenue des législatives dès mai prochain. La "révolution Prada" des petites bourgeoises Achrafieh-AUB dont on se moquait avant s'est transformée en véritable élan populaire. Il faut maintenant transformer l'essai dans les urnes.
Courage.

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19 mars 2005

Je reposte la photo qui visiblement ne s'était pas affichée. Joli, non ? Posted by Hello

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17 mars 2005

Aujourd'hui, c'est la Saint Patrick.

Comme il est difficile de la célébrer ici (quoiqu'on en a fait des dignes de ce nom voici quelques années), j'ai préféré prendre quelques photos d'une place des Martyrs calme et apaisé, qui donne l'occasion de faire quelques clichés comme celui-ci, où les Martyrs trinquent avec le Liban.
Posted by Hello

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Sans commentaire Posted by Hello

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Hé ben voilà le nom de la révolution libanaise (allusion au fait que le Président Lahoud passe beaucoup de temps à nager, et que pendant ce temps, le Liban coule) Posted by Hello

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Le Premier Ministre devenu martyr reste omniprésent. Posted by Hello

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La fin d'un âge d'or

L'Orient-le Jour nous confirme le départ des Services de renseignement (SR) syriens, ce qui est étrangé car la Syrie niait jusqu'à une date récente entretenir ce genre d'activités au Liban. La description de leur antre laisse imaginer la délicatesse de leurs pratiques à l'encontre des Libanais frondeurs.

Depuis hier, la capitale du Liban n’abrite plus de soldats et des membres des SR syriens. Comme annoncé hier, les SR ont achevé hier leur retrait de Beyrouth, en quittant le centre dit du « Beau Rivage », du nom de l’hôtel tout proche.Des dizaines de membres de ces services, en civil et munis de leurs fusils mitrailleurs, ont été ainsi vus montant dans des autobus libanais privés après avoir détruit les parpaings et les guérites devant les permanences, alors que les officiers des SR syriens sont partis à bord de voitures individuelles. Auparavant dans la matinée, des camions ont chargé les meubles et les effets personnels qui se trouvaient dans les bureaux. Aussitôt après le retrait des SR, les journalistes se sont précipités sur les lieux pour découvrir ces bureaux qui ont terrorisé les Libanais pendant près de trente ans. Chambres souterraines de la taille d’une cellule, documents brûlés et murs repeints à la hâte pour effacer les graffitis des gens qui y avaient séjourné. le spectacle laisse libre cours à l’imagination. Mais très vite, les soldats libanais se sont déployés sur les lieux et ont demandé aux journalistes de sortir, avant de refermer soigneusement les bureaux.

Un autre article raconte les souffrances d'un ex-détenu :

Il ne veut pas dévoiler son identité, mais, encore incrédule, il a tenu à venir voir de ses propres yeux l’évacuation du siège des services de renseignements militaires syriens de Ramlet el-Baïda à Beyrouth, où il a « séjourné dans une cellule » avant d’être emprisonné cinq ans en Syrie.« Ils sont venus en 1989 dans mon magasin à Ouzaï, m’ont accusé de travailler avec Yasser Arafat et m’ont aussitôt emmené dans cet immeuble de Raouché », sur le bord de mer, raconte, à Ramzi Haïdar de l’AFP, cet homme de 47 ans.« Dans la cellule, ils m’ont battu, torturé avec un fil électrique qu’ils m’ont accroché à la langue. Quelques jours plus tard, ils m’ont transporté à Anjar, où j’étais entre les mains d’un certain Abou Youssef, surnommé aussi Nabi Youssef. Mon périple s’est terminé à Damas, dans la “section Palestine”, également appelée “section 235”, où j’ai été détenu jusqu’en 1994. Ils m’ont relâché sans qu’il n’y ait jamais eu aucune forme de jugement », raconte-t-il.

Que voulez-vous, quand on a appris avec les meilleurs experts soviétiques en torture, on sait vite créer l'ambiance. Bon, ça sent le Tribunal Pénal de La Haye tout ça, non ?

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15 mars 2005

La révolution !

