06 mai 2009

Jean-Robert Pitte, reviens !

Il paraît que les universités françaises sont encore en grève. Grâce à l'endoctrinement idéologique de la majorité des profs de fac, et à la fantastique capacité de certains étudiants à trouver tous les moyens pour en foutre le moins possible, l'université française va donc crever. Pour une fois qu'un gouvernement prend la peine de s'y intéresser et propose des solutions pour remédier à la mort programmée des facs, les étudiants continuent de rêver de Mai 68 et les profs persistent à préserver un statut privilégié qui n'est même pas bon pour eux (Oui oui, j'ai examiné la réforme et je pense savoir à peu près de quoi je parle quand il s'agit d'enseignement supérieur). Pendant ce temps, les grandes écoles vont de mieux en mieux. Il faut dire que les méthodes musclées qui ont cours pour fermer les campus ne viendraient pas à l'idée d'étudiants qui sont passés par une sélection drastique pour avoir droit à un enseignement d'élite. Les étudiants d'universités jouent à Che Guevara, et leurs parents n'osent rien dire, effrayés à l'idée de se faire traiter de réacs alors qu'ils veulent être "cool" dans un pays où séquester son patron, ce qui est l'équivalent d'un kidnapping, semble être approuvé par une opinion publique qui considèrait il y a peu que brûler des voitures permettait d'exprimer le "malaise profond des banlieues".

Je m'y perds, et je ne comprends parfois plus ce pays si privilégié qu'est la France. Ce besoin de rejeter en apparence un système auquel on adhère pourtant pleinement, cette peur d'employer des termes comme "capitalisme" ou "libéralisme" autrement que pour les stigmatiser, cette obsession du fric qui caractérise pourtant l'extrême-gauche qui n'a que le mot "pognon" à la bouche, la France est un bien étrange pays vu de l'extérieur, par le biais souvent déformant des médias. Les profs de fac ont d'ailleurs décidé de boycotter le quotidien Le Monde, car ce journal ne décrit pas assez objectivement la situation universitaire ; comprendre, ne reproduit pas mot pour mot les communiqués des grévistes. Il est facile pour eux d'embrigader des étudiants qui voient l'occasion de leur vie de "faire de la politique", plus difficile de convaincre des journalistes qui ne peuvent s'empêcher de remarquer que les grèves commencent à être à répétition et sans but alors que les classements universitaires mondiaux dans leur ensemble montrent l'influence déclinante des mandarins français. Inutile d'être sarkozyste, "à mort" comme dirait son rejeton, pour considérer que les grèves des universités françaises ne vont nulle part, sinon à une dépréciation accrue de diplômes émis par des institutions qui refusent le monde extérieur, en se drapant dans la défense de valeurs républicaines qu'elles n'incarnent plus.

Mais qu'ils aillent le voir ce monde, les étudiants français, sans parler de leurs instructeurs ! Qu'ils se rendent compte que la France est une merveilleuse forteresse, pour ne pas dire une tour d'ivoire ! La France est un paradis, quand il n'y a pas trop de grèves, et plutôt que de s'arc-bouter sur son passé glorieux, elle ferait mieux de s'impliquer dans le futur. Le passé, il faut en faire son deuil, même si les pays arabes donnent chaque jour une preuve qu'on peut visiter le Moyen-âge sans revenir dans le temps. Ainsi, Dubai, qui nous avait habitué à des décisions judiciaires ineptes, s'est surpassé récemment (An Nahar) :

A Lebanese mother who lost her unborn baby in a Dubai road crash has been convicted of manslaughter and ordered to pay blood money, in the first such ruling in the UAE, local newspapers reported.
The court found the 27-year-old woman had failed to exercise due diligence when driving and caused her car to collide with another vehicle in October when she was nine months pregnant, the Arabic-language Al-Emarat Al-Youm said.

The English-language daily The National reported that the woman's car was struck from behind after she braked on a highway in Dubai, which like the rest of the UAE is notorious for fatal road accidents.

The Dubai Traffic Court ordered the mother to pay 20,000 dirhams (5,450 dollars) in diyyah or blood money to the unborn baby's next of kin and fined her another 540 dollars for "unintentional homicide," Al-Emarat Al-Youm said.

The judge based the verdict on Islamic or sharia law, it added.

"This may be the first case of its kind and may appear unusual to some, but the case highlights the fact that an unborn fetus also has rights as any human being," chief traffic prosecutor Salah Bu Farousha was quoted as saying in The National.

J'en reste sans voix. Non seulement cette femme est victime d'un accident, en plus elle perd son bébé, ce que j'imagine hautement traumatique, mais en plus elle est punie et considérée comme coupable de tous ses malheurs... Franchement, on attendrait de la part des nations développées une réaction indignée à ce jugement. Mais une fois de plus, le scandale se produit dans un pays sous-développé, et il faut tolérer le comportement des Arabes car c'est bien connu, ils ne sont pas prêts pour le XXIe siècle. Et puis, pendant ce temps, les étudiants sont tellement occupés à défendre les privilèges de leurs mandarins que les droits de l'homme, on s'en occupera après avoir updaté sa page Facebook. 

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