Ziggyyyyy
Ah il a bien dû rigoler, le locataire de l'Elysée, à nous voir nous étriper les uns avec les autres pour la venue de Ben XVI (mais j'y pense, ça veut dire qu'il y en a eu 15 avant lui ??). Je suis tombé dedans le premier, alors même que ce genre de diversions est l'une des plus faciles et les plus connues du jeu politique : faire venir un personnage controversé et en rajouter dans la flagornerie pour susciter une polémique qui n'aboutira à rien, mais permettra de détourner l'attention de problèmes plus sérieux. Quand Kadhafi est venu planter sa tente à Paris, peu l'ont défendu, les rares qui n'ont pas traité le roi de l'Afrique de dangereux fou criminel sont ceux qui appuient Sarkozy contre vents et marées. Mais le pape, c'est autre chose. C'est sacré ! Donc, quand les défenseurs de la laïcité s'indignent qu'on fasse un accueil républicain à un personnage aussi rétrograde, misogyne et homophobe (mais pas contre un peu de pédophilie de temps en temps), nombreux sont les Français pourvus d'une éducation catholique qui y voient un affront à leur foi. Dialogue de sourds donc, les uns s'estimant offensés qu'on ridiculise la République française, les autres se considérant outrés qu'on puisse attaquer le représentant le plus illustre de la chrétienté. Pendant ce temps, Sarkozy marie son fils (par le pape ?) et continue sa politique. Je ne pense pas qu'elle soit si mauvaise que ça, la politique à Sarko, mais il faut bien parfois donner du pain et des jeux aux Français pour permettre à l'UMP de travailler tranquillement. Le pape a été l'attraction-distraction de la semaine. Qui sera la prochaine ? Réponse en fin de post.
Idem pour Sarah Palin : le personnage est tout aussi archaïque et hypocrite, mais permet de détourner le débat sur des sujets plus sexy que le maintien des troupes en Irak et en Afghanistan ou la crise financière qui frappe l'Amérique et le reste du monde. Sauf bien sûr, le Liban qui parvient toujours à développer un système indépendant des grandes tendances mondiales :
La crise sur les marchés mondiaux n’aura aucune répercussion sur l’économie libanaise, ni sur les secteurs bancaire et financier locaux, a affirmé hier le ministre des Finances, Mohammad Chatah.
C'est tant mieux, Monsieur le Ministre, voici au moins une tempête à laquelle le Liban échappera. Car les élections au sein de Kadima vont donner le nouveau guide de la politique israélienne, et ce sera sûrement un changement radical d'avec Olmert le brigand : ex-Tsahal (Mofaz) ou ex-Mossad (Livni) ? La grande tradition des premiers ministres israéliens issus de l'une ou l'autre de ces institutions se perpétuent, alors qu'en France on n'a plus que le choix entre avocat ou énarque. Une fois que les Israéliens auront choisi, puis que les Américains se seront décidés, on aura la nouvelle paire gagnante qui décidera du destin du Liban qui aura été, rappelons-le, le seul pays au monde a échapper à la crise financière des "subprimes". Alors doublé des anciens de l'armée Mofaz-McCain ou jeune garde Livni-Obama ? Je penche pour un compromis Livni/McCain, mais je me méfie : plus les non-Américains aiment un candidat (en l'occurence Obama), moins les Américains l'élisent. Il faut donc encourager l'obamamania et participer au choeur des politiques français qui, dans leur intégralité, souhaitent que le candidat démocrate soit élu. Etrange non, qu'à la fois l'UMP et le PS tombent d'accord sur le futur président américain ? Pensez-vous qu'ils nous jouent la comédie en prétendant n'être d'accord sur rien en France ?
Finalement, quelle importance ? Je me passe en boucle l'interview de Céline Dion par Denise Bombardier, celle-là même qui considère avec son bel accent québécois que "les Français font pas leur job de défendre la langue françaiiiiiise". J'y prends des morceaux de sagesse et d'humilité, cette femme ayant concentré en elle philosophie occidentale et orientale dans une synthèse parfaite et transcendante. Céline ne chante pas avec ses cordes vocales, elle chante avec son coeuuuuur, comme elle le dit avec conviction mais modestie. Et ça c'est important. La prochaine fois que Céline vient en France, j'espère qu'elle sera accueilli par le président, qu'elle viendra s'exprimer devant l'Assemblée nationale et qu'elle nous achètera des centrales nucléaires. Et je la défendrai bec et ongles contre les moqueurs et les mécréants qui ne comprennent pas que Céline, c'est de l'amouuuur. Comme le pape, mais en plus québécois.