29 mars 2008

Quel rapport entre Coubertin et Bachar el Assad ?

Encore un indispensable sommet arabe, boycotté par la moitié des autocrates de la région qui entendent protester contre l'ingérence de la Syrie au Liban. Il y aurait matière à rire si les choses n'étaient pas aussi désespérées. "Pas de guerre sans l'Egypte, pas de paix sans la Syrie", combien de fois devra-t-on répéter ce proverbe comme une litanie ? Tant que les forces du dictateur alaouite Bachar el Assad continueront à semer le chaos et à soutenir la discorde naturelle des Libanais, la région sera instable. Pourtant, quelques signes promettent une détente miraculeuse, comme l'évocation de l'armistice de 1949 avec Israël par Fouad Siniora, ou les pourparlers "secrets" entre Syriens et Israéliens, qui bloquent toujours sur le Golan mais pourrait aboutir à la reconnaissance de Tel Aviv comme capitale d'un Etat juif par les Syriens. J'ai toujours pensé que le Liban serait le dernier pays arabe à reconnaître officiellement son voisin du sud ; c'est pour certains dans ce pays une fierté, mais c'est pour moi le signe indéniable d'une connerie de compétition.

Ce qui me fait penser que si les pays occidentaux et d'ailleurs décident de boycotter les jeux olympiques de Pékin, il faudra faire de même pour Londres en 2012, pour se rappeler de toutes les saloperies que la Couronne a perpétré en Irlande et ailleurs. On a beau jeu de condamner les répressions chinoises et il faut le faire avec énergie, mais au final, si on doit boycotter tous les pays dans le collimateur de RSF ou des associations de promotion des droits de l'homme, on n'aura plus que le choix entre Auckland et Oslo. Une ville pour les jeux d'été, une pour les jeux d'hiver. Non, en fait, il faut annuler tout bonnement les JO, c'est chiant, ça rend con et ça coûte du pognon.

Ou alors, toujours dans le soi-disant esprit sportif qui consiste à amener la démocratie derrière les jeux olympiques, choisir des villes maudites, comme Harare/Salisbury au Zimbabwe/Rhodésie. Les habitants du pays considèrent que 100 000% d'inflation, ce n'est pas un prix si important que cela à payer pour la réussite flamboyante de leur dictateur Mugabe qui a réussi à transformer, grâce à une astucieuse révolution marxiste, le grenier à blé de l'Afrique en future zone de guerre civile. Elles partent toujours d'un bon sentiment, les révolutions marxistes, et on ne demande jamais l'avis du peuple parce qu'on sait qu'il est trop aliéné pour comprendre son véritable intérêt. Et puis, elles finissent à chaque fois de façon catastrophique, avec des salopards capitalistes obligés d'aider les restes fumants de nations exsangues du virus communiste. On dit toujours que les JO rapportent beaucoup d'argent à la ville qui les organise : Londres pourra bien faire un geste vis-à-vis de son ancien pays féal et refiler la manne sportive à Harare. Si ça se trouve, pour se faire réélire aujourd'hui, Mugabe a dû promettre un truc dans le genre, tellement sa reconduction paraît absurde. A moins qu'il n'ait triché ?? Ce ne serait pas dans l'esprit du Baron de Coubertin, ni dans celui du CIO, dont la probité reste sans tache année après année.

"L'important, c'est de participer" aurait dit notre olympique Pierrot. Le gouvernement libanais aurait dû s'en souvenir avant de boycotter un sommet arabe où il n'avait aucune chance de gagner, mais où il aurait eu l'occasion de concourir dans quelques compétitions de prestige, comme "faux-cul de l'année", "dictateur of the year" ou "100m torture". En même temps, les rues de Damas sont peu sûres, comme en a témoigné la récente disparition d'un grand nom de la résistance libanaise. Voilà je pense un argument qui pourrait convaincre les athlètes, toujours si inquiets de leur petite santé : ne boycottez pas Pékin parce que le Chinois s'assoient sur les droits de l'homme, mais parce que les villes sont polluées. En matière de tartufferie, on a toujours à apprendre des leaders arabes.

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