acta est fabula
L'armée libanaise qui échange quelques coups de feu avec l'armée israélienne, l'armée du Liban qui s'empare d'un camion d'armes appartenant au groupe terroriste Hezbollah, mais que se passe-t-il dans un pays où l'on avait l'habitude de considérer les forces militaires comme un club de vacances pour fainéants pistonnés ? Serait-ce le retour d'une armée digne de ce nom, soutenue par tous les pays arabes, armée par l'occident, entraînée par les académies les plus prestigieuses ? On ne peut que se réjouir d'un potentiel retour à l'ordre, même si le hezbollah continue à jouer les provocateurs, comprenant l'instabilité de sa situation et l'échec de sa révolution, d'autant plus que le voisin palestinien semble avoir trouvé une solution de compromis avec un gouvernement d'union nationale à l'israélienne. La partie est perdue pour le parti de dieu, à moins de tenter le tout pour le tout et de replonger durablement le pays dans un chaos dont il saurait se satisfaire : dieu reconnaîtra les siens. En l'occurence, un parti basé sur le fanatisme sera heureux d'envoyer ses troupes créer des martyrs dans un nouveau retour à l'obscurantisme.
Il semble qu'en France on ait évité cet obscurantisme, en tout cas pour le moment. Le procès de Charlie Hebdo a permis de mesurer la popularité d'une vieille idée que certains souhaitaient dépoussiérer, mais qu'il fallait juste aérer : la laïcité républicaine, garante de la paix sociale entre les joyeux croyants et les fâcheux athées comme moi. Ségolène a enoyé un SMS à Philippe Val, Sarko y est allé de son soutien, Bayrou a été jusqu'à se déplacer, comme François Hollande. L'honneur de la république est sauf, et le journal satirique sera probablement relaxé. Mais pourquoi Charlie a-t-il été le seul organe de presse a être poursuivi ? Pourquoi pas France Soir ou L'Express, également coupable d'être iconoclastes ? Il semble que les fanatiques religieux aient, comme à leur habitude, cherché à attaquer le plus faible, et devant la réaction de Chirac qui n'a pas levé le petit doigt pour défendre la liberté d'expression (bien au contraire, puisqu'il a parlé de provocation), on aurait pu considérer que leur stratégie de hyènes puisse être gagnante. La France a encore de bons réflexes, et cette unité républicaine rassurante montre que le pays peut encore, lorsqu'il est menacé dans son essence, se battre contre ses ennemis dans une union sacrée tout ce qu'il y a de plus profane.
Et pendant ce temps, où se trouve Mohammed ? Si l'on en croit un obscur auteur italien, Dante Alighieri, il croupirait dans un des huitièmes cercles de l'Enfer, celui réservé aux Semeurs de discorde, où ils seront perpétuellement mutilés. Je ne peux qu'encourager les imams fondamentalistes à faire un procès à ce monsieur Alighieri qui ose prétendre que le prophète serait condamné à l'enfer, alors qu'il est de notoriété publique qu'il appartient au paradis. Que l'on brûle quelques ambassades italiennes pour apprendre à ces mécréants qu'on ne rigole pas avec un prophète qui n'a jamais fait de mal à une mouche, mais qui a passé un paquet d'infidèles au fil de son épée (que les chrétiens se rassurent, le pape Nicolas III serait également au 8ème cercle, mais avec les Simoniaques, donc brûlés la tête en bas).