22 avril 2009

Pour l'extermination des mercières (P.D.)

Le VRP de l'antisionisme a fait son numéro comme prévu à la conférence des Nations unies contre le racisme, et l'on s'est émus qu'Ahmadinejad ait pu profiter d'une aussi belle tribune. C'était prévisible, tout comme on pouvait s'attendre à ce que le leader iranien montre à la rue arabe (?) qu'il reste le champion de la cause, le seul capable de tenir tête à Israël et de le clamer haut et fort pendant que des centaines de survivants de camps d'extermination manifestaient à genève et commémoraient la journée de la Shoah. En 2009, comme en 1933, on utilise la haine contre les juifs pour obtenir des suffrages. Espérons que cela ne donne pas trop d'idées à nos dirigeants démocrates. Ailleurs, hélas, la méthode est populaire.

Au Liban, ma démocrature préférée, le toujours inspiré Walid Joumblatt a cru bon de déblatérer sur les maronites en les qualifiant à peu près de "mauvaise race". C'est donc du racisme au même titre que l'antisionisme de son collègue iranien dont il semble se rapprocher de plus en plus .  C'est la magie du Liban : il suffit que le hezbollah soit mal en point après avoir fait de l'Egypte un ennemi mortel pour qu'immédiatement un élément vienne contre-balancer sa mauvaise fortune. Le jeu peut continuer ainsi indéfiniment pour la plus grande joie de certains Libanais qui, n'ayant pas d'équipes sportives impliquées dans des compétitions internationales, se rattrapent en soutenant leurs champions politiques. La NFL aurait beaucoup à apprendre de ce subtil rééquilibrage des équipes au moyen d'alliances contre-nature, de coups bas et de déclarations fracassantes. Non, en fait ce serait plutôt la ligue de catch, la WWF.

Mais les champions du "darwinisme social" restent les autres copains d'Ahmadinejad, les terroristes du Hamas, qui ont su profiter de l'offensive israélienne sur Gaza pour redonner ses lettres d'or à la notion de "profiteurs de guerre" : 

Le Hamas a profité de l’offensive israélienne de janvier dans la bande de Gaza pour éliminer des dizaines d’opposants du Fatah et des Palestiniens soupçonnés de collaborer avec l’Etat hébreu, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW). Trente-deux personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées et torturées pendant les vingt-deux jours de l’offensive et dans les semaines qui ont suivi, dénonce l’organisation américaine de défense des droits de l’homme.Dans un rapport intitulé : «Sous le couvert de la guerre, la violence politique du Hamas», elle condamne les «arrestations arbitraires, les tortures, les mutilations par balles et les exécutions extrajudiciaires» auxquelles s’est livré le Hamas. Il s’agit de la plus importante vague de violences interpalestiniennes depuis le coup de force du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, en juin 2007. Une centaine de membres du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas qui contrôle la Cisjordanie, avaient alors été tués, certains suite à des exécutions sommaires.

Avec un peu de culot, le Hamas aurait pu déclarer que les morts du Fatah sont le fait de l'armée israélienne en rejouant le coup de Katyn en Pologne. Ou alors tout simplement nier les massacres et avancer qu'il s'agit d'une propagande sioniste, comme les camps d'extermination. En voyant les survivants de la Shoah qui manifestaient timidement à Genève, je me disais qu'ils allaient bientôt mourir, et que le négationnisme n'aurait alors plus de garde-fous. On oublie l'histoire, on la torture, on la réécrit, curieusement toujours avec les mêmes coupables. L'histoire ne se répète pas, elle continue et continuera tant qu'on ne fera pas prendre conscience aux générations futures qu'être contre le racisme n'est pas une pose réservée aux bien-pensants dans les manifs de gauche et les AG. C'est un combat contre ce qui reste de plus animal en nous, un mauvais résidu du temps des colonies, une doctrine pseudo-scientifique qui charme les foules fanatisées et trop heureuses de trouver un coupable au malheur qu'ils ont eux-mêmes contribué à créer. 

Entre l'obamamania ou le culte de la personnalité réservée aux dictateurs, je ne pense pas que nous ayons tant de leçons à donner que ça finalement. Mais au moins, en Occident, on peut encore s'exprimer et critiquer des salopards. Quel camp choisira le Liban début juin ? Je crains hélas que le choix ne soit déjà fait, devant l'indigence des programmes des deux camps et l'enthousiasme à soutenir la féodalité qui règne au pays de Joumblatt. Et puis aussi ce petit parfum de racisme qui continue à flotter au Liban et dont on n'a pas parlé à Genève, trop occupés qu'étaient les délégués à injurier ou à défendre les juifs. Mauvais race eux aussi ?

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