13 avril 2009

Parfois je me mets dans la peau d'un croyant et j'ai mal à la tête

A ma grande surprise, Courrier international, la semaine dernière, mettait en avant la bonne santé économique du Liban en soulignant les mesures qu'avait prises le gouverneur de la banque centrale et qui ont permis d'éviter une catastrophe. Je suis surpris parce qu'il est rare qu'on mette en avant les capacités de gestion des Libanais, mais il faut reconnaître que la banque est sans aucun doute ce qui marche le mieux dans un pays où l'on peut ne pas travailler et juste vivre des intérêts que vous rapporte un magot judicieusement placé. Je commençais à me dire que, peut-être, le Liban allait finalement bien s'en tirer, et puis rapidement les choses sont revenues à la normale. Récemment, quelques clampins du hezbollah se sont faits capturer en Egypte, ourdissant un complot contre la démocratie du bon président Moubarak. Bien entendu, Hassan Nasrallah, depuis son terrier, a fait imméditament savoir que ses sbires n'avaient pour autre objectif que d'organiser une nouvelle attaque contre Israël en aidant les frères palestiniens. Sauf qu'on ne comprend pas bien ce qu'il foutait en Egypte, et qu'on se souvient des attaques verbales du parti du dieu unique, omniscient et trop la classe contre l'attitude des autorités égyptiennes durant l'opération "Plomb durci", que l'on peut également surnommer "Enième ratage contre le Hamas". Visiblement, le hezbollah a eu tort de s'en prendre à Moubarak en espérant une révolution, mais comme on est au Liban, il faut se rappeler qu'on fait la grosse voix mais qu'en fait c'est pour de rire, comme le rappelle Walid Joumblatt dans An Nahar :

[Jumblatt] expressed his willingness to meet with Nasrallah saying: "Some people
in Hizbullah continue to doubt my intentions and stances, and I say one must
distinguish between my speeches under the influence of blood with what I am
saying now."Jumblat said that the meeting between al-Mustaqbal Movement
leader
MP Saad Hariri and Nasrallah "was good and should be repeated."

Donc en fait, tout est encore possible et, faut pas le prendre comme ça les gars, quand j'ai dit que vous étiez une grosse bande de terroristes payés par l'Iran et la Syrie pour saborder le Liban, c'était pour la déconne ! Chuis un sanguin moi, mais faut pas me prendre au sérieux. Heureusement, personne ne prend vraiment l'ami Joumblatt au sérieux, mais le problème, c'est que le Druze sait utiliser un fusil. L'Egyptien aussi cela dit, et la gronde qui se fait entendre dans les journaux égyptiens (hautement démocratiques je vous l'accorde) n'augure rien de bon pour Nasrallah si la foule dirige sa rancoeur contre le hezb. Voici maintenant notre Barballah confronté au 14 mars, à Israël, à la quasi-totalité des pays occidentaux, à l'Egypte et à sa belle-mère qui aimerait bien que sa fille vienne lui rendre visite et pas qu'elle reste en permanence sous terre à faire du thé pour son homme qui parfois, en plus, passe sa frustration sur elle.

Que faire alors en attendant les élections législatives hautement décisives de Juin ? Venir en Europe centrale bien sûr ! Après Prague et Budapest, je vous recommande maintenant Vienne dont la réputation d'arrogance me semble dépassée. Le quartier des musées, dont le MUMOK, permet de passer un merveilleux moment (je pèse mes mots les gars) en dégustant un café dont les Viennois possèdent la science, puis de voir des expositions permanentes ou temporaires comme celle dédiée à Maria Lassnig (voire photo ci-contre). Cette exposition est très troublante, car elle exprime jusqu'à la nausée la hantise qu'éprouve l'artiste de la vieillesse, de la maladie, de tout ce qui fait dégénérer en général. Une fois sorti du magnifique bâtiment du MUMOK, il faut aller prendre un verre pour se remettre, et pour ça, le Naschmarkt voisin est tout indiqué. On y trouve quantité de gargottes au calme, même quand toutes les tables sont occupées. Car le Viennois est discret quand il fait bombance. Il ne tire pas en l'air quand son candidat est élu. Il a d'autres défauts me direz-vous, mais quand on est invité, on essaie de se montrer courtois. Enfin, on essaie. Et on admire la région. Jusque-là, c'est un succès.

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