28 décembre 2007

Post très court et intéressé

Chers amis, j'espère que les fêtes se passent du mieux possible. Je vous sais occupés à vous rétablir d'une première salve de célébrations et affairés à en préparer une autre mais j'ai un petit service à vous demander. Comme je vous l'annonçais précédemment, une deuxième impression de mon livre est nécessaire, et je dois donc corriger les erreurs qui auraient pu se glisser dans la première version afin de les indiquer à mon éditeur avant le 2 janvier. Vous serait-il possible de m'aider en m'envoyant (par e-mail) les coquilles que vous avez pu repérer ? Merci d'avance.

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22 décembre 2007

Better be judged by 12 than be carried by 6

En vacances, la tradition veut que je me goinfre de films pour pallier à la disette culturelle du Liban. J'ai donc commencé avec I am Legend, histoire de voir ce pour quoi on avait bloqué les rues quand j'étais à New York en octobre 2006. C'est toujours amusant de se rendre compte de la magie du cinéma en comparant le tournage et le résultat. Un New York désert et pourtant suffocant dont on ressort soulagé d'en être aussi loin. Je m'engouffre alors dans une autre salle pour assister à la visite de la fanfare, narrant les aventures du petit orchestre de la police d'Alexandrie qui se trompe de chemin en arrivant en Israël pour se produire dans un centre culturel arabe. Après le panorama de la guerre de 1973 du Caire, j'ai du mal à croire encore à l'amitié israélo-égyptienne, mais le cinéma est là autant pour nous faire rêver que pour nous inspirer. Quelles différences existe-t-il finalement entre ces deux peuples ? Une histoire de religion ? Et même au cinéma, je suis obligé de me rappeler de ce douloureux esclavage, cette aliénation qui continue à progresser, même au coeur de notre belle république laïque.

Car, not' président, toujours pas à une incohérence médiatique près, s'est rendu auprès du pape pour lui présenter l'intellectuel français le plus achevé, Jean-Marie Bigard, l'homme qui fait passer Patrick Sébastien pour un sympathique animateur raffiné. Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes, martèle M. Sarkozy. J'assume pleinement le passé de la France et ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Eglise. Sauf que personne n'a jamais nié cette période noire de l'histoire de France, tout comme personne en Allemagne ne dément que les nazis ont régné de 1933 à 1945. Que la France ait eu un passé catholique, c'est inscrit dans les livres d'histoire et accepté par tous ; pour autant, son passé doit-il servir de miroir pour l'avenir ? De guide, certes, pour se rappeler les nombreux massacres et abus de pouvoir engendrés par la domination spirituelle du vatican. Mais la France doit-elle redevenir une nation à la botte d'une caste de théocrates qui prétendent représenter sur terre le dieu des esclaves ?

A l'heure où on va célébrer Noël, je me réjouis que cette fête perde progressivement sa dimension religieuse, et qu'elle soit devenue la célébration des enfants et de la joie que leur inspire la magie du Père Noël et de ses distributions de présents. Mais le Rome Rule est encore puissant et ne s'avoue pas vaincu par la raison que ce XXIe siècle devrait avoir apporté après des siècles d'obsurantisme. La preuve, ce film, Golden Compass que je me suis empressé de visionner après que les ligues catholiques l'aient dénoncé comme faisant l'apologie de l'athéisme. Le film, bien sûr, ne comporte aucune mention de dieu et ne prône par l'athéisme, mais dépeint une caste qui entend agir pour le bien des hommes en leur dictant gentiment quoi faire, selon les mots de Nicole Kidman qui joue une de leurs sbires. Le scénario a donc été édulcoré, mais ça ne suffit pas pour les cathos qui condamnent l'intention de l'auteur. Il est vrai que Philip Pullman, l'auteur de la série qui a inspiré le film, fait également partie de ceux qui s'inquiètent de l'influence néfaste de la religion sur les enfants :

The novelist has said they are in response to C.S. Lewis' "The Chronicles of Narnia," the popular children's fantasy series of which "The Lion, the Witch and the Wardrobe" is the first book — written by Lewis to teach Christian ideals to kids.

"I loathe the 'Narnia' books," Pullman has said in previous press interviews. "I hate them with a deep and bitter passion, with their view of childhood as a golden age from which sexuality and adulthood are a falling away." He has called the series "one of the most ugly and poisonous things" he's ever read.

