01 novembre 2007

Journal de ville

Je sens que la campagne est bien partie. J'ai rencontré aujourd'hui plusieurs personnalités qui m'ont assuré de leur soutien. Par exemple, j'ai mangé des gâteaux avec le général Aoun ; le dialogue a été riche. Il m' a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi on entourait les DVD de cellophane, et que c'était vraiment très compliqué de les ouvrir. Parfois, il avait besoin de faire appel à son attaché de presse parce qu'il s'énervait. J'ai acquiescé poliment, je n'en sais rien car moi j'achète des DVD pirates ou je télécharge. Je n'ai pas ce genre de problème mais c'est vrai qu'il faut y penser. On s'est serré la main, j'ai dû partir parce qu'on devait le changer, m'a-t'on dit. De quoi ? j'ai demandé. On m'a gentiment poussé dehors, en me donnant un très beau T-shirt orange et un gallon d'eau de la même couleur.

La discussion a été plus animée avec Nasrallah. Il m'a expliqué que pour avoir son soutien, je devais jurer que je soutiendrais la lutte pour la destruction d'Israël. Je lui a dit que c'était pas un problème, et qu'après on s'occupait de la Cornouaille. Il a eu l'air surpris, et m'a demandé, pourquoi la Cornouaille ? Je lui ai répondu pourquoi Israël ? On s'est regardé pendant une bonne minute, et on a changé de sujet. Au final, il m'a assuré de son soutien, mais avant il devait passer un coup de fil à un copain. Je n'ai pas compris le nom, mais ça sonnait comme "orangeade". Décidément, ils aiment cette couleur par ici. Peut-être que je devrais repeindre la Merco en orange ? Je note.

Geagea n'a pas voulu me recevoir, en déplorant le fait que j'avais des mains d'intello, donc visiblement que je n'étais pas familier de l'automatique. Hariri était à Paris, soi-disant pour voir Aoun, mais je venais de voir Aoun alors je pense que le 14 mars essaie de me renvoyer aux calendes grecques. Heureusement, il n'y a pas que des politiques qui m'appuient. De nombreux artistes me soutiennent, notamment un touche-à-tout de génie dont le nom m'échappe, mais dont les propositions suscitent l'admiration. Ainsi, me dit-il, il faudrait inclure dans le programme que le Liban devrait être le lieu où toutes les religions et tous les courants culturels coexistent, comme un carrefour entre l’Occident et l’Orient, un pays idéal où la tolérance et le respect des droits de l’Homme seraient le moteur de l’action politique et sa principale motivation. J'étais tout à fait d'accord avec lui, et nous avons bien sympathisé, surtout quand j'ai ajouté qu'en fait, les enfants sont innocents et on devrait les écouter plus souvent, et que les dauphins sont de merveilleuses créatures d'intelligence et de grâce. Nous nous sommes quittés bons amis, et avant de monter dans un énorme 4x4 qui force le respect, il a ajouté qu'il était dommage que les gens soient si matérialistes et que l'argent tue tout. J'étais bien d'accord. C'est une idée que développe souvent mon nouveau curé, mais lui préfère les Béhèmes. J'ai aussi croisé Haifa Wehbé, on a discuté le bout de gras en libanais, je lui ai dit "chou ya sexy, baddik Pepsi ?" et elle m'a répondu "Bouss wawa, Bah wawa". C'était constructif. On se reverra sûrement pour boire des coups en écoutant de la World Music, c'est hyper fashion.

J'ai également reçu le soutien de personnalités françaises. Guy Carlier m'a envoyé une très gentille lettre, me conseillant notamment dans mes attaques verbales d'être faible avec les forts, et fort avec les faibles. Il m'a dit que ça lui réussissait très bien, et que les gens pensaient maintenant qu'il avait une plume acerbe, trempée au vitriol, mais qu'il dressait des portaits ô combien proches de la réalité et bien torchés. Thierry Ardisson m'a envoyé une collection de pornos très transgressifs et merveilleusement modernes, et m'a également dit d'attaquer ceux qui se trouvaient en situation de faiblesse, et que si je voulais, il pouvait m'envoyer Baffie pour faire des blagues de fesse et insulter les gens, ce qui les faisait beaucoup rire. J'ai poliment décliné. Il me faut du local. J'ai pensé à Chako Mako mais il paraît que personne ne regarde. En tout cas, j'ai les intellectuels avec moi, et ça jouera sûrement le jour de l'élection. J'attends les suggestions de Florent Pagny sur la réforme de l'impôt qui, me disait-il, l'autre soir "est vraiment une saloperie qui punit ceux qui se cassent le cul à bosser", ainsi que des conseils de BHL pour avoir un teint frais sans passer par le bistouri après 70 ans parce que "quand on s'est fait tirer, ça se voit à la téloche, pauvre Arielle".

(A suivre)
(Peut-être)

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