Comme vous l'avez sans doute appris par les journaux, la manifestation d'hier a été un immense succès, et aurait pu être encore plus impressionnante si mieux organisée. En effet, des centaines de voitures affluaient vers Beyrouth à 18h mais se sont retrouvées bloquées par le trafic. Certains habitants des villes côtières avaient prévu le coup et utilisé des bateaux pour rejoindre Beyrouth. La manifestation s'est très bien déroulée mais fait planer le problème d'un mouvement de rue de plus en plus incontrôlé qui pourrait éventuellement balayer les leaders de l'opposition nationale, tous chefs de clan issus du sérail et finalement pas si différents de ceux qu'ils entendent dénoncer.

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Cette photo n'est pas de moi, mais du Daily Star. Celles-ci qui suivent sont perso, pour vous mes amis qui n'êtes pas au Liban et qui auraient aimé être de la fête.
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La manif a donc été un énorme succès, d'abord parce qu'elle a fait émerger l'idée d'une majorité au Liban. Un million de Libanais dans la rue, ça veut dire pratiquement un sur quatre. Posted by Hello

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Parmis les slogans : "United Colors of Lebanon", "Le Liban nage et le Liban coule" "100% Libanais", "La vérité nous rendra libres"... Et celui-ci pour signifier aux Syriens qu'il serait peut-être temps de partir. Posted by Hello

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Le kaak, on n'en peut plus (allusion au fait que la plupart des marchands ambulants de ce genre de pains sont syriens et suspectés d'être des espions de Damas) Posted by Hello

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Si on a beaucoup parlé de la multiconfessionnalité de la manifestation, il faut aussi dire que tous les âges étaient présents. Posted by Hello

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Au bout d'un moment, la place des Martyrs et ses environs sont tellement pleins qu'il faut placer les gens aux balcons. Posted by Hello

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Les sunnites se sont mobilisés (Cette dame prétend être Rafic Hariri mais son subterfuge est vite découvert) Posted by Hello

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Pas besoin de traduction pour un jour historique. Posted by Hello

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Non, ce n'est pas un match de foot Liban-Hezbollah (sinon, le score serait désolant pour le FC Hezb) mais bien une manif populaire. Posted by Hello

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Une des revendications libanaises : que les services de renseignement partent avec les troupes militaires (ici, les chefs qui se sont succédés au Liban) Posted by Hello

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"Madam Wants Syria Out" - Des bonnes à domicile, que les Libanais appellent affreusement des "Sri Lankaises", ont été autorisé à défiler. Et Karl Marx se retourne dans sa tombe pour écrire le mot aliénation. Posted by Hello

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14 mars 2005

14h
Voilà ce qui attend le pélerin qui voudrait se rendre à Beyrouth. J'attends encore un peu. Posted by Hello

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A 13H
C'est de la pure folie. Les Libanais descendent vers Beyrouth entassés dans des camions. Je vois même des gens qui marchent sur l'autoroute parce qu'il n'y aurait plus de moyens de locomotion, et aussi que finalement marcher va aussi vite que rouler en voiture. Les images de la télévision montrent que déjà, avant même le début officiel de la manif et alors que des milliers affluent vers Beyrouth, le pari de surenchérir sur le Hezbollah est largement gagné. Espérons qu'il n'y aura pas d'incident, mais pour le moment, c'est un succès colossal. Bravo aux organisateurs et plus de nouvelles si j'arrive à mettre un pied Place des Martyrs.

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C'est la lutteuh finaleuh

D'abord une rapide description de la manifestation d'aujourd'hui pour nos amis anglo-saxons :