En lisant ces lignes, on se sent moins seul. La religion prétend tellement intervenir dans tous les aspects de la vie qu'elle condamne ceux qui refusent son diktat, et les isole, surtout dans des périodes de célébration aussi grandiose qu'en fin d'année (allez faire des courses un samedi avant Noël à Paris !?). Joyeux Noël à tous quand même. En espérant que la tradition des cadeaux pour les petits soit respectée, si possible avec un ventripotent bonhomme en rouge, et que se déroule un festin pour ceux qui peuvent se le permettre, en souhaitant que la crèche soit remisée là où elle devrait se trouver : dans le bénitier avec les grenouilles. Enfin, je vois que sur MTV, on célèbre aujourd'hui la journée internationale de l'orgasme. Y'a de l'espoir.

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16 décembre 2007

Parenthèse égyptienne

Le grand avantage d'aller en Egypte, c'est qu'on est content de rentrer au Liban. Attention, je ne dis pas que ce n'est pas un beau pays, impressionnant d'histoire, frémissant de vie et puissamment armé, mais Beyrouth reste nettement plus vivable que Le Caire.

Tout a commencé quand le pilote d'Egypt Air nous a tenu le discours habituel, mais en y ajoutant un petit quelque chose qui fait frémir. Là où le pilote lambda annonce que l'avion se posera dans X temps, celui de la compagnie nationale égyptienne rajoute "Inch allah", ce qui laisse penser que par le passé, Allah n'a pas voulu et que les passagers se sont crashés !? En tout cas, la sourate du voyage apparaît sur l'écran et permet de se prémunir des coups du destin, d'autant qu'on ne sert pas d'alcool à bord et que je n'ai pas pu boire mon coup traditionnel.

Et pour cause, l'Egypte est super musulmane ! Très, très peu de jeunes filles non voilées au Caire, mais pléthore de ninjas dans les rues, accompagnées évidemment d'hommes vêtus à l'occidental. Passons sur l'utilisation massive du klaxon, des embouteillages à minuit (!!), des pyramides (il est petit ce Sphynx, hein ?!) et du journalisme à l'égyptienne qui fait passer la LBC pour CNN (aujourd'hui, le président Moubarak fait une réunion ministérielle), et concentrons-nous sur le clou de la visite : le panorama de la guerre de 1973 alias le guerre du Kippour.

D'abord, comme vous pouvez le constater sur l'image à votre gauche, ce beau musée situé à Héliopolis a été inauguré par un grand ami de la démocratie, le fameux Kim Il Sung. Il exhibe fièrement les armes utilisées durant la guerre du Kippour-1973 qui comme chacun le sait a été un victoire de l'Egypte. Israël a perdu, et ça, il a fallu que j'aille en Egypte pour le savoir, naïf que j'étais. La démonstration est irréfutable : en plus des nombreuses fresques immortalisant les chefs de guerre depuis les pharaons jusqu'à Hosni Moubarak, le visiteur curieux peut assister à un son et lumière relatant la vaillante campagne égyptienne qui ne s'est donc pas soldée par une branlée pour les pays arabes, mais bien par une splendide et courageuse victoire divine !

Lorsque j'ai assisté au son et lumière avec un casque qui était censé m'apporter une traduction en anglais, j'étais entouré d'élèves de classes de primaire, qui se succédaient par vagues afin d'assister à une édifiante leçon d'histoire. Cela en dit long sur les méthodes d'endoctrinement de la "démocratie" égyptienne. Je ne prétends pas avoir fait en un week-end le tour de toutes les merveilles que peut offrir l'Egypte, mais je sais que je ne pourrais pas tenir ce blog dans le pays d'Hosni Moubarak. L'Egypte, prochain pays à péter ? Nombreuses sont les voix à s'en inquiéter, mais aller un peu sur place m'a convaincu qu'il va falloir attendre un vent mauvais du côté de l'ouest du Liban. Qui, malgré tous ses défauts, reste un pays où on peut encore vivre. Et même sans président.

