Depuis un certain temps, je n'écris plus. Je cherche ce qui pourrait être suffisamment intéressant pour être "bloggé", mais franchement l'actualité s'avère assez pauvre au Liban. En vérité, rien ne se passe. D'accord, il y a eu les élections étudiantes dans les universités, qui donnent lieu à des alliances souvent contre nature et à des résultats étonnants (Un Aoun qui se fait battre par les aounistes à l'USJ), mais qui s'intéresse réellement à ces téléguidages de la jeunesse libanaise ? Non, la routine et la résignation s'installe de plus en plus dans le pays. Le président Lahoud continue à se rendre à Damas pour prendre ses instructions, le premier ministre Hariri continue à réfléchir aux meilleurs moyens de privatiser le pays en récupérant une généreuse com', et le patriarche Sfeir continue de demander la normalisation des relations avec les pays voisins. Mais pourquoi je suis revenu, moi ? On s'ennuie. Le Liban s'ennuie. A mort.
A window in Lebanon IV : Europe Centrale
Le Liban, c'est fini après douze ans. Mais WIL continue en Europe centrale (République tchèque, Hongrie, Slovaquie et Autriche). Ecrivez-moi à : windowinlebanonatgmail.com, en remplaçant at par @.
29 novembre 2003
13 novembre 2003
J'ai tenu ma promesse et je n'ai pas foutu les pieds au salon du livre. Bien m'en a pris. Le cru de cette année a été particulièrement pauvre. Je me demande jusqu'à ce non-événement continuera à se dérouler avec les impôts des Français. Au lieu de râler sur le prix des cigarettes, demandez des comptes à vos députés sur l'action de la France à l'étranger. Entre des conseillers culturels payés comme des Messier et des salons du livre aussi inutiles qu'exorbitant, il y a de quoi combler cent fois le trou de la sécu (j'exagère. hélas).
02 novembre 2003
La religion, au Liban, est quelque chose que l'on ne saurait exclure de la vie quotidienne. Elle définit tout, et rares sont les Libanais qui comprennent qu'on puisse ne pas en avoir. En fait, il y a même certains Libanais qui luttent contre ce dangereux concept de laïcité qui permet de vivre sa foi en toute liberté. Fifi ABOUDIB en fait partie. Elle est chroniqueuse "légère" à L'Orient-le Jour et nous parle ce samedi de Mère Térèsa et de la Toussaint :
Le monde laïc, républicain et obligatoire avait inventé ce vilain mot de « tolérance », qui vient de « tolérer, supporter », pour faire de l’acceptation d’autrui une valeur. Un « tolérant » est au pire un arrogant, au mieux un condescendant. La Toussaint, à l’heure globale, c’est une histoire de fusion, de solidarité, d’empathie et d’amour. C’est la fête de l’humain en nous qui réclame dignité.
Ou comment tout confondre pour cracher sa haine des Non-chrétiens. En parlant de tolérance, je boycotte allégrement le salon du livre "Lire en Français et en musique" qui vient de s'ouvrir. Subventionné par les impôts des Français, cette foire aux livres n'est que prétexte à renouveler le néo-colonialisme français qui s'appelle désormais francophonie. L'arrogance de l'ambassade est à son comble dans ces cas-là, avec des attachés culturels qui se prennent pour des ambassadeurs, des Libanais qui se prétendent plus français que les auvergnats, des parasites dans tous les coins, un manque de culture consternant, le tout dans un décor de mauvaise fnac. Cette année, je n'y mettrai donc pas les pieds, et je conseille à chacun de faire de même, jusqu'à ce que les Français se montrent européens, ou qu'ils se montrent tolérants vis-à-vis des autres cultures. Hé non, chère Fifi, vous n'en êtes même pas au niveau de la tolérance qui, je vous l'accorde, est déjà bien bas. Je comprends que, au Liban, vous vous exprimiez en français, qui semble être la langue de la non-tolérance de l'autre, ce qui me chagrine profondément, moi qui suis laïc, républicain mais certainement pas obligatoire.