29 janvier 2005

Sur décision de la direction de l'information, Christophe Hondelatte ne présentera plus à partir de ce jour le journal de 13 heures

Enfin ! Un peu moins de démagogie dans le service public.

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28 janvier 2005

Champion du monde du rire

La vraie raison pour laquelle personne en Occident ne veut se débarrasser du gouvernement syrien actuel, c'est qu'il nous faire rire. Mais rire ! Ecoutez la dernière blague du Docteur Bashar el Assad, lu dans l'Orient-le jour :

Le président syrien, Bachar el-Assad, s’est demandé hier si « les Libanais finiront par construire un État de droit » soulignant que « les relations qui relient la Syrie au Liban ne dépendent pas des personnes mais des institutions ». Selon la Voix du Liban, M. Assad a tenu ces propos lors d’une conférence de presse à Moscou, avant de clore son voyage officiel de quatre jours en Russie. Interrogé par les journalistes sur les relations libano-syriennes, M. Assad a indiqué que son pays « a des institutions qui ont besoin d’être modernisées, mais nous possédons au moins un véritable État ». « Nous ignorons si les Libanais, eux, finiront par construire un État de droit », a-t-il ajouté.

Sachant que c'est le père de M. le président qui a commencé la destruction systématique de l'Etat de droit libanais, on ne peut s'empêcher de penser que, vraiment, il existe un sens de l'humour arabe d'une finesse inégalée de par chez nous. Bravo monsieur ! Encore !

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25 janvier 2005

L'Empire contre attaque

La Syrie reste un modèle pour les politologues tant elle sait jouer des alliances au fil des années. Talleyrand n'aurait pas fait mieux que la famille el-Assad qui, menacée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, va chercher de l'aide chez le vieil allié russe qui, durant l'ère soviétique, avait tenu à bout de bras le petit Etat baasiste. Tout cela ne présage rien de bon et les USA vont devoir taper du poing sur la table, mais je ne peux m'empêcher d'admirer l'opportunisme politique extraordinaire du gouvernement syrien. L'Orient-le Jour :

Le président syrien Bachar el-Assad est arrivé hier soir à Moscou pour une visite d’État de quatre jours, dans laquelle le Kremlin place de grandes attentes, espérant notamment retrouver un rôle important au Proche-Orient grâce à l’appui de Damas. De son côté, le président syrien a affirmé venir à Moscou chercher une aide pour stabiliser la situation au Proche-Orient et non des armes comme le craint Israël.[...] selon le quotidien russe Kommersant, tous les honneurs lui seront réservés. « Il y a longtemps que Moscou n’avait pas placé autant d’espoirs dans une visite de ce genre, écrit le quotidien libéral. Selon l’idée des diplomates russes, le jeune leader syrien est celui qui va aider la Russie à reprendre une place digne d’elle au Proche-Orient et retrouver grâce à cela un statut de superpuissance. » [...] le président Assad dans une interview au quotidien russe Izvestia publiée hier : « La Russie est une grande puissance, elle porte une grande responsabilité pour le développement des affaires du monde », et elle « doit donc contribuer à la stabilisation de la situation au Proche-Orient », a-t-il noté.

Un deal gagnant-gagnant donc, la Russie revient au Moyen-Orient, et la Syrie a un nouveau parrain. Serait-ce le retour de la guerre froide qui pointe son nez ?

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24 janvier 2005

Le blog, dont la fabrication, la rédaction et la mise en ligne ne coûtent pas un centime à son auteur, est intrinsèquement affranchi des contraintes, des autocensures, des risques de dérapages, de l'obsession des ventes, et de l'illusion de la toute-puissance, qui sont en train de saper la crédibilité des mammouths de l'information de masse.

Dixit Daniel Schneidermann dans un article de Libération portant sur le blog d'Alain Juppé, que je ne suis pas allé consulter faute d'intérêt. L'avenir nous dira si effectivement les blogs, et Internet dans son ensemble sont à la base d'une révolution de l'information après l'imprimerie et le téléphone (et d'autres, bien sûr, j'en oublie, mais il s'agit d'un blog, pas d'un site Internet savant qui traite de choses doctes). D'ailleurs si tout cela vous intéresse, je vous recommande la blog de Francis Pisani, qui s'interroge quotidiennement sur les gadgets et les réseaux.