HUGE MASSIVE BREATHTAKING

Revenons à nos lecteurs français. Mes amis, de mémoire d'expatrié, on n'a JAMAIS vu ça. TOUT LE MONDE descend à la manif. L'autoroute qui mène à Beyrouth est rouge de monde arborant les emblèmes de la "révolution des cèdres". Les klaxons martèlent les thèmes choisis par les révolutionnaires. Partout, chacun tient à montrer son soutien à la manifestation qui doit montrer que le Hezbollah n'est pas seul maître à bord. Les jeunes se griment en blanc et rouge et font hurler leurs voitures qu'ils conduisent d'une main (l'autre tient le drapeau libanais), les enfants crient à qui mieux mieux, les vieux ne sont pas en reste et quand ils ne peuvent se déplacer, ils encouragent les manifestants qui partent Places des Martyrs. Je m'apprête à partir là-bas, moi aussi, comme TOUT LE MONDE, mais je tenais à regarder la couverture médiatique avant de m'y rendre. Comme prévu, Télé Liban, la chaîne nationale ne montre rien de ce qui est en train de se passer, au contraire de la LBC et de la Future, la chaîne de Hariri, le premier ministre devenu martyr. Les caméras sont braquées sur les manifestants réunis par (allons n'ayons par peur des estimations) centaines de milliers. Je pense que le record établi par Cheikh Nasrallah va être englouti sous la marée humaine de Libanais sunnites, chrétiens et druzes qui manifestent pour le départ complet des Syriens, le désarmement des milices et un Liban libre.

Compatriotes français, clamons-le avec eux aujourd'hui : VIVE LE LIBAN LIBRE !!!!

(et le temps de mettre mes baskets spéciales manif, je vous promets quelques belles photos tout à l'heure. Tout ça fait un peu Lord of the Rings, avec les armées alliées qui s'unissent contre Nasrallah-Saruman et Bashar-Sauron. Mais si les Druzes sont les elfes, qui va camper les nains ?)

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12 mars 2005

Le journalisme à la RFI

Une fois de plus, RFI s'affirme comme une radio "à thèse". Ce soir, son correspondant permanent, Frédéric Domont, recevait dans un "débat", Walid Charara pour parler de la situation au Liban. Lorsqu'on écoute ce "journaliste-chercheur en relations internationales", on apprend que le mouvement de l'opposition libanais Place des Martyrs est à la fois à la solde des Américains, et investi par des groupes d'extrême-droite qui ont fait leurs preuves lors des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila.

Une recherche s'impose donc.

Il s'avère que Walid Charara, "un Libanais musulman qui a passé de nombreuses années en France" selon L'Express, est le coauteur avec Frédéric Domont (!), le correspondant de RFI qui l'a interviewé, d'un ouvrage sur le Hezbollah, mouvement islamo-nationaliste.

Les deux co-auteurs se lancent donc la balle dans un pseudo-débat ou intervient un autre chercheur libanais dont j'ai malheureusement oublié le nom afin de montrer que le soulèvement contre la présence syrienne et pour une démocratisation du Liban ne serait qu'une manip des USA (après la Serbie, l'Ukraine, et le Vénézuela où heureusement ils ont échoué nous apprend Charara) pour imposer la démocratie. Ha, les salauds, vouloir imposer la démocratie ! Il n'y a vraiment que des esprits tordus américains pour vouloir infliger cela !

Je pose la question à ceux que la question intéresse, notamment Madame au Texas : ce ne serait pas un peu de la propagande que nous propose RFI ? Et question éthique, peut-on présenter dans un débat un invité sans mentionner qu'on a coécrit un ouvrage avec lui, surtout sur un sujet aussi sensible ?

Pour mémoire, selon Scarlett Haddad, journaliste libanaise qui critique l'ouvrage pour l'Express :

Les deux auteurs réfutent la thèse classique selon laquelle le Hezbollah ne serait qu'un instrument entre les mains des services iraniens ou syriens. Ils montrent, au contraire, que le mouvement a sa dynamique propre et qu'il est perçu, au Sud-Liban, région proche de la Palestine, comme une organisation de «résistance».

Bien sûr. Et l'Ayatollah Khomeiny était l'ami des enfants et des libertés.

Qui est intéressé par une campagne massive pour demander des précisions à RFI ? Yallah !

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11 mars 2005

Ma suggestion pour le poste de Premier Ministre au Liban

Michel Onfray

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10 mars 2005

On me demande de transmettre, alors je transmets :

Omar Karameh said that he is coming back because people showed who the real majority is...Prove him wrong by being at Martyrs Square Monday March 14 at 12pm.

