23 janvier 2007

"Pourquoi je ne suis pas allé travailler" ou "pendez les gauchos qui vous racontent en France que les insurgés libanais sont des forces de progrès"

Ce matin, j'ai quand même pris ma voiture pour aller au travail, malgré un SMS vers 7h30 prévenant que les routes étaient bloquées et que chacun était invité par la Grosse Boîte à rester à la maison. J'ai voulu me rendre compte de ce que c'est, un Liban en grève, pour voir si c'est aussi festif qu'en France où finalement les gens s'amusent beaucoup dans les manifs.

Hé bien non. Mon expérience reste toutefois moins directe que Bee, mais j'ai aussi eu droit aux pneus qui brûlent sur l'autoroute, ainsi qu'à des jets de pierre qui ne m'étaient peut-être pas destinés, mais qui m'ont vite fait comprendre qu'il y avait des choses très intéressantes à la télé aujourd'hui. Me voici donc rentré à la maison, toute velléité de me rendre au travail aujourd'hui s'évanouissant devant la détermination des insurgés.

Si vous venez sur ce blog, c'est aussi pour avoir une image plus personnelle de ce qui se passe au Liban. Je peux donc vous le dire : ces insurgés sont des voyous, des fachos, des criminels. On ne peut pas leur pardonner car ils savent ce qu'ils font. Ils détruisent le Liban en donnant un vernis de forces de progrès, comme en 75, appuyé en cela par un parti communiste et une CGT imbéciles qui voient là une occasion de se pousser du col en fournissant un pseudo-programme économique. Mais derrière la naïveté politique d'Aoun, soutenu par ses SA, se protège le fascisme politique du hezbollah, dont l'objectif reste toujours d'instaurer une république islamique au Liban en détruisant Israël s'il en a l'occasion.

N'écoutez pas les bonnes âmes qui vous diront, en voyant les images des émeutes, que la police réprime sauvagement l'expression de la liberté. La police protège les faibles, comme c'est son rôle, et maintient un semblant de civilisation dans un pays au bord du gouffre. Moi aussi sur ce blog j'ai vilipendé la corruption et le féodalisme de ce pays, et je me suis moqué des dadames d'Achrafieh, ce quartier riche et chrétien, qui préfèrent parler français pour qu'on ne les prenne pas pour des Arabes. Mais jeter le bébé avec l'eau du bain ? Tout détruire sous prétexte que ce n'est pas parfait ? Donner les clés aux fascistes associés, comme au temps du pacte germano-soviétique, aux derniers communistes en activité, qui s'ébrouent après avoir hiberné depuis la chute du mur de Berlin ? Abandonner l'idée que le Liban puisse rester la seule démocratie du monde arabe pour en faire un Iran bis ou pire une fédération religieuse ? Très peu pour le Liban. La force ne doit pas passer. La majorité, l'immense majorité des Libanais en est convaincue. Les casseurs doivent être traités comme tels. Paris III redonnera une légimité au gouvernement Saniora, et le confortera dans ses projets salvateurs.

Occidentaux qui lisez ce blog, ne cédez pas à la tentation de voir dans les insurgés les courageux réformistes qui luttent contre un pouvoir inique. Les fachos sont dans la rue, et après la Marche sur Rome, ils montrent leur vrai visage de violence pour s'approprier le pouvoir. Il faut soutenir le gouvernement, qui reste ce qui nous sépare de la barbarie.

Rappelez-vous du Liban, s'il vous plaît.

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