25 janvier 2005

L'Empire contre attaque

La Syrie reste un modèle pour les politologues tant elle sait jouer des alliances au fil des années. Talleyrand n'aurait pas fait mieux que la famille el-Assad qui, menacée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, va chercher de l'aide chez le vieil allié russe qui, durant l'ère soviétique, avait tenu à bout de bras le petit Etat baasiste. Tout cela ne présage rien de bon et les USA vont devoir taper du poing sur la table, mais je ne peux m'empêcher d'admirer l'opportunisme politique extraordinaire du gouvernement syrien. L'Orient-le Jour :

Le président syrien Bachar el-Assad est arrivé hier soir à Moscou pour une visite d’État de quatre jours, dans laquelle le Kremlin place de grandes attentes, espérant notamment retrouver un rôle important au Proche-Orient grâce à l’appui de Damas. De son côté, le président syrien a affirmé venir à Moscou chercher une aide pour stabiliser la situation au Proche-Orient et non des armes comme le craint Israël.[...] selon le quotidien russe Kommersant, tous les honneurs lui seront réservés. « Il y a longtemps que Moscou n’avait pas placé autant d’espoirs dans une visite de ce genre, écrit le quotidien libéral. Selon l’idée des diplomates russes, le jeune leader syrien est celui qui va aider la Russie à reprendre une place digne d’elle au Proche-Orient et retrouver grâce à cela un statut de superpuissance. » [...] le président Assad dans une interview au quotidien russe Izvestia publiée hier : « La Russie est une grande puissance, elle porte une grande responsabilité pour le développement des affaires du monde », et elle « doit donc contribuer à la stabilisation de la situation au Proche-Orient », a-t-il noté.

Un deal gagnant-gagnant donc, la Russie revient au Moyen-Orient, et la Syrie a un nouveau parrain. Serait-ce le retour de la guerre froide qui pointe son nez ?

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