13 février 2008

DC Comics

Etrange comme certaines morts sont bienvenues. Celle de Imad Mughniyeh arrive pile pour rappeler aux barbus qu'ils n'ont pas le monopole de la violence et de l'assassinat politique. Je me mords les lèvres parce que je ne veux pas dire que je me sens rassuré par cet attentat en plein Damas, mais pourtant c'est comme si j'apprenais que le Liban dispose d'un protecteur, une sorte de Batman qui vit dans l'ombre et intervient quand la situation devient trop désespérée. C'est vous dire le niveau de réflexion auquel je suis parvenu, si je commence à remercier des super-héros comme les illuminés prient le christ ou autre prophète.

Demain sera un test évident pour tous ceux qui refusent la transformation d'un Libancal en hezboland. Non pas que tous ceux qui se retrouveront pour commémorer l'assassinat de Rafic Hariri soient des adeptes du trio Joumblatt-Saad-Geagea, mais ils auront en commun de refuser que leur pays soit le théâtre d'affrontements internationaux qui n'ont que trop duré au Liban. La résistance, la vraie, s'établit en plusieurs étapes : d'abord s'accorder sur le rejet des extrémismes, ensuite jeter les bases d'une coexistence entre démocrates, enfin, de l'électricité pour tous ! Je me rassure en me disant que, comme tous les éléments sont présents pour que demain explose en guérilla urbaine, le Liban nous surprendra une fois de plus en n'accomplissant pas nos prévisions. Je le souhaite de tout coeur, car un pays, comme un homme, possède une quantité limitée de courage et de capacité de résistance à l'adversité. Il me semble qu'on atteint le fond, surtout quand les rumeurs de sécession se font de plus en plus pressantes.

Je vous écris d'un pays qui a fait sécession, et qui semble le regretter. Se séparer est parfois nécessaire, mais pas avant d'avoir épuisé toutes les solutions de "rabibochage". J'espère que demain, le Liban fera parler de lui comme le 14 mars où le monde entier se frottait les yeux en découvrant des centaines de milliers de démocrates rassemblés pour demander un avenir meilleur sans les adeptes des dictatures morbides qui n'aiment pas ce petit pays trop singulier. Demain, ce sera un sondage, une "votation" à l'échelle du pays : le Liban veut la démocratie, et ne veut plus de l'orgueil arabe qui lui a tant coûté sous les pressions de ceux qui n'osent plus se frotter à Israël. Je croise les doigts. Et j'espère que les bonnes âmes qui veillent sur le Liban sauront intervenir à temps, car il va falloir une pleine armée de Batmen pour contrer les autres hommes en noir.

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