31 janvier 2007

Je suis légion

Que faire quand, comme Barbarallah alias Nasrallah, on est pris en étau entre les milices adverses et les forces de l'ordre régulières ? On rouvre le front des fermes de Shebaa ! Mais pas tout seul.

Sentant que ses efforts de renverser le gouvernement s'enlisent, que ses alliés aounistes enchaînent les bourdes et que les Marada semblent désireux de négocier avec les forces libanaises, Nasrallah a tenu à rappeler que son parti sert avant tout à détruire Israël, au cas où on l'aurait oublié. Mais la donne militaire a changé depuis juillet 2006. D'abord, la FINUL blindée a pris position entre les belligérants, et il devient plus difficile de tirer des roquettes vers les hébreux en se cachant dans les villages du Sud-Liban. Ensuite, Israël a changé de stratégie, et Gaby Ashkénazi a été embauché pour faire un travail en particulier : ne plus perdre la face en cas de conflit avec le parti de dieu iranien ; on peut hélas lui faire confiance sur ce point. Enfin, toute la crédibilité du hezb, symbole de la résistance, s'est envolée lorsqu'il a montré son vrai visage et commencé à paralyser le Liban en installant ses tentes au centre ville. Le Liban, moins que jamais, n'est pas prêt à suivre le fou d'allah dans une croisade suicidaire afin de rouvrir un front au sud, alors même que le pays marche sur les rotules.

On peut accuser Barbarallah de tout, corruption, mensonge, hypocrisie, traîtrise, mais on ne peut lui enlever ses talents de politicien. Le représentant du dieu anti-juif sur terre a compris que le temps d'ouvrir la résistance à tous était venu, maintenant qu'il existe un risque sérieux de se faire décimer en cas d'attaques sur Israël. Tout comme en 2006, il avait engagé tout le Liban dans sa guerre sans lui demander son avis, aujourd'hui Nasrallah crée United résistance of Liban afin de motiver les jeunes Libanais à donner leur sang dans une vaste campagne nationale de patriotisme fanatique. Dans un premier temps, le barbu-taupe compte enrôler les derniers bassistes du Liban, ainsi que les fachos du parti social nationaliste syrien, un groupuscule dont le drapeau et les objectifs ne sont pas sans rappeler un autre parti national socialiste situé vers l'Allemagne. Ensuite, il sera temps pour les forces d'Aoun et celles de Sleiman Frangié de décider s'ils préfèrent verser le sang libanais ou israélien. Curieusement, je crois connaître la future position d'Aoun, mais j'attends avec impatience de connaître le "montage" qu'il va inventer pour justifier de sa dernière et splendide contradiction.

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