(Hé ben, c'est que le début visiblement)

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Pourquoi le monde doit devenir suisse
Parce que leurs journaux sont parmi les meilleurs. Au cas où l'adresse disparaît, voici une partie de l'article de l'excellente Tribune de Genève concernant les maîtres de la manifestation de mardi :

Après les manifs antisyriennes de ces dernières semaines, le Hezbollah - soutenu par Damas et Téhéran - a marqué des points. Mais ce succès est aussi celui des omnipotents services secrets syriens, alliés de circonstances des chiites radicaux au Liban.Les services syriens ne manquent pas de relais pour se coordonner avec le Hezbollah (voir notre infographie). A cet égard, l'organisation palestinienne prosyrienne, le Fatah Abou-Mousa, tient un rôle important, comme l'ont révélé aux enquêteurs israéliens, des membres de cette organisation qui ont été récemment arrêtés.Comment sont-ils organisés, ces services syriens? Il n'est pas aisé de le savoir. Nous avons tout de même pu reconstituer cet organigramme..

  • Service du renseignement militaire. C'est le gros morceau. Intégré à l'Etat-Major de l'armée syrienne à Damas, il est le principal pourvoyeur d'informations militaires et contrôleur des opérations et de leur planification. Ce service fournit aussi en matériel de guerre et en support logistique les groupes extrémistes palestiniens, libanais et turcs contrôlés par le régime syrien. Il surveille - et supprime le cas échéant - les dissidents syriens à l'étranger et coordonne les forces militaires syriennes et libanaises dans le Pays des Cèdres.

  • Direction des renseignements généraux. Elle est divisée en trois branches: Division de la sécurité intérieure qui surveille la population syrienne en général; Division de la sécurité extérieure, responsable de l'espionnage à l'étranger; Division pour la Palestine, qui supervise les activités des groupes palestiniens en Syrie et au Liban.
    Direction de la sécurité politique. Chargée de détecter tous les signes d'activité politique contre le régime. Cela implique la surveillance des dissidents syriens et des étrangers en Syrie. Elle contrôle aussi les médias.

  • Direction du renseignement des forces aériennes. Contrairement à ce que suggère sa raison sociale, elle ne s'occupe pas seulement d'aviation militaire, mais surtout des opérations particulièrement délicates à l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Cette direction a activement participé à la liquidation des Frères Musulmans et d'autres opposants islamistes de tendance sunnite. Elle finance également des groupes terroristes à l'étranger. Et a installé nombre de ses officiers au sein des ambassades syriennes et des agences des lignes aériennes du pays. Cette branche serait directement responsable d'une douzaine d'attentats, selon une agence de renseignement américaine.

  • Service spécial conjoint. Il ne figure dans aucun organigramme. C'est le site d'Intelligence Online qui a signalé son existence. Créé en 1998, il a pour but de mener actions et récoltes d'information au Liban, conjointement avec les services libanais prosyriens. il est dirigé de Damas par Assef Shawak, le nouveau patron du Renseignement militaire. Sur place, c'est le chef du Renseignement militaire au Liban, Roustom Ghazalé qui commande, épaulé par la Direction du Renseignement militaire libanais.

  • Services et business En fait, d'après les spécialistes européens que nous avons consultés, le gouvernement syrien ne maîtrise pas les services de renseignement, ce sont ces services qui disposent du gouvernement!Selon un proche des services français, «ces agences de renseignement détiennent la réalité du pouvoir en Syrie. Jadis, Hafez El-Assad, le dictateur du pays, les tenait fermement en main. Mais son fils qui lui a succédé ne possède ni envergure, ni puissance intellectuelle.»D'après cette même source, ces services apparaissent aussi comme des clans voués au business, avec toutes les dérives maffieuses que cela peu entraîner.

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09 mars 2005

Camarade Nasrallah

Et L'Humanité, le quotidien français proche du Parti communiste français semble avoir du mal à rompre avec l'époque où la Russie s'imposait en parrain de la Syrie. Pour preuve, le reportage de son envoyé spécial à Beyrouth à propos de la manifestation que j'avais détaillé précédemment :

La manifestation organisée par le Hezbollah, hier dans le centre de Beyrouth, aurait rassemblé plus d’un million de personnes, venues des quatre coins du pays et, pour la plupart, de confession chiite, dans un pays qui ne compte pas plus de 3,5 millions d’habitants.

