Rouge
Et pourtant, Marie-George est une femme, donc l'avenir de la politique. Si Ségolène Royal est élue (ce dont je doute plus chaque jour, à chaque bourde, mais que voulez-vous, il ne faut pas désespérer Beyrouth), on assistera à un axe féminin inédit en occident, qui serait renforcé par une Hillary Clinton sur les genoux d'Oncle Sam. Et que font les femmes en politique, contrairement aux hommes ? Elles aident les plus faibles. C'est donc sans surprise qu'Angela (Merkel, je ne garde maintenant plus que les prénoms, ça fait créature de rêve) et Nancy (Pelosi) se pressent au chevet du Liban, qui en plus d'être schizophrène, commence à faire sous lui. Le 14 mars menace maintenant de faire son parlement à lui, devant la fort mauvaise volonté de Nabih Berri de faire son travail de président de l'Assemblée. C'est vrai que c'est étonnant que le patron d'Amal, allié politique du hezbollah, refuse de faire quoi que ce soit contre le camp du 8 mars. Berri ferait-il passer ses intérêts avant son devoir ? En jouant la montre, Berri oublie une chose : le temps affaiblit le parti de dieu, dont les objectifs politiques deviennent de plus en plus flous et dont la victoire (sic) de juillet perd rapidement de son prestige, alors même qu'en Israël on a pris les mesures qui s'impose pour qu'un fiasco de ce genre ne se reproduise a priori plus. A ce propos, je vous recommande la lecture de l'article de Frédéric Encel dans la revue Hérodote sur la géopolitique du Moyen-Orient. Le reste de cette publication n'a que peu d'intérêt (voir le compte-rendu faiblard d'une universitaire libanaise sur le déroulement de la guerre), mais Encel a du talent pour synthétiser sans jargon une situation complexe et en tirer des lignes d'horizons.
Allez, le Liban ce n'est pas que les méchants barbus sanguinaires et les connards en béhème et lunettes de soleil même la nuit. J'ai reçu un email d'une lectrice qui voudrait passer six mois à Beyrouth, pour un peu renouer avec ses origines, et qui me demande des bons plans une fois là-bas. Je lui ai promis que je mettrai tout le monde à contribution pour lui conseiller le meilleur du Liban. Alors comme parfois les comments partent dans tous les sens, pour une fois on aura une base de discussion claire : que faire à Beyrouth quand on veut éviter la rue Monot des fils-à-papa ou le Gemmayzé des bobos ? Hé bien, on peut visiter le Parti communiste libanais, qui continue à tenir la route de la révolution prolétarienne, accuse Marie-George de pacte avec l'ennemi et s'allie avec le hezbollah pour un Liban plus démocratique. Je compte sur votre aide pour des recommandations plus intéressantes.