08 mai 2008

Feux de joie à Beyrouth pour célébrer les 60 ans de la Glorieuse Nation d'Israël

Ne me dites pas que vous êtes étonnés de la situation du Liban !? Ou du discours de Nasrallah ?! Y-a-t-il quelqu'un qui ait pu douter une seconde, en toute bonne foi, que le hezb ne se préparait pas à la guerre civile ? Evidemment, il n'est pas le seul, et c'est là où je commence à sérieusement douter du sens stratégique du barbu en chef. Pour le moment, l'armée laisse les partisans de Hariri s'occuper du hezb, et pourrait intervenir, avec les FSI, pour encore enfoncer les séditieux. Nasrallah, malgré ses roquettes inutiles en cas de guérilla, n'a pas l'air de mesurer le nombre d'adversaires qui vont se faire un devoir de lui rappeler qu'il n'est pas si facile de se proclamer roi du Liban. Il faut faire des alliances, et le général orangé n'est pas de taille. Ou il soutient les émeutiers (qui bloquent l'aéroport et les points centraux de Beyrouth à coup de scooters et de bulldozers) et se met la population à dos, ou il ne les soutient pas et le hezb va lui rappeler les termes du pacte. Avec force.


J'estime que Nasrallah ne cherche pas la guerre civile, mais à la manière de Hitler en 1938, pousse ses pions pour voir à quel moment on va l'arrêter. Je ne suis pas fan du terme "islamo-fascisme", mais il est vrai que le leader du hezb a autant appris de ses maîtres syro-iraniens, formés à la bonne école soviétique, que du fascisme européen que ses prédécesseurs politico-religieux ont soutenu sans réserve. Le chef du hezb s'attendait-il réellement à une telle démonstration de force du Courant du futur dans les rues de Beyrouth ? Après le déclenchement de la guerre de juillet 2006 entre ses troupes et Israël, Nasrallah avait dû convenir qu'il ne pensait pas que l'Etat hébreu lui réponde avec autant de force. Ici encore, ses rodomontades habituelles laissent à penser qu'il essaie de créer un climat de terreur en sa faveur quand il paraît déjà évident qu'il ne contrôle pas la rue. Son appel aux autres nations arabes est pathétique, voire insultant : proclamant que le hezb est responsable des deux seules défaites d'Israël, il laisse à penser que l'Egypte a perdu en 1973, ce que Moubarak ne laissera pas passer. Nasrallah est dos au mur, sauf que derrière le mur, il y a aussi Israël, qui apprécierait sûrement de faire d'une pierre de fronde du roi David deux coups : célébrer l'anniversaire de sa création avec le hezb comme gâteau.


Résumons : le hezb peut à peine compter sur les aounistes, et sur un soutien distant mais technique de la Syrie et de l'Iran. Contre lui, il a dans l'ordre de ceux qu'il a insultés cet après-midi : le gouvernement (le gang), les druzes de Joumblatt, le Courant du Futur de Hariri, les Forces Libanaises, l'armée, les FSI, la France, les pays arabes, les USA, Israël, l'ONU, j'en oublie... Heureusement qu'il a aussi les Marada, fiers combattants chrétiens fidèles à l'opposition. Sinon, on pourrait vraiment penser que Hassan Nasrallah est dans la merde.

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