31 janvier 2008

Apprendre à bien tuer

Le rapport Winograd analysant la deuxième guerre du Liban de juillet 2006 vient de sortir. Une fois de plus, les dégénérés consanguins du hezbollah montrent leur incroyable proximité génétique avec les primates qui se battent la poitrine pour affirmer leur force. En effet, les "intellectuels" du mouvement terroriste à l'origine de la guerre se sont réjouis des conclusions du rapport :

"The report confirms what Hizbullah was saying all along: Israel failed completely in achieving its goals and the Israeli army suffered a military defeat at the hands of Hizbullah," spokesman Hussein Rahal told AFP.

"Lebanon managed, despite all its losses, to come out victorious and defeat Israel," he added. "Israel took the decision to launch this war, not Lebanon."


Le parti du dieu des esclaves oublie juste une chose : la commission Winograd n'a pas pour objectif de décider qui a gagné ou perdu, mais d'établir les raisons pour lesquelles les objectifs de l'armée israélienne n'ont pas été atteints, ce qui devrait en faire frémir plus d'un de ce côté-ci du Litani. Le rapport fait état d'un manque de préparation de l'armée qui est à la base de la non-victoire (quel affreux terme quand on parle de morts et d'innocents) et corrobore l'idée que c'est bien le hezb qui a voulu la guerre :

10 a.The decision to respond with an immediate, intensive military strike was not based on a detailed, comprehensive and authorized military plan, based on careful study of the complex characteristics of the Lebanon arena. A meticulous examination of these characteristics would have revealed the following: the ability to achieve military gains having significant political-international weight was limited; an Israeli military strike would inevitably lead to missiles fired at the Israeli civilian north; there was not another effective military response to such missile attacks than an extensive and prolonged ground operation to capture the areas from which the missiles were fired - which would have a high "cost" and which did not enjoy broad support. These difficulties were not explicitly raised with the political leaders before the decision to strike was taken.

b. Consequently, in making the decision to go to war, the government did not consider the whole range of options, including that of continuing the policy of 'containment', or combining political and diplomatic moves with military strikes below the 'escalation level', or military preparations without immediate military action - so as to maintain for Israel the full range of responses to the abduction. This failure reflects weakness in strategic thinking, which derives the response to the event from a more comprehensive and encompassing picture.


Le politique est donc bien en cause, en particulier son recours immédiat à une action militaire prématurée et brutale. De plus, les objectifs réels de la guerre restent flous, et la question de savoir qui gagne ou perd n'est pas défini par les règles d'engagement, ce qui conduit à une campagne bâclée :

d. Some of the declared goals of the war were not clear and could not be achieved, and in part were not achievable by the authorized modes of military action.


Là où chaque Libanais, ainsi que chaque hezbollahi, devrait s'inquiéter, c'est que le rapport Winograd émet des propositions pour qu'à la prochaine guerre, la victoire israélienne soit totale. Et c'est bien cela qui fait, hélas, la force d'un Etat démocratique comme Israël : les raisons de la non-victoire sont analysées pour que cela ne se reproduise plus.

19. The IDF was not ready for this war. Among the many reasons for this we can mention a few: Some of the political and military elites in Israel have reached the conclusion that Israel is beyond the era of wars. It had enough military might and superiority to deter others from declaring war against her; these would also be sufficient to send a painful reminder to anyone who seemed to be undeterred; since Israel did not intend to initiate a war, the conclusion was that the main challenge facing the land forces would be low intensity asymmetrical conflicts.

20. Given these assumptions, the IDF did not need to be prepared for 'real' war. There was also no urgent need to update in a systematic and sophisticated way Israel's overall security strategy and to consider how to mobilize and combine all its resources and sources of strength - political, economic, social, military, spiritual, cultural and scientific - to address the totality of the challenges it faces.


Conclusion : au lieu de tirer des coups de kalach en l'air, le parti du dieu des esclaves devrait se préparer à un prochain round-test de la part d'une armée israélienne qui ne commettra plus les erreurs du passé et voudra prouver à nouveau son statut d'invincibilité. Le seul problème provient du fait que, grâce à sa stratégie de guérilla, le hezb fera courir un danger à toute la population libanaise et les premières victimes d'un d'une troisième guerre du Liban seront les civils, une fois de plus. Je doute qu'Hassan Nasrallah s'en inquiète, lui qui est prêt à tout pour mener à bien ses objectifs macabres, bien mieux définis que ne l'étaient ceux d'Israël en 2006. Attendons la suite des conclusions du rapport Winograd pour connaître les dates du prochain conflit, et en attendant, jouissons de l'unité libanaise contre le front sioniste.

