08 septembre 2008

Strandhögg

Hassan Nasrallah, a fait preuve hier de très bonnes dispositions à l’égard de tous, même s’il a tenu à justifier l’agression qu’il a ordonnée contre Beyrouth le 7 mai, assurant qu’elle était destinée « à empêcher la guerre civile ».

Je pense que ce trait d'esprit se passe de commentaires. Tout comme le meurtre de sang-froid d'un officier de l'armée libanaise par un hezbollahi, depuis remis aux autorités (qui, on en est sûr, vont le condamner à mort). Le hezbollah est un parti fasciste, que chacun se fasse son opinion en lisant les faits dans la presse ; chaque jour amène son lot de preuves, mais les enragés n'y verront qu'un honnête rassemblement de boy-scouts très pileux dont le patriotisme et l'amour de la patrie les poussent à détruire le Liban pour son bien. Nicolas Sarkozy est bien allé voir le parrain des castor juniors en Syrie, persuadé que contrairement à tous ceux qui l'ont précédé, il ne se ferait pas avoir par le rejeton Assad. Revenu une main devant, une main derrière, notre président a sans doute compris que si la Syrie parvient à orchestrer le Moyen-Orient depuis quarante ans, il y a peut-être finalement une bonne raison. La capacité de nuisance de la Syrie aurait même pu devenir nucléaire si Israël n'y avait mis un discret mais ferme arrêt, mais on préfère considérer que l'Etat hébreu est un ferment de guerre, alors qu'il faudra bien reconnaître un jour qu'il est au contraire parvenu à empêcher des conflits beaucoup plus sanglants que ce que l'on a pu subir jusqu'à maintenant.

un ouvrage qui sera publié la semaine prochaine aux États-Unis a révélé hier qu’en août 2007, Israël avait envoyé deux hélicoptères transportant 12 membres du commando de l’unité Sayeret Matkal en Syrie pour recueillir des échantillons de la terre se trouvant dans les parages du présumé site nucléaire à Deir-ez-Zor. Intitulé La guerre secrète avec l’Iran, l’ouvrage, écrit le journaliste Ronen Bergman, indique que « les résultats de l’analyse des échantillons ont clairement prouvé que le projet nucléaire existe bel et bien ». Le mois suivant, l’armée israélienne bombardait le site, relève le Jerusalem Post, qui rapporte l’information.

Je n'aimerais pas du tout qu'Israël opère le cancer hezbollah, mais devant l'habileté certaine des stratèges iraniens qui téléguident Nasrallah, peut-être faudra-t-il s'y résoudre. Barak, en pleine campagne électorale (ou militaire) admet que l'armée israélienne est prête à frapper TOUS ses ennemis et on ne peut que constater que de nombreux "progrès" ont été faits depuis juillet 2006 : le seul élément faible de la nouvelle chaîne de commande, Olmert, risque d'être inculpé par le procureur général sur avis des autorités policières et fera place à un nouveau leader. Le chef de l'armée israélienne, Gaby Ashkénazi, a commandé les Golanis et semble avoir l'appui du Ministre de la défense. En cas de conflit, le hezbollah sera écrasé et entraînera dans sa chute tout le Liban, comme l'a promis Barak. A moins que...

A moins que la Syrie et Israël ne concluent une paix séparée, que l'Iran ne soit l'objet des attentions israéliennes, que les Libanais s'unissent non pas contre un ennemi commun mais dans un "projet de civilisation", que les religieux perdent de leur influence au Moyen-Orient et se contentent de brailler dans des lieux de culte vides. On appelle ça des voeux pieux, mais je me sens inspiré par la venue du Vraiment Très Saint Père en France cette semaine. La présence de cet homme sur le sol français est une insulte à l'esprit de la République que nous encaisserons comme toujours avec la patience qui caractérise les vrais laïcs (!), mais qu'il ne vienne pas déclamer son habituel couplet de haine, avec les refrains sur le rôle de la femme à la cuisine comme au bon vieux temps de sa Hitler Jugend. Nasrallah le noir et Ratzinger le blanc, deux facettes du même obscurantisme médieval qui continue à enchanter les amateurs de combat contre l'Autre. Je les rejette violemment pour les mêmes raisons, et je ne m'attends absolument pas à être suivi. Après tout, penser qu'une femme ait enfanté un dieu ou qu'une défaite soit une victoire divine montrent qu'on n'est pas particulièrement fan de la réalité. Vu sa laideur actuelle, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée.

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