Comment était votre week-end ? Nous c'était bien, mais il a plu comme rarement, provoquant comme toujours des routes inondées, des pannes de courant et la curieuse impression que le Liban marche bien sauf quand il a des problèmes. On a essayé de regarder la télé, pour tomber sur l'émission de Thierry Ardisson qui reste toujours aussi, comment dire, vulgaire. Un "spécialiste du terrorisme" nous a quand même appris le montant du budget d'Al Qaeda, ce qui m'a fait me demander s'il existe des conseils d'administration où des Barbus se rendent et dissertent de la fongibilité des lignes budgétaires et de la néecssité de reconsidérer à la hausse le budget traiteur. Laurent Baffie, tête à claques comme toujours, faisait mine de s'interroger gravement sur l'avenir de la planète, en prenant soin de présenter à la caméra son bon profil.

Quelle est la place de la France dans le monde ? Qui représente mon bon pays aux yeux des spectateurs du monde entier ? BHL ? Fogiel ? Chirac ? Je pense que si je ne connaissais de la France que sa télévision, je ne suis pas sûr que je rêverais de m'y rendre, persuadé que je serais qu'il s'agit d'un pays dangereux, toujours en grève et peuplé de poseurs pseudo-intellos qui s'habillent comme Florian Zeller et s'expriment avec condescendance comme Christophe Hondelatte.

Heureusement, la France, c'est aussi ça. Ha pardon, c'est la Belgique, mais bon, le coeur y est.



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18 janvier 2005

Liban, terre de contrastes

C'est vrai que j'adore ce titre alors je le recycle fréquemment. Voici un court article de L'Orient-le Jour qui montre qu'au Liban, tout est possible, mais rien ne se concrétise. Si l'événement se produit comme M. Kalaouz le prévoit alors promis je courerai nu place des Martyrs en chantant l'hymne national.

Un studio hollywoodien prochainement à Beyrouth
Roger Kalaouz, entrepreneur libanais, veut construire un studio hollywoodien au Liban. Patron de l’entreprise Roger Kalaouz & Co, l’entrepreneur a été reçu, hier, par le chef de l’État. M. Kalaouz ne s’est pas rendu seul à Baabda, il était accompagné d’une délégation d’artistes américains formée notamment de Chris Nassif, imprésario de plusieurs stars américaines, du réalisateur Michael Oblowitz, de l’actrice Dawn Oliviera et de son imprésario, de Carla di Bello, ainsi que de M. Joseph Audeh.M. Kalaouz s’est entretenu avec le chef de l’État du projet qu’il compte présenter aujourd’hui lors d’une conférence de presse.Ce studio hollywoodien construit au Liban devrait coûter environ 100 millions de dollars, et sa première production devrait voir le jour dans les six mois à venir, à travers un film qui aura pour acteurs principaux Salma Hayeck, actrice américano-mexicaine, d’origine libanaise, et Kevin Coster. Roger Kalaouz a appelé le président Lahoud à soutenir le projet et à accorder les facilités nécessaires pour sa réussite.

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17 janvier 2005

La corniche est le lieu de rendez-vous des Beyrouthins qui flanent, joggent et regardent la mer à toute heure. Longeant cette "promenade des Anglais" se trouvent des bâtiments qui n'ont guère changé depuis les années 60. J'ai trouvé celui-ci assez représentatif d'un Beyrouth que j'aime et qui a du mal à accepter la marche du temps. Posted by Hello

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12 janvier 2005

La France, monsieur, la France

Ecoutons la déclaration d'amour faite par le nouvel ambassadeur de France au Liban, le sieur Bernard Emié, dans un entretien à L'Orient-le jour :

Le sens de sa mission ? « Heureux et fier » d’être au service d’une « exigence d’amitié », Bernard Émié rappelle volontiers que la relation libano-française équivaut à « une passion historique à nulle autre pareille », et cite avec un plaisir évident Charles de Gaulle. « Dans tout cœur de Français, le nom seul du Liban fait remuer quelque chose de très particulier », avait dit le général ; une vérité adoptée in extenso « par Jacques Chirac et que j’ai fait mienne », confesse l’ambassadeur. Qui rappelle également le respect total de la France pour la civilisation et le peuple libanais, pour leurs six mille ans d’histoire, pour l’originalité « fascinante » d’un pays multiconfessionnel ; respect pour cette « volonté de vivre ensemble », pour ces « spécificités », cette « originalité » et cette « tradition démocratique. Voilà ce qui sous-tend notre engagement en faveur du Liban : les libertés – toutes les libertés –, les droits de l’homme, et cette certitude que le Liban est et doit être un pôle de stabilité au Moyen-Orient », martèle-t-il.