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28 janvier 2008

Quex

Je n'ai pas accès à des sources intimes du pouvoir ou à des mémos consécutifs à des dîners en ville, mais il était clair que quelque chose se préparait pour dimanche dernier, ce qui explique en partie que j'ai décollé hors du Liban dès samedi. Quelque chose se préparait donc, mais quoi ? Il devient de plus en plus évident que Nasrallah continue à développer sa propagande à la manière des nazis en 1930 et les évènements meurtriers d'hier nous le confirment. En poussant ses brebis à protester violemment contre les coupures de courant, le hezb emploie un procédé populiste grossier, mais qui lui permet de montrer qu'il s'adresse d'abord aux petites gens, aux sans-grade. Il y a de fortes chances qu'aucun des manifestants n'aient réellement à payer son électricité, mais pointer une des faiblesses les plus évidentes et les plus aberrantes du pouvoir en place permet de relancer le bras de fer entre ceux du 8 et ceusses du 14. L'ancien ministre chargé de l'énergie était pourtant un sbire du sayyed, mais la contradiction n'a jamais fait peur au hezb : la communauté chiite a été la principale contributrice de l'Armée du Liban-Sud et la communauté représentant la résistance dans le même mouvement.

Le fait que plusieurs manifestants soient tombés sous les balles des "forces de l'ordre" est une aubaine atroce pour le hezb, qui en fera des martyrs, comme pour Amal, qui revient un peu dans le jeu de la rue. On peut être sûr que les enterrements des chahids seront noyés dans les larmes de colère du petit peuple injustement exploité par la racaille du 14 mars, ploutocrates affameurs qui méritent le même sort que l'aristocratie française en 1789. Aoun se fera un devoir de rappeler qu'un tel bordel n'existerait pas s'il avait les manettes, ce qui n'est pas faux vu qu'au bout d'une centaine de morts, les manifestants se seraient vite dispersés devant les méthodes douces bien connues du général orange secoué. Les forces démocratiques de la majorité vont se retrouver plus qu'embarrassées, ayant été forcées d'ordonner de tirer sur la foule pour éviter que d'autres manifestants ne continuent à utiliser leurs RPG et donc confrontées au douloureux dilemme du pouvoir consistant à en sacrifier un pour le reste de la communauté.

Pendant ce temps, le reste du monde contemple la bêtise libanaise et ne sait que faire pour éviter l'inéluctable. Lorsqu'en 1938 on avait cru se passer de guerre avec Hitler en lui concédant le rang d'interlocuteur démocratique, on aurait été avisé de se rappeler que pour dîner avec le diable, il faut une grande cuillère. Aujourd'hui, le hezb vomit la démocratie, comme les nazis dans les années 30. Mais c'est un moyen d'accéder au pouvoir afin de détruire de l'intérieur ce qui a permis de devenir le chef. Le hezb va continuer les provocations dans la rue, y laissant de nombreux hommes trop heureux de donner leurs misérables vies pour ce qu'ils pensent un dessein divin. La raison par la souffrance va remplacer la raison, et la position de ceux qui tentent de maintenir l'ordre sera de plus en plus intenable à mesure que seront tués les "fils de la révolution". Les mouvements fascistes arrivent par les urnes, le hezb ne fera pas exception et prépare déjà sa campagne avec ses Hitlerjugend trop heureux d'obtenir une place dans une histoire où pour surnager, il faudra flotter sur le sang.

Et il sera bientôt trop tard.

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18 janvier 2008

L'islam et nous ou Bobby Fischer est mort, et avec lui un peu d'intelligence dans un monde gangrené par la spiritualité des simplets

Je me disais que ce n'était pas nécessaire de réagir à la nouvelle provocation de not' président sur l'importance de la religion et des valeurs chrétiennes de la France parce que je sais que ce genre de déclaration va surtout permettre aux Eglises de relancer leur guéguerre pour les parts de marché. Les partisans de la laïcité, les "laïcards" comme nous appellent le camp des illuminés, ne devraient pas s'émouvoir de ce genre de déclaration provocatrice qui revient à rappeler qu'il existe une concurrence dans le domaine de la spiritualité. Pour preuve, la célébration d'Achoura chez les chiites, qui a permis à NasRAllah de sortir de son trou et de recommencer ses provocations, toujours dans la classe et la distinction, bravache à la manière d'un adolescent qui frime parce qu'il sait qu'il ne sera pas puni encore une fois et qui cherche à faire l'homme devant ses petits copains :

Nous avons des têtes, des mains, des pieds et nous avons un cadavre presque complet de la tête jusqu'au bassin. Qu'a dit l'armée israélienne à la famille de ce soldat?", a ajouté le chef chiite, de la banlieue sud de Beyrouth.


