Confirmations du complot américano-sioniste (ou judéo-américain ?)
Je sais que je suis en retard, mais je n'ai lu Le Monde diplomatique de ce mois que ce matin, pour me concentrer sur l'éditorial comme toujours magistral d'Ignacio Ramonet sur le Liban. Evidemment, il balaie d'un geste la possibilité que la Syrie soit derrière l'attentat contre Hariri, et en appelle à un spécialiste de la Syrie, basé à Tel Aviv pour mieux justifier son propos et ne pas témoigner d'antisionisme primaire, qui qualifie au mieux la possibilité syrienne "d'illogique". En revanche, elle permet aux Etats-Unis, ces prédateurs de démocratie, d'accentuer leur pression sur le modèle syrien, garant des droits de l'homme dans la région.
Qui a fait le coup contre Hariri ? Pour le Teheran Times, c'est évidemment le Mossad :
All the evidence indicates that the Israeli intelligence service Mossad killed Hariri, since it had previously plotted to assassinate important Lebanese politicians.
The Mossad is trying to help the Zionist army claw its way back into Lebanon, since history has shown that the stability of Lebanon is not to the advantage of Israel.
Lebanon now faces a more complicated situation and should stay alert in order to thwart the Zionist regime’s plots to dominate the country once again.
Ce qui rejoint l'opinion de notre grand Timonier Lahoud sur le complot juif. Le Moyen-Orient est évidemment majoritairement contre Israël et son allié américain et l'accuse de fomenter des complots un peu partout. Forcément, des dictatures qui accusent Israël et les Etats-Unis de ne pas assez respecter les libertés, c'est logique, mon cher Ramonet. Mais ce qui est étonnant, c'est que cette méfiance, cet antiaméricanisme de base couplé à un antisionisme bon teint se retrouve de manière insidieuse un peu partout. Jetez un coup d'oeil sur cet article de Stern, magazine allemand de bonne réputation, traduit en anglais. Il montre bien que les vieux clichés sur les Etats-Unis ont la vie dure, même chez les alliés des Américains. On les soupçonne de visées hégémoniques et on les accuse de tous les maux sans prendre le soin de regarder d'abord si chez soi, la démocratie est tellement plus vivace. Ce sont les Européens qui veulent vendre des armes à la Chine, pas les Etats-Unis qui s'y opposent fermement, quels que soient les motifs. Alors, même en Europe, on recommence à parler de Grand et de Petit Satan ? Européens, encore un effort.