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13 décembre 2007

Atermoiements

La saison des attentats a donc repris, et c'est un Général qui l'inaugure. Comme toujours au Liban, chacun a sa théorie sur les coupables, que ce soit des groupes islamistes palestiniens, l'opposition, la majorité, le Mossad, la main de ma soeur ou celle des Etats-Unis. Ce que je trouve le plus inquiétant est notre incroyable capacité, pour ceux qui résident ici, à ne pas changer nos petites habitudes alors qu'un représentant de l'Etat a été assassiné. En France, on rend le verdict dans l'affaire de l'assassinat du préfet Erignac, représentant de la nation en Corse. Tuer un préfet, c'est s'en prendre à la France, et ça vaut pour tous ses serviteurs. Au Liban, l'attentat du général Hajj ne suscite pas de soulèvement de ras-le-bol, juste des théories, ou des hommages larmoyant appuyés, ou les deux à la fois comme chez Ziyad Makhoul, qui devient de plus en plus incompréhensible dans L'Orient-le jour :

Serait-il tombé, ce général impétueux, valeureux, déterminé, amoureux du concept de la troupe comme de la ligne politique qu’il s’est choisie depuis 1988, au champ d’honneur de Nahr el-Bared, que cela aurait été un événement bien moins retentissant (pourtant, c’est l’exacte même chose)… François el-Hajj, comme les autres martyrs sans que cela ne soit pour de similaires motifs, a été immolé sur l’autel difforme (informe ?) de ce visiblement improbable, impensable made in Lebanon – autogestion politique, sécuritaire, institutionnelle, tout… Les vents mauvais venus de l’Est, des rives du Barada, des couloirs du palais des Mouhajerine, ramènent depuis des semaines de très florentins échos, naturellement amplifiés par les alliés d’ici – ces hercules dont se prévalait avant-hier avec délices Farouk el-Chareh : Émile Lahoud sera le dernier président (maronite ?) de la République libanaise, y répétait-on volontiers.


Bon, j'ai rien compris mais je crois que je ne suis pas le seul. Je parle de l'article, mais aussi de la situation. Qui aujourd'hui aurait la capacité de dire ce que veut le Liban ? En particulier quand les "experts" qui en parlent à l'étranger sont aussi partiaux. Les Libanais veulent-ils en majorité une intervention extérieure pour les aider ? Si, oui de quel type : ONU, occident, frères arabes, valkyries ? Si non, quelle solution à court, moyen et long terme ? Le Liban n'a jamais été le modèle de coexistence pacifique entre communautés religieuses vanté dans les agences de tourisme, il n'y a qu'à relire Nerval pour s'en apercevoir. Mais peut-on pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain et renoncer à l'idée même de Liban devant les difficultés qui s'accumulent ?

Pendant ce temps, les démocraties démontrent à quel point elles aussi sont perfectibles : les USA traînent les pieds à Bali pour lutter contre la pollution de la planète, Poutine restaure l'Empire et Sarkozy accueille l'un des dictateurs les plus ignobles de la planète (avec interdiction préfectorale de manifester à Paris ! Voilà un scandale dont je ne me remets pas). Kadhafi est un malade dangereux, doté d'une logique à la limite de l'aounisme et tout ce qu'on trouve à faire au gouvernement, c'est de lui vendre des armes !? J'étais content de ne pas avoir voté Sarkozy, je persiste à penser que quand on est partisan d'une droite ouverte et réaliste, on ne pactise pas avec les salauds de la planète sous prétexte de les ramener dans le droit chemin. Où vont se retrouver les armes vendues à la Lybie ? Sur quelles villes vont-elles s'abattre ? Franchement, mes chers compatriotes, êtes-vous prêts à réduire le déficit de la balance commerciale en vendant des armes à la Syrie la prochaine fois ?

Les frontières deviennent obsolètes, nous sommes de plus en plus liés les uns aux autres. C'est pourquoi les Etats-Unis doivent s'engager à réduire la pollution globale, que Sarkozy devrait réfléchir avant de nous balancer l'argument des infirmières bulgares (notons la très belle image de Rama Yade sur la France paillasson, avant d'adoucir sa critique) pour fêter un dictateur toujours dangereux, et que le Liban doit comprendre qu'il n'est pas seul. Beaucoup de choses se jouent dans ce petit pays avec un avenir incertain et pourtant une certitude absolue : si les lambeaux de démocratie continuent à se déchirer, c'est le monde entier qui va se retrouver de plus en plus à poil. Et quand on est à poil pendant cette saison, on s'enrhume vite.

