16 décembre 2007

Parenthèse égyptienne

Le grand avantage d'aller en Egypte, c'est qu'on est content de rentrer au Liban. Attention, je ne dis pas que ce n'est pas un beau pays, impressionnant d'histoire, frémissant de vie et puissamment armé, mais Beyrouth reste nettement plus vivable que Le Caire.

Tout a commencé quand le pilote d'Egypt Air nous a tenu le discours habituel, mais en y ajoutant un petit quelque chose qui fait frémir. Là où le pilote lambda annonce que l'avion se posera dans X temps, celui de la compagnie nationale égyptienne rajoute "Inch allah", ce qui laisse penser que par le passé, Allah n'a pas voulu et que les passagers se sont crashés !? En tout cas, la sourate du voyage apparaît sur l'écran et permet de se prémunir des coups du destin, d'autant qu'on ne sert pas d'alcool à bord et que je n'ai pas pu boire mon coup traditionnel.

Et pour cause, l'Egypte est super musulmane ! Très, très peu de jeunes filles non voilées au Caire, mais pléthore de ninjas dans les rues, accompagnées évidemment d'hommes vêtus à l'occidental. Passons sur l'utilisation massive du klaxon, des embouteillages à minuit (!!), des pyramides (il est petit ce Sphynx, hein ?!) et du journalisme à l'égyptienne qui fait passer la LBC pour CNN (aujourd'hui, le président Moubarak fait une réunion ministérielle), et concentrons-nous sur le clou de la visite : le panorama de la guerre de 1973 alias le guerre du Kippour.

D'abord, comme vous pouvez le constater sur l'image à votre gauche, ce beau musée situé à Héliopolis a été inauguré par un grand ami de la démocratie, le fameux Kim Il Sung. Il exhibe fièrement les armes utilisées durant la guerre du Kippour-1973 qui comme chacun le sait a été un victoire de l'Egypte. Israël a perdu, et ça, il a fallu que j'aille en Egypte pour le savoir, naïf que j'étais. La démonstration est irréfutable : en plus des nombreuses fresques immortalisant les chefs de guerre depuis les pharaons jusqu'à Hosni Moubarak, le visiteur curieux peut assister à un son et lumière relatant la vaillante campagne égyptienne qui ne s'est donc pas soldée par une branlée pour les pays arabes, mais bien par une splendide et courageuse victoire divine !

Lorsque j'ai assisté au son et lumière avec un casque qui était censé m'apporter une traduction en anglais, j'étais entouré d'élèves de classes de primaire, qui se succédaient par vagues afin d'assister à une édifiante leçon d'histoire. Cela en dit long sur les méthodes d'endoctrinement de la "démocratie" égyptienne. Je ne prétends pas avoir fait en un week-end le tour de toutes les merveilles que peut offrir l'Egypte, mais je sais que je ne pourrais pas tenir ce blog dans le pays d'Hosni Moubarak. L'Egypte, prochain pays à péter ? Nombreuses sont les voix à s'en inquiéter, mais aller un peu sur place m'a convaincu qu'il va falloir attendre un vent mauvais du côté de l'ouest du Liban. Qui, malgré tous ses défauts, reste un pays où on peut encore vivre. Et même sans président.

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