06 janvier 2005

Bilan

Je rentre au Liban et c'est le bordel. Bon, il faut dire que ça l'a toujours été mais on dirait que tout d'un coup les Libanais s'en aperçoivent. Beaucoup se montrent toutfois optimistes quant à la suite des événements, confortés par l'attitude pro-libanaise de la France et surtout par l'agressivité dont fait preuve le nouvel ambassadeur américain. Inutile de dire que du temps de Villepin, l'ami des dictatures, on n'aurait pas vu ça. Le gouvernement libanais tente de se défendre en allant chercher ses alliés où il peut, notamment chez les démocrates-chrétiens du Hezbollah. Ainsi, Omar Karamé, chef du gouvernement, est allé rendre visite en pleine banlieue-Sud à Nasrallah, chef du Hez, ce qui est une première car Hariri n'allait pas dans le fief des "Barbus". Cette rencontre a provoqué les événements suivants selon L'Orient-le Jour :

Plus important encore que le contenu de l’entretien, c’est la déclaration de Karamé en sortant de chez Nasrallah qui a attiré l’attention des ambassadeurs occidentaux et de Feltman en particulier. Le président du Conseil a affirmé qu’il comptait demander au ministère des Affaires étrangères de pousser les ambassadeurs à ne plus aborder les sujets de politique interne libanaise, dans leurs déclarations à la presse, à l’issue de leurs entretiens avec des personnalités locales. L’ambassadeur des États-Unis aurait d’ailleurs abordé cette question avec le président du Conseil, au cours de leur entretien de mardi, et Karamé aurait expliqué qu’il avait tenu ces propos en réponse à la question d’un journaliste.Quel que soit le contexte dans lequel a été faite cette déclaration, les autorités libanaises ne semblent pas apprécier les déclarations des diplomates. Selon des sources gouvernementales, îl aurait même été décidé de divulguer à la presse la teneur des entretiens avec les ambassadeurs, si ceux-ci continuent à s’adresser aux médias. Les mêmes sources ajoutent que le gouvernement a aussi préparé une série de réponses aux critiques américaines...

Mmmh, ça sent la censure pour le bien du peuple tout ça. Maintenant, même les ambassadeurs ne devront dire que des choses gentilles sur le Liban. Avouez, pour ceux qui connaissent le Liban, que ça rappelle des jours heureux où il fallait dire, comme dans la chanson, "Tout va très bien, Madame la Marquise..." alors que le château brûlait.

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