Que cherche le chef des terroristes libanais ? A respecter la mémoire de son prophète, honorer son dieu, ou s'arroger une part de pouvoir temporel égal à son pouvoir "spirituel" ? ""Si Israël lance une nouvelle guerre contre le Liban, nous lui promettons une guerre qui changera la face de toute la région, avec l'aide de Dieu". Ce dieu des esclaves est partout et nulle part, et je crois que s'il existe, il regrette amèrement que les hommes l'aient inventé. La religion reste encore et toujours un prétexte pour fédérer des simples d'esprit dans des croisades sanguinaires pour le pouvoir en faisant croire à des chocs de civilisation. Le porte-plume de Sarkozy ne s'y trompe pas, quand il déclare sans rire :

Henri Guaino a aussi fait valoir que le discours de Riyad «répondait à un impératif politique» soulignant le rôle que «joue aujourd'hui la monarchie saoudienne et l'Arabie saoudite dans la stabilité du monde, dans la paix du monde, dans les rapports entre l'occident et l'islam».

Evidemment, l'Iran chiite étant devenu la menace principale pour les pays développés, l'Arabie séoudite est devenue un facteur de stabilité pour la planète. Quel fantastique retournement de situation depuis le 11 septembre 2001 ! Pendant ce temps, les bons chrétiens s'inquiètent des pratiques religieuses des musulmans inquiétants, comme en témoigne le sondage publié par la Croix. Doux Jésus ! Ces gens-là possèdent des pratiques fort singulières et fort peu en accord avec les préceptes de notre seigneur le christ qui a bien dit et répété que ses paroles devraient être appliquées par un homme richissime habitant l'Italie et possédant des connaissances poussées en national-socialisme. Et reprises par le président la fille aînée de l'Eglise afin de continuer ces formidables guerres de religion que j'espère de tout coeur, afin qu'elles nous débarrassent des fanatiques. Oui, si la religion n'existait pas, on trouverait d'autres raisons de se taper dessus. Mais ce serait déjà un progrès et ça éliminerait ce déterminisme qui veut qu'on naisse chiite, catholique ou hassidique. Choisir ses opinions politiques n'est pas subir ses origines religieuses. En France, on n'a pas à choisir son camp, mais on peut être sûr que des chefs de guerre comme André Vingt-Trois vont se faire une joie de monter au créneau contre l'avortement, les homosexuels ou le PACS, pour la plus grande joie des laïcards qui préfèreront miser sur les musulmans modérés plutôt que sur les supposés héritiers des racines chrétiennes de la France.

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14 janvier 2008

Le Liban, modèle de coexistence belliqueuse

Cette recherche ne date pas d'hier mais ses résultats sont tellement tranchés qu'ils méritent qu'on s'y attarde. Le Pew Research Center est un "fact tank", ce qui le différentie en théorie d'un "think tank" en ce qu'il est supposé n'amener que des données quasi brutes sur les Etats-Unis et le monde. Cette batterie de sondages réalisée sur le Liban nous apprend donc que la ligne de fracture religieuse ne se situe pas entre chrétiens et musulmans, mais à l'intérieur de l'Islam. On l'a compris depuis longtemps, mais depuis Washington, cette subtilité semble parfois échapper aux meilleurs analystes.

La communauté chiite (terme à évoquer avec précaution tant on sait qu'il existe de nombreux individus rattachés d'autorité à un grand ensemble alors même qu'ils n'en partagent pas les valeurs) semble préférer largement l'Iran aux Etats-Unis comme modèle de démocratie, ce qui n'est pas vraiment une surprise. En revanche, l'opinion que se feraient les chiites des Nations Unies et de l'Europe peut inquiéter à raison. Les Nations Unies se sont battues avec le peu de moyens qu'on leur concède pour ramener la paix au Liban, et ont certainement évité nombre de carnages qui auraient touché les chiites en priorité. De même, l'Union européenne pour laquelle j'éprouve pourtant un solide mépris de contribuable, a contribué à de nombreux projets de développement, en particulier dans le Sud du Liban, mais possède une image extrêmement négative car considérée comme occidental au même titre que les Etats-Unis.