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09 décembre 2007

Quand ils entendent le mot culture...

L'actualité n'est pas très riche en ce moment et c'est tant mieux, cela permet de passer un peu de temps à profiter de la culture. Grâce à Madame, qu'elle soit mille fois remerciée, j'ai pu voir un spectacle de salubrité publique pour le Liban : Axis of Evil. L'idée des trois principaux comédiens de stand up d'origine égyptienne, palestinienne et iranienne qui composent ce groupe américain, est de faire rire sur les travers des uns et des autres pour dédramatiser la situation, ou au moins de pouvoir en parler sans monter dans les tours (pardon du jeu de mots, il est involontaire mais finalement colle bien au contexte). Sans aller jusqu'à dire que c'est le meilleur stand up que j'ai vu, la soirée a été salutaire, en particulier grâce à un comédien libanais invité qui a nous a fait franchement marrer avec une imitation des bagarres à la libanaise ou les poings servent à faire des gestes menaçants sans aller plus loin, et une réinterprétation du code la route. On notera quelques dérapages (Los Angeles, land of the jews...), mais chacun en pris pour son grade. On respire mieux après, en tout cas jusqu'au prochain coup de théâtre libanais.

Si seulement la politique du pays était comme les Sopranos. A défaut d'être juste et démocratique, elle serait en tout cas intéressante et dramatique. Penser qu'on n'a toujours pas de président et que ça ne change rien à la situation (je me suis aperçu qu'en fait je paie l'eau non pas deux mais trois fois !). Les Sopranos achèvent leur ultime saison, et j'ai attendu sagement, sans télécharger, sans pirater, de recevoir le coffret par Amazon. L'avantage quand on achète des DVD de l'étranger, c'est que la sûreté générale les contrôle pour vous, retire la cellophane, et vous dit en plus s'ils sont moraux (exit L Word). Visiblement, les shows mafieux passent mieux que les aventures de lesbiennes angelenas ou alors les douaniers ont bon goût. En tout cas, j'ai reçu mon coffret un mois seulement après ma commande - je pense qu'elle est venue en voilier depuis Miami, puis à dos de mulet depuis Saïda - et l'attente a été récompensée.

Si vous ne connaissez pas les Sopranos, il n'est pas trop tard. Si vous n'aimez pas la télé, c'est le moment de vous y mettre. Si vous appréciez 24 ou Lost, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Les Sopranos, c'est sans conteste la meilleure série de télévision de tout le temps, réalisée par une équipe de génie qui a su raconter l'Amérique à travers une bande de gangsters du New Jersey pas glamour, tous insupportables, ignobles, et tellement humains. La précision de l'écriture, la sobriété de la réalisation, l'intelligence des scénarios, le soutien de la bande son, tout contribue à rendre le téléspectateur intelligent tout en le distrayant comme jamais. Comment une série a pu tenir aussi longtemps en maintenant le même rythme me dépasse complètement. Mais surtout, alors que je pensais être désespéré lorsqu'elle a touché à sa fin, j'ai au contraire été soulagé qu'elle s'achève de manière aussi brillante, sans avoir commis l'épisode de trop et en laissant en mémoire une des plus belles productions culturelles des Etats-Unis, prouvant une fois de plus que ce pays n'est pas que l'Amérique de Bush que les comédiens d'Axis of Evil ont moqué le temps d'une soirée. Il ne faut pas télécharger les saisons des Sopranos. Il faut soit les voler, soit les acquérir légalement. Et les regarder encore et encore comme certains relisent leur bible.

Pour finir, une petite vantardise et un grand merci : grâce à vous, au moins en partie, mon bouquin se vend bien selon mon éditeur, et devra sûrement être réimprimé début 2008. Je n'ai pas écrit les Sopranos, mais j'ai fait ce que j'ai pu à mon niveau. Et je continuerai, au Liban ou ailleurs.