Quelques questions alors. Pourquoi la France a-t-elle tellement attendu pour apporter son soutien aux Libanais écrasés par la Syrie ? Pourquoi Jacques Chirac a-t-il assisté à l'enterrement de Hafez el Assad, le leader syrien, alors que tous les grands chefs de gouvernement envoyaient des représentants ? Pourquoi la France parle-t-elle d'amitié entre les peuples alors qu'il s'agit de nations qui, comme chacun le sait, n'ont que des intérêts et certainement pas de sentiments ? Ce virage à 180 degrés de la part de la France me semble suspect, même si les Libanais savent bien que le pays qui a les cartes en main reste les Etats-Unis, représentés par le très agressif (et c'est tant mieux) Jeffrey Feltman. Est-ce parce que la France décide d'abandonner les dictatures du coin, jugées de moins en moins recommandables après la guerre d'Irak de 2003 qu'elle tente de se rapprocher du Liban et d'Israël ? Et que pense Son Excellence Emié de la relation franco-chinoise, ce pays de libertés soutenu par une civilisation plurimillénaire ?

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11 janvier 2005

Arrivée des photos sur ce blog

Aujourd'hui, j'ai rencontré Mme Texas Ranger à Beyrouth. Oui. Et j'ai pris cette photo pour lui montrer que j'ai la technique et que je le fais quand je veux. Il s'agit de la statue de la place des Martyrs récemment réinstallée au centre ville de Beyrouth :
Posted by Hello

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10 janvier 2005

Ha ben merde alors !

Le Professeur Choron est mort. Paix à ses cendres.

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06 janvier 2005

Bilan

Je rentre au Liban et c'est le bordel. Bon, il faut dire que ça l'a toujours été mais on dirait que tout d'un coup les Libanais s'en aperçoivent. Beaucoup se montrent toutfois optimistes quant à la suite des événements, confortés par l'attitude pro-libanaise de la France et surtout par l'agressivité dont fait preuve le nouvel ambassadeur américain. Inutile de dire que du temps de Villepin, l'ami des dictatures, on n'aurait pas vu ça. Le gouvernement libanais tente de se défendre en allant chercher ses alliés où il peut, notamment chez les démocrates-chrétiens du Hezbollah. Ainsi, Omar Karamé, chef du gouvernement, est allé rendre visite en pleine banlieue-Sud à Nasrallah, chef du Hez, ce qui est une première car Hariri n'allait pas dans le fief des "Barbus". Cette rencontre a provoqué les événements suivants selon L'Orient-le Jour :

Plus important encore que le contenu de l’entretien, c’est la déclaration de Karamé en sortant de chez Nasrallah qui a attiré l’attention des ambassadeurs occidentaux et de Feltman en particulier. Le président du Conseil a affirmé qu’il comptait demander au ministère des Affaires étrangères de pousser les ambassadeurs à ne plus aborder les sujets de politique interne libanaise, dans leurs déclarations à la presse, à l’issue de leurs entretiens avec des personnalités locales. L’ambassadeur des États-Unis aurait d’ailleurs abordé cette question avec le président du Conseil, au cours de leur entretien de mardi, et Karamé aurait expliqué qu’il avait tenu ces propos en réponse à la question d’un journaliste.Quel que soit le contexte dans lequel a été faite cette déclaration, les autorités libanaises ne semblent pas apprécier les déclarations des diplomates. Selon des sources gouvernementales, îl aurait même été décidé de divulguer à la presse la teneur des entretiens avec les ambassadeurs, si ceux-ci continuent à s’adresser aux médias. Les mêmes sources ajoutent que le gouvernement a aussi préparé une série de réponses aux critiques américaines...

Mmmh, ça sent la censure pour le bien du peuple tout ça. Maintenant, même les ambassadeurs ne devront dire que des choses gentilles sur le Liban. Avouez, pour ceux qui connaissent le Liban, que ça rappelle des jours heureux où il fallait dire, comme dans la chanson, "Tout va très bien, Madame la Marquise..." alors que le château brûlait.

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