18 novembre 2006

Post redondant

Les nuages noirs et barbus continuent de s'accumuler sur le Liban. Le Hezbollah continue de menacer d'avoir recours à la rue, ce qui reste l'ultime moyen de s'exprimer en refusant la démocratie. Selon les dires de ses dirigeants, Hezbollah plus Amal plus Aounistes représentent 30% de la population, ce qui devrait leur donner droit à une minorité de blocage au gouvernement. Ce genre de calcul ne tient pas debout, tout comme le discours général du Hezbollah qui accuse les Etats-Unis d'ingérences au Liban. En France, on a un proverbe très moche pour décrire cette situation : "le camembert qui dit au roquefort : tu pues".

Rappelons tout de même les faits pour ceux qui auraient la mémoire courte : une milice paramilitaire et illégale s'est arrogée le droit de décider seul la politique étrangère d'un pays. Non contente de refuser la démocratie et la république que le Liban bon gré, mal gré, a su appliquer bien seul dans la région avec son rival israélien, cette milice, en plus de prétendre représenter le Liban, entend également incarner la volonté d'un dieu mal défini, puisqu'il s'agit ici d'une divinité sanguinaire et violente, mais également profondément misogyne puisqu'aucune femme ne possède de rôle de décision dans cet organisme. On a donc affaire à la pire des organisations politiques, qu'on ne saurait même comparer avec d'autres associations de terroristes comme l'ETA ou l'IRA, bien que celle-ci ait collaboré avec Hezbollah, car les républicains irlandais sont laïcs dans leur démarche et n'ont jamais appelé à la destruction de leur ennemi, mais seulement à son départ d'Eire.

En juillet, le Hezbollah a donc mené sa guerre tout seul, au nom des Libanais, alors même que le parti de dieu ne représente guère que lui-même. Aujourd'hui, la situation avec Israël, Etat démocratique bien qu'exerçant une politique militaire avec une férocité paranoïaque qui devient intolérable, se trouve dans une logique de guerre, une certitude de bataille tant l'Etat hébreu n'entend d'autres discours depuis le Liban que celui des antisionistes jusqu'auboutistes. Qui, aujourd'hui et en toute bonne foi, pourrait affirmer que le seul avenir pour le Liban reste dans l'affrontement guerrier avec un voisin qui a montré ses capacités à se défendre efficacement ? Personne. Il n'y a là ni bon sens, ni intelligence, ni clairvoyance. Le Liban se porte assez mal sans en plus se jeter dans une guerre fratricide, tant les points communs entre Libanais et Israéliens sont nombreux.

Le Hezbollah n'a pas d'enfants, il n'a que des martyrs potentiels. Les Libanais, eux, aiment profondément leur progéniture. Il n'y qu'à voir l'admirable sacrifice que consent chaque famille pour l'éducation des enfants, certains chefs de famille bien que ne disposant que de bas revenus n'hésitant pas à s'endetter pour pouvoir envoyer ses filles et fils dans une "bonne école" où ils apprendront, en trois langues, toutes les matières sauf l'histoire. Car ce pays a plusieurs histoires et les Libanais francophones, pour ne prendre que leur exemple, connaîtront mieux les affres de Clovis ou du général de Gaulle que celles de leur propre pays. Quand on n'a pas de passé, ou qu'on en a trop, il faut se construire un futur. Avec le Hezbollah, le futur est clair : la préhistoire, avec son dieu jaloux, ses femmes traitées comme des esclaves et "l'autre" considéré comme une menace permanente.

J'ai déjà parlé du Hezbollah dans ces termes ; il me semble utile de le refaire même si je m'égosille dans le désert. Ce parti représente l'une des menaces les plus dangereuses que nous ayons à affronter, et en continuant de le traiter comme les autres, parce qu'il nous fait peur, on contribue à le renforcer et à l'autoriser à nous menacer. Le combat est hélas très simple : entre Israël et le Hezbollah, l'un des deux doit disparaître. Et il en est qui, par antisémitisme primaire ou par fardeau de l'homme blanc honteux des colonies, hésitent devant ce dilemme. Pas besoin d'être devin ou d lancer une pièce en l'air pour comprendre que l'avenir est dans une société ouverte, et que l'Iran, maître-chien du parti de dieu, a autant d'avenir que le troisième Reich.

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