Bref un franc succès semble dire Pierre Barbancey, en gonflant le nombre de participants en en omettant de préciser que les "quatre coins du pays" sont ceux de la Grande Syrie. Il reste visiblement du travail à faire pour expliquer les enjeux de ce qui se passe au Liban à l'extérieur. Pour être franc, je doute que la diaspora libanaise fasse du bon boulot.

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Foire aux bestiaux
Malgré les routes bloquées et les barrages, j'ai réussi à approcher la contre-manifestation d'aujourd'hui afin d'en avoir le coeur net. Quelques photos suivent, mais les forces de l'ordre n'ont pas facilité les prises de vue. Il existe une différence fondamentale entre la contremanif du Hezbollah pro-syrien et les sit-ins de l'opposition : la dignité. Alors que la Place des Martyrs bruit d'espoir et qu'on y croise certes des bobos (et même des membres de l'Ambassade de France) mais surtout des Libanais enthousiastes, la contremanif prosyrienne n'était qu'un amas de partisans acheminés par bus entiers des quatre coins de la Grande Syrie, parqués comme des bêtes et conduits à la baguette. Cela faisait peine à voir ces femmes voilées par milliers et ces jeunes vociférant des insultes contre les Etats-Unis et la France. Ces mêmes personnes qui ouvriront les yeux quand le pays sera libre et qui ont le plus à gagner de l'indépendance. Le bras de fer continue, mais l'issue se rapproche de plus en plus certaine.

Nous nous sommes réunis ici, avant tout, pour remercier la Syrie, le peuple syrien et l'armée syrienne qui est restée à nos côtés pendant de longues années et qui est toujours là", a déclaré d'une voix forte Hassan Nasrallah (Le Monde).

Plus pour longtemps...

Toutes les forces militaires et de renseignement syriennes doivent se retirer [du Liban]avant les élections afin que ce scrutin soit libre et équitable", a déclaré M. Bush. "La communauté internationale, y compris la Russie, l'Allemagne, la France, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, a présenté une alternative à la Syrie : soit mettre fin à son occupation du Liban qui dure depuis près de trente ans, soit se retrouver encore davantage isolée du monde", a-t-il rappelé. (Le Monde)

Libanais, encore un effort.

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Ils sont venus, rameutés par le pouvoir, de Syrie et d'ailleurs afin de montrer en masse leur soutien à la dictature. Posted by Hello

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Non à la dissension entre Libanais (avec un anglais très approximatif) Posted by Hello

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La Place de l'indépendance quasi-déserte après les mots d'ordre de l'opposition de ne pas manifester, avec la mosquée de Hariri, la statue des Martyrs et le mot de la fin : Laissez-nous en paix. Posted by Hello

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Le service d'ordre de la manifestation des partisans de la syrie, entre mafia et barbouze, vraisemblablement formés par le Hezbollah et franchement effrayants. Posted by Hello

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07 mars 2005

Connaître les partisans de la Syrie au Liban

Si l'opposition nationale est un patchwork, les loyalistes le sont également. Voici le nom des partis et des représentants des "principales formations alliées à Damas qui ont pris part hier à la réunion extraordinaire tenue à Haret Hreik" selon L'Orient-le Jour (Notons qu'il manque Hezbollah qui compte manifester en faveur de la Syrie dès mardi) :
1- Le mouvement Amal : le député Ayyoub Hmayed
2 - Le parti Marada : le ministre Sleimane Frangié
3 - La Jamaa Islamiya : cheikh Fayçal Mawlawi (secrétaire général)
4 - Le Parti syrien national social : Gebran Araygi (président)
5 - Le Parti Kataëb : l’ancien ministre Karim Pakradouni
6 - Le Parti démocrate libanais : le ministre Talal arslane
7 - Le Parti Tadamoun : Émile Rahmé
8 - Le Mouvement de la lutte libano-arabe : le député Fayçal Daoud
9 - Le Rassemblement des comités et des ligues populaires : le député Béchara Merhej
10 - Le Parti Tachnag : Hovig Mokhtarian (président)
11 - Le Parti de l’Ittihad : Le ministre Abdel Rahim Mrad
12 - Le Mouvement Tawhid : cheikh Bilal Chaabane
13 - La Ligue populaire : l’ancien député Zaher Khatib
14 - L’Organisation populaire nassérienne : le député Oussama Saad
15 - L’Association de bienfaisance islamique : l’ancien député Adnane Traboulsi
16 - Le Parti du dialogue national : Fouad Makhzoumi
17 - Le Baas syrien : le ministre Assem Kanso.