Il semble que le soutien massif des chiites au hezb procède d'une méfiance généralisée à l'encontre des puissances tutélaires au Liban et ne saurait être contré ni par une action militaire contre la "Résistance" qui la renforcerait si elle n'était pas entièrement annihilée, ni par des campagnes de communication rappelant le rôle positif des USA, de l'Europe ou des Nations Unies. Le clivage entre communautés apparaît comme un fossé, sans parler des déchirements politiques internes comme chez les maronites. Un seul chiffre inspire un peu plus d'espoir quant à l'avenir du pays, et c'est la diminution de l'image positive du terrorisme selon le Pew Center. Reste que pour 42% des chiites, le recours au terrorisme se comprend de temps à autre, ce qui laisse à penser que la saison des bombes ne va pas s'arrêter avec le retour au printemps. On aurait toutefois aimé que la question sur le soutien au terrorisme s'adresse également aux chrétiens, les musulmans n'ayant historiquement ou même de nos jours pas le monopole de la "violence aveugle".

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09 janvier 2008

Volutes

Commençons par un hommage à des gens exceptionnels, des résistants, des guerriers de la civilisation, ceux qui savent se sacrifier pour que les valeurs d'une nation ne s'écroulent pas dans le noir cauchemar de la barbarie anglo-saxonne, des hommes et des femmes ordinaires qui refusent le diktat d'un gouvernement policier qui cherche à emprisonner nos rêves et nous empêche de faire ce qu'on veut - parce qu'en France, sérieux, on peut plus rien dire ou faire, demain faudra demander l'autorisation pour baiser ou se gratter les couilles - mais quelques-uns se dressent contre la tyrannie, et continuent de fumer ! Bravo à vous, les foules anonymes, qui refusez que les industriels du tabac fassent faillite, que le cancer recule, ou qu'on puisse sortir d'un bar sans avoir les fringues qui puent la clope. Acceptez ces mots d'admiration d'un fumeur depuis des années qui manque tellement de courage qu'il saute sur chaque occasion de ne pas pratiquer, mouton qu'il est, citoyen suiviste parmi d'autres, crétin ravi de la crèche qui parvient à ne pas toucher une cigarette pendant des jours en France alors qu'il se rue sur les cibiches des autres dès qu'il pose le pied au Liban. On a parlé des Justes, des Résistants, des Martyrs. Quel sera le terme employé pour caractériser les fumeurs contre vents et décrets ? Peut-être le même que pour ceux qui déplorent l'annulation du Paris-Dakar.

Au Liban au moins, on applique le slogan de Gauloises "Liberté toujours", et on clope à tout va. Ce qui ne semble pas aider à trouver une solution électorale. Qui s'en préoccupe encore ? On se querelle pour des maroquins alors que tout reste à construire ou à détruire. Les soldats de la FINUL se font tuer, ce qui n'est pas leur job, et des roquettes s'abattent sur Israël, ce qui ne provoque pas même un battement de sourcils des partisans du malheur arabe. Qu'est-ce qu'on attend pour tous descendre dans la rue ? 1. il fait froid 2. on l'a déjà fait, en masse, et ça n'a servi à rien 3. si on descend dans la rue, ça va être l'occasion qu'attendent les chefs de tribu pour recommencer à s'injurier en prenant la foule à témoin. Non, autant rester chez soi tranquille à attendre que ça se passe, en fumant un coup. J'appelle d'ailleurs solennellement les fumeurs français à venir se réfugier ici, leur sens du civisme et de l'intelligence politique pourrait servir une autre noble cause.

Sinon, ils peuvent rester en France, car il semble que N.S. soit en difficulté et s'accroche à un pouvoir vacillant. La moindre de ses décisions est maintenant contestée à outrance, et si demain il s'avise de dire que le ciel est bleu, on peut s'attendre à un déluge d'éditos vengeurs sur ses manières de nouveau riche qui n'a pas à s'inquiéter du soleil vu qu'il porte des Ray Ban. C'est vrai que son histoire avec la nympho transalpine (attention aux coquilles) est ridicule, mais on trouve tout de même dans son fatras de gesticulations des choses intéressantes. Que l'audiovisuel public français n'ait plus droit à la pub est un juste retour des choses, puisqu'il a été autorisé très tard à en profiter. Ce sera alors la fin de la course à l'audimat, et la possibilité d'avoir des émissions sans SMS ni Ardisson qui pourraient éventuellement informer le téléspectateur en le distrayant comme à la grande époque de l'ORTF, disent les vieux cons. Mais alors, quid du président ? Deviendrait-il persona non grata sur ses propres chaînes pour vulgarité analphabète ? Quand le peuple français se heurte à un dilemme de civilisation, il entre en résistance. Aujourd'hui, fumer, c'est protester Sarkozy. Pas étonnant que Time diagnostique la fin de la culture française, et que des écrivaillons comme Olivier Poivre d'Arvor daignent lui répondre. C'est ennuyeux tout ça, et vaguement superficiel. Je retourne célébrer la bonne campagne d'Hillary, au risque d'être taxé de féministe - suprême horreur - et je regarderai les chaînes people de France et du Liban quand on y interdira non la cigarette, mais la connerie vulgos.

