08 juillet 2008

Sládkovičova 1

Il a bien du mal à sortir ce post sur la Slovaquie. J'ai plutôt envie de parler d'Ingrid Betancourt qui a vu dieu grâce aux FARC ou du gouvernement libanais dont Siniora n'arrive pas à accoucher. Pourquoi est-ce que j'ai autant de mal à parler de mon nouveau "territoire" ? Principalement parce que je n'ai pas envie de faire des comparaisons qui n'ont pas lieu d'être. Le Liban s'enfonce dans le tiers monde, alors que la Slovaquie rentre fièrement dans la zone euro l'an prochain. On trouve de tout et en abondance à Bratislava, ville jadis oublié par la tourisme de masse mais qui commence à subir l'invasion des hordes d'Anglais abièrés qui, telles les nuées de sauterelles, ne laissent rien de vivant derrière eux tellement ils pissent dans les rues. La Slovaquie rentre dans le 21ème siècle à une vitesse effarante. Bien entendu, tout le monde ne partage pas les fruits de la croissance et le chômage toucherait officieusement près de 40% de la population. Mais quand même, vivre à Bratislava ces dernières semaines ressemble à un rêve après le cauchemar libanais de ces dernières semaines.

Je prendrai le temps de vous expliquer le système politique quand je l'aurai compris. Ce que je crois avoir saisi, c'est qu'après des décennies à avoir été traités comme des clodos par les voisins autrichiens, tchèques ou hongrois, les Slovaques se sont mis au labeur en considérant l'Europe comme une chance pour leur avenir. Les champions du monde de hockey sur glace 2002 sont également les champions du monde du taux de croissance de productivité. Les langues étrangères ne sont pas encore bien maîtrisées par la population et il n'est pas rare que les produits alimentaires ne soient étiquetés qu'en slovaque (4 millions de locuteurs dans le monde...) ou en tchèque (pour ceux qui connaissent, la différence est risible entre les deux idiomes ; c'est un peu comme français et québécois). Toutefois, les Slovaques s'activent, notamment à mettre en valeur leur patrimoine immense et méconnu : ce pourrait être le genre de phrase qu'on lit dans les guides touristiques de routard, mais je suis stupéfait de ce que le pays peut procurer au visiteur alors même qu'il y a moins d'un an, je confondais joyeusement Slovaquie et Slovénie.

Bratislava est une très belle ville médiévale et pour qui s'ennuie, Vienne est à une heure de train. Mais la capitale autrichienne, pour superbe qu'elle soit avec ses influences impériales et ses spécialités centenaires n'amène pas le même sentiment de "naissance d'une nation" que procure la Slovaquie. C'est fascinant de voir ce pays s'éveiller au monde sans peur et avec une discipline à laquelle je n'étais plus habitué. Chaque jour, à six heures, j'attends la coupure de courant et la basculement sur le moteur. Elle ne vient jamais. Il va falloir que je me refasse àa la modernité, à la normalité. En attendant, ici, on va parler Europe centrale. Mais on n'oubliera jamais le Liban.

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