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06 mars 2005

Allez Bachar, encore un effort !
(Bon d'un autre côté, vous n'avez pas vraiment le choix)

Le département d'Etat américain a jugé "insuffisants" samedi 5 mars les propos du chef d'Etat syrien Bachar al-Assad sur le redéploiement de ses troupes au Liban, regrettant de n'avoir "pas entendu les mots : retrait immédiat et complet"."Il n'y avait rien de neuf dans ce discours, nous avons déjà entendu ces propos dans le passé", a ajouté le porte-parole adjoint du département d'Etat, Adam Ereli, qui s'exprimait sur la chaîne de télévision américaine de langue arabe Alhurra TV (bien Alhurra)."Nous n'avons pas entendu les mots : retrait immédiat et complet. Ils sont au centre de la résolution 1559", a-t-il ajouté."Ce que nous demandons, c'est un retrait immédiat des troupes étrangères au Liban", a-t-il rappelé. "C'est le centre de la résolution et nous attendons l'application de cette résolution. Nous n'avons pas entendu cela dans le discours de M. Assad. (Le Nouvel Observateur)

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Yallah Lubnan

Après le discours passablement ridicule du leader syrien, la Place des Martyrs restait mobilisée. Bravo aux Libanais qui manifestent dans la dignité contre la tyrannie ! Bravo aux Libanais qui vont bientôt être libérés de la tutelle d'une des dictatures les plus minables du monde ! Bravo aux Libanais qui ont encore beaucoup de chemin à faire mais qui montreront aussi la route aux autres peuples du Moyen-Orient ! Pardonnez mon lyrisme, mais j'en reviens de cette place des Martyrs, et cette mer de drapeaux libanais qui s'agitent lentement et sûrement malgré la puissance des ennemis du peuple, ça fait chaud au coeur.

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03 mars 2005

Haaaaaaaaaaaaa ! C'est fini !!!!!!!!! Victoire pour le Liban !!!!!!!!!!!! (A hurler comme un commentateur de foot, style Saccomano ou autres primitifs du bulbe)

Même la Russie demande le retrait des troupes syriennes !!!!!!!!!!

Le ministre russe des Affaires étrangères Serguéï Lavrov a appelé jeudi au retrait des forces syriennes du Liban, venant ajouter à la pression internationale croissante la voix de la Russie, alliée de longue date de Damas. Sur les ondes de la BBC, il a précisé que ce retrait devait être mené de manière à ne pas briser le «fragile équilibre au Liban», selon des remarques publiées jeudi sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères. Il a appelé au respect de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, sur le vote de laquelle la Russie s'était pourtant abstenue. (Nouvel Observateur)

Hé bien, il ne manque personne. Sauf peut-être l'Autorité palestinienne et le roi du Népal. Allez, au revoir nos 14000 amis ! Et emmenez avec vous les agents des services de renseignement et les pantins du pouvoir (et Samir Kassir tiens s'il vous reste de la place)

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Et ça continue de pleuvoir sur la Syrie !

Le Monde d'aujourd'hui :
Fait inhabituel dans le monde arabe, dont les dirigeants craignent plus que tous les mouvements de foule protestataires, l'émir du Qatar a rendu hommage au soulèvement libanais. "Je pense que les peuples arabes saluent le peuple libanais qui a réussi à renverser un gouvernement, a-t-il dit, la veille de son départ pour Damas. Ils saluent également le gouvernement qui a accepté de démissionner dans l'intérêt du peuple." Très proche des Etats-Unis, l'émir, qui a introduit des réformes dans son pays et qui juge "douloureuse et inquiétante" la situation au Liban, pourrait avoir tenté de convaincre le président syrien, Bachar Al-Assad, de la nécessité d'évacuer le Liban.

Si même les "frères arabes" s'y mettent ! La victoire est proche, mes amis. Mais après, tout sera à recommencer. Pourra-t-on compter sur les mêmes qui ont violenté la Syrie pour aider le Liban à se reconstruire démocratiquement ?