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04 janvier 2008

WIS? WIA? WIW? WIB?

C'est quand même rare qu'une année commence avec une si bonne nouvelle : le rallye autrefois nommé "Paris-Dakar" est annulé ! Alors que je m'apprêtais à vous souhaiter mes bons voeux et à réitérer une liste pour l'année qui vient du genre, "Au Liban, moins de Michel, plus d'EDL" ou "Aux USA, plus d'Hillary, moins de busheries", et que donc je comptais inclure quelques malédictions à l'encontre des organisateurs et participants de cette saloperie à roulettes, je vois à la télé les mines déconfites des sus-dits abrutis se lamenter de l'annulation de leur safari impérialiste sur le thème de "les Mauritaniens sont bien tristes, on leur amenait la joie". Des années que j'attends ça ! Je sens que 2008 sera un grand millésime, et je me dis que finalement, j'ai eu raison d'insulter régulièrement le Paris-Dakar, ça a sûrement eu un effet indirect.

2008, grande année donc, en tout cas année charnière. Comme annoncé, je quitte le Liban pour des cieux, disons, moins radieux mais ô combien plus cléments. La question se posera donc de la continuation de ce blog, et si oui, sous quel titre/thème. Je pourrai peut-être bloguer "à découvert", en n'ayant plus à craindre les foudres de ceux qui s'estiment malmenés par ces modestes écrits. En tout cas, ça me permettra d'acquérir encore un autre point de vue sur la planète, celui d'un pays Mittel-Europa, et cette perspective m'enchante, surtout après une expérience moyen-orientale qui me laisse un peu sur ma faim.

Je crois que je n'ai pas compris le Liban. Je ne comprends ni le 14 mars, ni le 8 mars, ni la soif de religion des Libanais, ni cette revendication d'indépendance illusoire, ni ce besoin de s'affirmer en permanence rois borgnes d'un pays d'aveugles. D'athée, je suis devenu clairement anti-clérical. J'ai parfois des relents de fascisme, et je commence à croire fermement, malgré des convictions que je pensais profondément ancrées, que certaines personnes ne peuvent pas vivre avec les autres, et que certains humains n'ont pas leur place sur terre. Séjourner en Afrique du Sud a été à cet égard extrêmement revigorant, me permettant de me tenir au milieu d'humains de couleur différente qui ont toutes les raisons de se haïr et de s'entre-déchirer, mais qui préfèrent se battre pour vivre ensemble malgré tout. Le Liban ressemble de plus en plus à un vieux couple qui ne peut plus vivre ensemble, mais ne parvient pas à se séparer car il sait qu'il n'y survivrait pas. Ce n'est pas la meilleure des chansons de U2 ce With or without you. Je lui préfère Bloody Sunday, mais au Liban l'Histoire n'existe pas, constamment réinventée qu'elle est, donc on ne peut en tirer des leçons. Peut-être faudra-t-il se contenter un jour de How to dismantle an Atomic Bomb ?

Je ne suis pas particulièrement fan de ces références de chansons qui font un peu initié à la Libé. Pourtant, les mélodies d'amour qui évoquent un échec dans un couple m'assaillent quand je pense que je vais quitter ce pays. Je ressens clairement une impression amère de ne pas avoir réussi, même si d'un point de vue familial, amical ou professionnel, je suis tout à fait content. Mais ce sera la première fois que je partirai d'un pays en ayant la certitude que je le regretterai, mais que je n'y revivrai plus jamais. Je viendrai de temps en temps visiter ces communautés qui se haïssent et ne voient plus que l'autre sans percevoir le reste du monde, mais je ne m'agiterai plus pour les aider. C'est dommage. Encore quelques semaines et le Liban sera un souvenir. Que deviendra WIL ? Bonne année à vous, et comme dirait les milliardaires de Google, Don't be evil.

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