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03 décembre 2007

Mal au coeur

Je viens de payer le générateur pour le mois : 95 dollars US !! On paie deux fois l'électricité dans ce pays, mais aussi deux fois l'eau lorsqu'il faut faire venir des citernes et bien sûr deux fois Internet. Ma longue période de silence est due au fait qu'un voisin a trouvé intelligent de démonter l'antenne qui me fournissait mon Wi-fi, ce qui m'a permis de me rendre compte en montant sur le toit qu'un autre (le même ?) avait sectionné les fils de la pompe à eau. Plutôt que réinstaller l'antenne, car le fournisseur d'accès, en bon Libanais, promet toujours "demain" (Boukra, c'est-à-dire non pas le jour d'après mais "quand je veux", Inchallah "si dieu le veut, enfin dieu y veut, tout le monde veut sauf le technicien" et Malech "hé ben tant pis, tu l'as dans l'os mais qu'est-ce que tu veux, c'est comme ça, on a une réputation de pays du tiers-monde à tenir"), j'ai ressorti le modem WISE qui marche également mieux quand il pleut, à condition que le générateur tienne car les lampes permettent d'observer les variations d'intensité du courant qui me permettent de racheter du matos électronique régulièrement. Le Liban pousse à la consommation. C'est pas bien. Mal au coeur.

Mais mes vrais maux de coeur viennent de Russie et de Belgique. Je pense qu'on est nombreux à avoir fait une croix sur le Liban, au sens où les réformes ne viendront jamais et que finalement, ça plaît au plus grand nombre, désolé pour l'infime minorité qui croit en la raison. En revanche, en Russie, j'ai eu mal en voyant Garry Kasparov, mon idole de jeunesse (je sais que ça fait geek, et que j'arrête pas d'employer des parenthèses aujourd'hui) être envoyé en prison pour que le tsar puisse organiser son plébiscite. Une fois de plus, on préfère ne pas se fâcher avec un pays aussi potentiellement riche, sans se rendre compte que, si l'ex-URSS ne trouve personne pour vendre son gaz et son pétrole, elle sera bien obligée de changer ses méthodes et son attitude vis-à-vis des droits de l'homme. L'URSS avait été anéantie notamment parce que les pays occidentaux avaient réussi à élaborer un blocus économique certes pas parfaitement étanche, mais qui a en tout cas accéléré le processus de décomposition interne. Un moment, on a cru à la démocratie pour la Mère Russie et puis les bonnes vieilles habitudes reviennent. Je ne sais pas si c'est l'âge, mais je commence à croire de plus en plus que la démocratie n'a rien d'universel, et que certains peuples n'en ont tout simplement pas besoin. Mal au coeur.

Et la Belgique... Comment être français et ne pas s'émouvoir d'un pays si proche qui a décidé de se scinder, ou en tout cas de faire chambre à part. On entend des Flamands clamer que si les Wallons ne veulent pas parler le néerlandais en Flandre, ils n'ont qu'à rentrer chez eux. Et ce, en plein coeur de l'Europe... Quand je vois une telle situation, je pense encore plus à l'Afrique du Sud, dont je suis tombé éperdument amoureux en partie devant le désir forcené de ses habitants de vivre ensemble malgré le passé et pour le futur. La Belgique, qu'on charrie parfois en tant que Français, reste quand même le voisin préféré. Comment réagir quand on entend des scènes de ménage fuser d'un appartement que l'on tenait pour heureux ? Comme en Russie, on aimerait faire quelque chose, mais la France se fait tellement insulter quand elle intervient à l'étranger (voir Liban) qu'on préfère se boucher les oreilles. Et ignorer les drames des voisins. Mal au coeur.

Heureusement, il y a toujours quelques bonnes nouvelles pour se réchauffer le coeur : Bruno Julliard démissionne de son parti de bébés roses en pleine campagne contre les lois de rénovation de l'université. On le savait arriviste, on connaît maintenant son modèle, le fameux Eric Besson, spécialiste du changement de camp à l'italienne. Il est vrai que sa position de signer en août pour contester en novembre devenait intenable mais on peut être sûr que le PS lui fera une place de choix, surtout après les défections en masse de ses aînés. Et bien sûr, un grand bravo aux Vénézueliens qui ont refusé que Chavez devienne dictateur à vie. Il semble que ce ne soit que partie remise. Déjà, Le Monde diplomatique fourbit ses plumes pour dénoncer le complot américano-sioniste contre le bon père Hugo... Envie de vomir.

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