Quelques remarques avant d'aller voter
- Je ne comprends pas l'attitude de Dominique Voynet : son objectif est atteint, on parle d'environnement dans tous les partis qui intègrent des spécialistes de ces questions, tout le monde a signé le pacte de Nicolas Hulot (pour ce qu'il vaut) et donc logiquement les sondages prédisent une chute en piqué pour la candidate franc-comtoise. Si elle était réellement convaincue de la valeur de son combat, elle serait satisfaite et retirerait sa candidature, mais il semble que les Verts aient goûté au pouvoir et que, comme tout le monde, ça leur a plu. Voynet gesticule pour rappeler qu'elle représente l'écologie, mais les Français préfèrent les candidats généralistes aux thématiques, un peu comme pour la télévision.
- Une chose que je trouve hallucinante avec l'extrême gauche anticapitaliste, c'est qu'il NE PARLE QUE DE FRIC !! Pour des candidats qui fustigent les profits des patrons, je trouve qu'ils ont tendance à parler plus comme des jaloux que des politiques soucieux du bien des travailleurs ou des chômeurs. Avec l'extrême gauche, tout se résout à coups de fric. Je ne sais pas s'ils doivent cette mauvaise éducation aux écoles jésuites qu'ils ont fréquentées, mais ça met mal à l'aise ce rapport à l'argent. Un peu d'amour Arlette ? D'humilité Olivier ? De clarté, M. Schivardi ?
- Concernant la candidature de Ségolène, une chose est sûre, si elle n'est pas élue, le féminisme politique va reculer de quelques années. Logiquement, elle devrait caracoler dans les sondages et recevoir à la fois l'appui des socialistes, des anti-Sarkozy modérés et des femmes qui voient enfin l'arrivée de l'une d'entre elles dans la course avec des chances de gagner. Mais non, les socalistes ne font rien pour la soutenir et préfèrent miser sur un autre, et les femmes n'aiment pas Ségolène parce qu'elle fait trop maîtresse d'école et qu'elle est arrogante. A l'issue du deuxième tour, normalement, on ne devrait plus entendre les féministes du dimanche qui voulaient plus de femmes en politique mais ne veulent pas voter pour elles.
- Sarkozy a montré son incroyable maîtrise de la communication. Je lui tire mon chapeau. Le candidat reste ce qu'il a toujours été à mes yeux, un feu-follet agité, mais j'ai rarement vu campagne aussi bien menée. Ou alors ses adversaires étaient moins bons qu'ils n'auraient du. Mais si voter pour un candidat revient à récompenser une bonne campagne de pub, alors votons Sarko.
- Concernant Bayrou, Le Pen lui tire dessus à boulets rouges, ce qui rejoint ma théorie : le Béarnais béat prend des voix à Le Pen en incarnant le poujadisme politiquement correct. Bayrou veut changer la politique et choisir les meilleurs de tous bords. Le problème, c'est que lui-même ne fait pas partie de ces meilleurs. Et pour un Européen convaincu, je l'ai trouvé curieusement centré sur le national lou Bayrou.