Haro sur la Syrie
D'abord, par pitié, ne cédez pas à la tentation d'appeler ce qui se passe au Liban "Intifada de l'indépendance", ça ne veut rien dire, même en arabe.
Ensuite, on peut remarquer que si personne ne se préoccupait de la Syrie jusqu'à maintenant (on parlait plus d'Al Qaeda), ce noble pays est devenu maintenant le leprechaun de tous les problèmes politiques. Témoin, l'affaire Florence Aubenas, (sans oublier bien sûr son guide il faut rester politiquement correct après tout il s'agit de Libération le journal qui a du coeur), seul otage au monde qui retienne l'attention de la France avec Ingrid Bettancourt (otage-people, une nouvelle profession). Il semblerait que la Syrie soit aussi dans le coup pour l'enlèvement de "Florence", comme en témoigne Patrick Sabatier (?!), directeur-adjoint de la rédaction de Libération dans un "chat" avec les Internautes :
michelle: Vous parlez de la piste syrienne dans votre article d'aujourd'hui et vous avez actuellement un journaliste à Beyrouth. Pensez-vous qu'il y a un lien entre l'arrivée des cassettes vidéo sur Florence et la crise actuellement entre la Syrie et le Liban?C'est une hypothèse qui peut être logiquement examinée. Il est certain que la France a pris dans l'affaire libanaise depuis septembre 2004 des positions qui ne sont pas du goût de la Syrie. Il est certain aussi que les services secrets syriens ont une grande influence dans la région, au Liban mais aussi en Irak. Il est donc possible de supputer qu'il y ait un bras de fer entre la France et la Syrie et que Florence et Hussein soient devenus des pions dans un jeu complexe. La référence à Didier Julia, député dont les amitiés avec la Syrie sont connues, et qui s'est rendu à de multiples reprises à Damas, peut être interprétée comme un signe indirect adressé aux autorités françaises pour faire comprendre que la libération de Florence et Hussein passe peut-être par Damas.
On va presque en être réduit à plaindre la Syrie tant le monde semble vouloir s'acharner contre elle. En plus des Libanais et des journalistes amis de "Florence", les puissants continuent leur pilonnage :
Le président américain George W. Bush a accentué hier la pression sur la Syrie en lui demandant à nouveau de retirer ses troupes du Liban pour permettre l’installation d’un gouvernement démocratique dans ce pays. Il s’est par ailleurs félicité de la coopération franco-américaine à ce sujet.Dans un discours prononcé à Arnold (Maryland), M. Bush a évoqué les déclarations, la veille, de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, rappelant que celle-ci « et le ministre français des Affaires étrangères (Michel Barnier) ont tous deux dit fermement et clairement à la Syrie : “retirez vos troupes et vos services secrets du Liban pour que la démocratie puisse s’épanouir”. » (L'Orient le Jour)
Je l'apprécie de plus en plus ce Bush. Je me méfiais du Bush-bashing bien pensant au moment de sa réelection (les ennemis de mes ennemis sont mes amis ?), maintenant je pense qu'il est désastreux pour son pays mais bien utile pour le reste du monde.