07 février 2008

Qui se souviendra de Dominique de Villepin ?

Je m'éloigne petit à petit du Liban et je me rapproche de mon nouveau domaine. Dès demain, je pars explorer la Slovaquie pour me fixer dans les mois qui viennent à Bratislava. Changement absolu de vie. Mais il me semble que je quitte le Liban au bon moment. Pour les amoureux du pays, il restera toujours les Chroniques beyrouthines de mes copains Nathalie et David, où ils pourront dialoguer et s'informer sur les évènements du hezbollah country. Les nouvelles sont plus qu'inquiétantes, et l'histoire semble se répéter. Pas seulement la libanaise, mais aussi celle de tous les pays qui rebasculent de la démocratie à la dictature. Plus personne aujourd'hui n'entretient d'optimisme sur l'avenir du Liban, la seule question qui se pose consiste à savoir comment le pays va mal finir. J'ai de la peine en écrivant ces lignes, parce que je ne veux pas non plus démoraliser ceux qui restent. Mais se bercer d'illusions et refuser la réalité ont toujours été des maux bien libanais. Le hezbollah montre chaque jour que sa stratégie est mortelle pour la démocratie, et il va bien falloir se résoudre à le confronter dans ses objectifs morbides. L'armée est déjà dans la ligne de mire des terroristes qui se rendent compte qu'ils devront la miner de l'intérieur avant de passer à la suite du programme. Avec le soutien d'Aoun et de ses masses fanatisées, plus besoin de cheval de Troie ; la cité s'ouvre aux barbares, avec l'inconscience d'une jeune vierge pourtant bien décatie.

J'arrête là. Je crois avoir dit tout ce que j'ai à dire sur le Liban. Je serai bientôt observateur, et n'aurai plus à vivre la peur au ventre en me demandant quand sera la prochaine explosion ou le prochain affrontement armé dans la rue. Avant cela, encore quelques mois à faire les paquets et à tout préparer pour que mon éventuel successeur continue dans de bonnes conditions. Et je commence à parler publiquement de mon bouquin, en m'étonnant toujours qu'il puisse intéresser. Hier, c'était une conférence chez des étudiants en "province". Bientôt, ce sera la foire de Bruxelles, où je me réjouis d'aller tant la Belgique est un pays qui m'enchante. Déjà, on me paie pour le prochain ouvrage mais j'ai une confession à faire : je n'arrive pas, en-dehors de ce blog, à écrire une ligne lorsque je me trouve au Liban. Il me faut les ors de Paris pour m'inspirer et rien que pour cela, il fallait que je parte. Je ne sais pas si Bratislava possède ses muses, je ne connais absolument rien du pays, sauf qu'il est au centre de la nouvelle Europe, et que rencontrer les Slovaques sera comme retrouver d'anciens cousins qu'on a perdus de vue. Je suis impatient de partir. Je vous raconterai tout.

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