01 mars 2007

Générale

Qu'est-ce que c'est que cette nouvelle mode en occident de faire des livres pour se plaindre des femmes ? L'excellent Eric Zemmour avait déjà balancé son petit pavé dans la mare médiatique pour se plaindre que les hommes se sentent maintenant castrés à cause des nouvelles prérogatives des femmes. On lui avait pardonné : il essaie d'exister sur la place de Paris comme intellectuel de droite et par ailleurs il est assez brillant. Mais là, encore une charge par Michel Schneider dans "la confusion des sexes" sur le soi-disant malheur de l'homme moderne déstabilisé devant la montée en puissance des femmes dans la société. Comme je ne l'ai pas lu, sauf quelques "bonnes feuilles", je ne peux pas honnêtement critiquer son ouvrage, juste constater que la situation des femmes dans le monde est tout simplement catastrophique. En Europe, elle s'améliore peut-être mais la France avec ses 13% de députées ne fait pas franchement figure de phare de la civilisation. Je ne me sens pas menacé par les femmes. Etre un homme, c'est accepter le changement de toute façon, et se rendre compte d'une évidence : le monde tel qu'il est ne marche pas, entre guerres, famines, violence de tous poils et oppression. Il est temps de changer son fonctionnement. La moitié de la population est sous-exploitée dans des tâches secondaires. Si tout le monde s'y mettait, femmes et hommes réunis, on ferait sûrement mieux. Je doute que les femmes seules fassent mieux que les hommes, je ne crois pas à une prétendue douceur ou instinct maternel, surtout quand je vois Marielle de Sarnez (ou Thatcher disait Renaud avant de partir en Angleterre payer moins d'impôts). Je suis juste convaincu en tant qu'homme que les femmes ne sont pas dangereuses (sic) et que c'est notre intérêt de les aider à mieux s'intégrer dans la société. Pour Schneider, la différence des sexes charpente notre pensée, fonde notre humanité. Très bien, c'est donc la preuve qu'il faut en changer d'humanité, surtout après Auschwitz.

Ce qui ne change pas, c'est la campagne électorale en France. Nicolas Sarkozy, pour glaner quelques voix (les Libanais votent plus que les Syriens en France. Beauuuuuuuuucoup plus), a parlé de "Liban miracle", ce qui ne coûte rien et permet de louer sa compassion. Je ne moque pas, je suis même sûr qu'il apprécie le Liban, Nico. Mais je suis toujours étonné que les relations entre nos deux pays soient tellement à sens unique. A l'heure où on parle d'évacuer, par l'armée française, nos ressortissants de Guinée, on apprend que les Libanais feront également partie du sauvetage, tout comme lors de l'opération en Côte-d'Ivoire, sans parler des "Français" extirpés lors de la guerre de juillet 2006. La France fait beaucoup pour le Liban. Le Liban en retour se tait ou nous insulte par la voix de ces grands démocrates que sont Hassan Nasrallah ou Michel Aoun. Je me rappelle que dans un grand quotidien français, le 15 avril 2005, le chef du hezbollah rédigeait une lettre à un ami (?) français, où déjà on sentait la menace comme lorsqu'il évoque la France dont la "participation à l'élaboration de la résolution 1559 a interloqué de nombreux Libanais qui n'aiment pas voir la France aux prises avec une hégémonie américaine déchaînée et agressive même s'ils sont conscients que la préservation des intérêts nationaux dans un contexte mondial complexe et en pleine mutation est une tâche ardue". Déjà à l'époque, tenter de diviser pour gagner. Déjà à l'époque ce petit ton pédagogique pour expliquer que lui a tout compris des enjeux et que celui qui n'est pas d'accord devra se préparer à en payer le prix. Et en première ligne, cette France que l'on voudrait plus interventionniste au Liban, mais qu'en même temps on aimerait dégagée des enjeux moyen-orientaux. Le hezbollah ou la culture du paradoxe.

Alors la question du jour : combien de femmes au hezbollah ? Quel est leur rôle ? Le hezbollahi moyen ressent-il, à la manière de Michel Schneider, que sans la différence des sexes, il n'y a plus d'altérité ? Le farouche combattant barbu de la résistance libanaise est-il un hétérosexuel "ringard et crispé" ou un homosexuel "formidablement affranchi de la tyrannie naturaliste" (hé oui, ces longues veillées dans les tranchées en attendant l'ennemi sioniste...) ? Curieusement, je sens que Nasrallah est assez détaché de la question : je vois mal sa femme lui choisir son turban le matin pour aller au taf.

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