21 janvier 2007

Paris-bâtard

Chaque année, c'est pareil, un évènement fait sortir toute la méchanceté qui sommeille en moi le reste du temps : le "Paris-Dakar". Les seuls moments où je me réjouis sont ceux où un des concurrents perd la vie ; je sais, c'est pas bien, mais c'est comme pour la corrida ou la chasse, quand un de ceux qui ont la machine de mort se fait démolir, ça me plaît. Après tout, c'est bien pour défier la mort qu'ils font ce genre de trucs, non ? Vous n'allez pas me dire que c'est pour admirer le paysage ou "amener la civilisation" ?

J'ai déjà proposé de faire ce genre de rallyes en banlieue parisienne, ou dans les campagnes françaises. Nos braves paysans auraient le droit de plomber à la chevrotine les participants lancés à pleine vitesse qui percuteraient leur bêtes, et auraient le droit de récupérer les machines des malheureux concurrents. Bizarrement, cette suggestion n'a pas eu l'heur de plaire au comité des "500 connards sur la ligne de départ". J'ai même proposé, pour conserver l'aspect exotique, de faire un rallye Tel-Aviv-banlieue Sud de Beyrouth mais on m'a répondu que c'est dangereux, et que les participants risquaient trop leur vie alors que là, en Afrique, maximum c'est quoi, trois-quatre gamins qui perdent la vie à chaque fois sur le bord des routes ? Et les parents sont tout contents de recevoir des sous pour compenser la perte d'un niard dont ils avaient oublié l'existence vu que nous savons grâce à P. Sevran qu'ils passent leur temps à copuler et à faire des mioches qui finiront avec des mouches dans les yeux ! Alors merde, vive la civilisation ! Que dieu bénisse les vroum-vroum qui plaisent tant à ces grands enfants que sont les Africains. Et Hulot, avec son pacte pour la planète qui concerne d'abord la France (car chez nous, les nuages radioactifs s'arrêtent à la frontière, oui monsieur !), n'est-il pas un ancien amateur de motos et de hummers, preuve que ça doit pas être si polluant que ça ! Et Johnny (avant on disait : notre Johnny national, maintenant... OK, j'arrête les parenthèses) a participé à un Paris-Dakar avant de faire de la pub pour des lunettes de presbytes, alors hein !

J'ai un rêve. Je vous le confie. Créer, avec l'aide de fondations comme celle de Bill Gates, quatre ou cinq universités en Afrique. Des facs qui formeraient de véritables élites africaines, en médecine, en environnement, en droit, en sciences politiques, en ingénierie... Des universités qui apprendraient aux Africains que la vie peut être prolongée au-delà des quarante ans qu'on leur promet en espérance de vie. Des sanctuaires du savoir qui rappelleraient que nous sommes tous sur la même planète, et que l'Afrique n'a pas à être pillée au profit des autres. Des facs qui contrebalanceraient l'influence des missionnaires ou des amateurs d'Afric. Des temples de la connaissance qui formeraient des instituteurs qui à leur tour expliqueraient aux jeunes filles que leur destinée n'est pas de se faire violer dès leur plus jeune âge et qu'elles aussi pourront un jour être médecin, avocate, scientifique, que sais-je encore. Des lieux de transmission de la sagesse qui montreront à tous les Africains que l'occident, ce n'est pas une bande de barbares qui déboulent à toute vitesse et qui chie sur l'Afrique comme un terrain de jeux. L'occident, c'est aussi des connaissances qui permettraient de sauver un continent qui, certes, va un peu mieux, mais qui reste ravagé par tous les maux de la terre. Et un jour, rêver que des profs occidentaux choisiraient d'aller enseigner dans ces universités plutôt que de faire des affaires en professant à la LSE ou à Harvard, en réalisant qu'il est beau d'aider son prochain sans le mépriser.

Bon, si vous n'êtes pas convaincus et que vous avez des velléités de vote pour des partis nationalistes, dites-vous aussi que ça résoudrait aussi la question de l'immigration ; mais ça risque quand même de réduire drastiquement le nombre d'épiceries à Montreuil, on n'a rien sans rien.

Qui est avec moi ?

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