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Haro sur la Syrie

D'abord, par pitié, ne cédez pas à la tentation d'appeler ce qui se passe au Liban "Intifada de l'indépendance", ça ne veut rien dire, même en arabe.
Ensuite, on peut remarquer que si personne ne se préoccupait de la Syrie jusqu'à maintenant (on parlait plus d'Al Qaeda), ce noble pays est devenu maintenant le leprechaun de tous les problèmes politiques. Témoin, l'affaire Florence Aubenas, (sans oublier bien sûr son guide il faut rester politiquement correct après tout il s'agit de Libération le journal qui a du coeur), seul otage au monde qui retienne l'attention de la France avec Ingrid Bettancourt (otage-people, une nouvelle profession). Il semblerait que la Syrie soit aussi dans le coup pour l'enlèvement de "Florence", comme en témoigne Patrick Sabatier (?!), directeur-adjoint de la rédaction de Libération dans un "chat" avec les Internautes :

michelle: Vous parlez de la piste syrienne dans votre article d'aujourd'hui et vous avez actuellement un journaliste à Beyrouth. Pensez-vous qu'il y a un lien entre l'arrivée des cassettes vidéo sur Florence et la crise actuellement entre la Syrie et le Liban?C'est une hypothèse qui peut être logiquement examinée. Il est certain que la France a pris dans l'affaire libanaise depuis septembre 2004 des positions qui ne sont pas du goût de la Syrie. Il est certain aussi que les services secrets syriens ont une grande influence dans la région, au Liban mais aussi en Irak. Il est donc possible de supputer qu'il y ait un bras de fer entre la France et la Syrie et que Florence et Hussein soient devenus des pions dans un jeu complexe. La référence à Didier Julia, député dont les amitiés avec la Syrie sont connues, et qui s'est rendu à de multiples reprises à Damas, peut être interprétée comme un signe indirect adressé aux autorités françaises pour faire comprendre que la libération de Florence et Hussein passe peut-être par Damas.

On va presque en être réduit à plaindre la Syrie tant le monde semble vouloir s'acharner contre elle. En plus des Libanais et des journalistes amis de "Florence", les puissants continuent leur pilonnage :

Le président américain George W. Bush a accentué hier la pression sur la Syrie en lui demandant à nouveau de retirer ses troupes du Liban pour permettre l’installation d’un gouvernement démocratique dans ce pays. Il s’est par ailleurs félicité de la coopération franco-américaine à ce sujet.Dans un discours prononcé à Arnold (Maryland), M. Bush a évoqué les déclarations, la veille, de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, rappelant que celle-ci « et le ministre français des Affaires étrangères (Michel Barnier) ont tous deux dit fermement et clairement à la Syrie : “retirez vos troupes et vos services secrets du Liban pour que la démocratie puisse s’épanouir”. » (L'Orient le Jour)

Je l'apprécie de plus en plus ce Bush. Je me méfiais du Bush-bashing bien pensant au moment de sa réelection (les ennemis de mes ennemis sont mes amis ?), maintenant je pense qu'il est désastreux pour son pays mais bien utile pour le reste du monde.

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02 mars 2005

Nom de dieu !
En raison de recommandations de deux référents, venant de ce blog (que je ne connaissais pas) et de Mme Edith Piaf (private joke), qu'en revanche je connais bien, ce blog a croulé sous les visites. Oui, MD, 200 visites pour toi c'est la routine, pour moi, c'est la gloire !

Soyons sérieux et examinons un peu la situation, puisqu'on me reproche de ne pas assez analyser le soulèvement en cours.

Le Liban a officiellement invité la Syrie en 1976 a intervenir dans ses affaires internes car il ne parvenait pas à surmonter le soulèvement "progressiste", formé principalement des Palestiniens qui tentaient un coup de force dans le pays. Depuis, les accords de Taëf (en Arabie Saoudite) ont mis provisoirement fin à la guerre et stipulé le retrait de toutes les armées étrangères, à l'époque Syrie et Israël qui avait envahi le Liban Sud en 1982 (Paix en Galilée) pour les mêmes raisons que les Syriens : mettre fin aux agissements des Palestiniens. Or, depuis 2000, Israël s'est retiré sans conditions du Liban Sud. La Syrie n'a plus vraiment de raison d'être au Liban, mais elle maintient qu'Israël continue à occuper une partie du Liban, en réalité territoire syrien selon l'ONU : les fermes de Chebaa. Aidé par sa milice paramilitaire, le Hezbollah (parti de Dieu, alors que la Syrie se proclame laïc), la Syrie tente de faire du chantage à la communauté internationale en faisant accuser Israël de ne pas respecter le droit international en occupant encore le Liban, alors que l'Etat hébreu s'est complètement retiré de tout territoire conquis, hormsi palestinien et syrien (Golan).

Ce que l'opposition nationale libanaise cherche aujourd'hui, c'est à rompre le lien avec une Syrie qui régit les affaires internes du Liban, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que la Syrie n'a jamais accepté d'être séparé du Liban qu'elle considère comme faisant partie de son territoire. Et pour cause : le Liban dispose d'une énorme bande littorale, essentielle stratégiquement pour le commerce ou l'armée. Ensuite, la Syrie est un pays qui s'affaisse (El Assad, pardon, petit jeu de mots) depuis qu'elle n'est plus soutenue par l'URSS, et qui profite donc du Liban et de ses talents de négociateurs. Ensuite, parce que le Liban est un remarquable otage pour négocier la "paix" avec un Israël chaque jour plus puissant militairement, alors que l'armée syrienne devient chaque jour plus risible. On disait autrefois "pas de guerre sans l'Egypte, pas de paix sans la Syrie". Ce pays a toujours admirablement su se jouer des différends entre ses voisins afin d'asseoir son contrôle, à l'image de la Grande-Bretagne du 19ème siècle. Mais elle a fini par exaspérer la France qui la soutenait jusque-là (tout en soutenant en même temps le Liban) en n'accordant pas de juteux contrats gaziers à mon beau pays (oui, Monsieur, je ne suis que français) et sa politique dictatoriale se heurte au désir de démocratie des Etats-Unis. Dans ce climat où elle n'a plus vraiment d'allié et beaucoup d'ennemis puissants, la Syrie aurait, je dis bien aurait, assassiné Rafic Hariri, l'ancien premier ministre milliardaire, pour couper la tête à une opposition libanaise qui commence à devenir remuante.

Les soulèvements popularo-bourgeois de ces derniers jours sont donc la manfiestation d'un ras-le-bol général d'un pays sophistiqué qui refuse d'être dominé par un pays du Tiers-Monde comme la Syrie qui manipule les marionnettes à la tête de l'Etat libanais. Comment les choses vont-elles évoluer ? La suite demain, c'est déjà assez long pour aujourd'hui.

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Vers la fin
Le pays est agité de soubresauts, c'est le seul mot que je trouve pour décrire les avancées et les reculades que nous subissons ici. L'ancien ministre de l'Intérieur Frangié hurle son soutien à la Syrie, qui elle s'exprime sur un éventuel retrait du Liban. Je reproduis l'interview de Bachar el Assad au "Time" :
TIME: Can you tell me when you will you be out of Lebanon?
ASSAD: Out completely?
TIME: Yes.
ASSAD: Actually, our discussion should be with Terji Roed-Larsen, United Nations envoy, who is coming back in March. It [withdrawal] should be very soon and maybe in the next few months. Not after that. I can't give you a technical answer. The point is the next few months.
TIME: Could you give me a timetable?
ASSAD: It's a technical issue, not political. I could not say we could do it in two months because I have not had the meeting with the army people. They may say it will take six months. You need to prepare when you bring your army back to your country. You need to prepare where you will put the troops.
There are two factors. The first is security in Lebanon. The security in Lebanon is much better than before. They have an army, they have a state, they have institutions. The second thing, which is related to Syria, is that after withdrawing we have to protect our border. We need to talk about our borders, because when Israel invaded in 1982, they reached that point. It was very close to Damascus. So we will need [fortifications for the troops] along the border with Lebanon.


En anglais, on dit "full of shit". Ceux qui connaissent la région et lisent l'interview du dictateur syrien ne peuvent que s'étouffer. Les autres, envoyez moi vos requêtes par email.

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