08 septembre 2006

En lisant L'Orient

Je continue le deuil de Rémy Belvaux, mais il faut bien penser aussi au Liban.
Alors je feuillette L'Orient-le Jour.
Et je trouve cet article "Débat passionné sur le Liban au Palais Bourbon, la ligne chiraquienne totalement plébiscitée" fort primesautier qui relate les discussions sur le Liban à l'Assemblée nationale, mais comme si le journaliste commentait pour "Point de vue, Images du monde" :

«De mémoire de député ou de correspondant parlementaire on n’avait vu au Palais Bourbon un intérêt aussi grand pour un pays aussi petit », m’a soufflé discrètement un des huissiers les plus gradés du Palais Bourbon au moment où je quittais hier la séance parlementaire qui était consacrée au Liban.

Ha la la, les confidences des huissiers "les plus gradés" ! Vous imaginez ? Les députés français s'intéressent au Liban, les huissiers font des messes basses avec le journaliste et notre correspondant en rosit de plaisir ! Mais il s'assombrit un peu quand on ose mélanger le malheur des Libanais avec celui, bien moindre, des juifs :

Seule ombre au tableau, le discours de M. François Bayrou (UDF) qui s’est longuement attardé sur les malheurs subis par le peuple... juif et qui ont culminé, selon lui, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Le chef de l’UDF avait rapidement « glissé » sur la question libanaise avant de revenir sur des thèmes soulignant « la responsabilité » et « la culpabilité » de la France et de l’Europe qui ont « laissé faire et commis l’irréparable ».

Bravo, pour une fois que Bayrou parle d'autre chose que de lui, on lui en fait le reproche. Mais écoutons Marie-Georges Buffet, représentante démocratiquement élu d'un des derniers partis communistes d'Europe :

Parlant de la Finul renforcée, Mme Buffet a appelé à une définition claire du rôle de cette force internationale, expliquant que celle-ci sera bientôt en mesure de soutenir le règlement politique de la crise « à condition que l’on ne lui fasse pas faire ce que la résolution 1701 ne prévoit pas : désarmer le Hezbollah ». « La position de la France, agréée par les autorités libanaises, est que ce désarmement doit être le résultat d’une entente entre les forces politiques libanaises. C’est le choix de la sagesse si l’on veut éviter d’autres tragédies au Liban », a-t-elle ajouté.

Mme Buffet, qui conçoit la politique en 2006 toujours avec les filtres de la grande période du Grand Frère soviétique et du petit frère syrien, ne semble toujours pas comprendre que la question du Hezbollah et surtout de ses armes ne peut pas être résolue par les Libanais seuls, car elle ne les concerne pas seulement. Il s'agit d'une affaire internationale, le Hezbollah n'étant pas un parti financé par le Liban et bénéficiant d'une idéologie et d'un soutien militaire étranger. Mais allez expliquer ça à Mme Buffet, pour qui la démocratie, voilà l'ennemi.

Heureusement, dans L'Orient le jour, Gaby Nasr fait sa rentrée, toujours en piquant les jeux de mots des autres, mais en gardant son punch habituel. Continuons à lire "le quotidien francophone de la bourgeoisie chrétienne" comme l'appellent les ânes, en gardant en tête qu'un bon journal, c'est un journal où tout le monde peut s'exprimer, les émules de Gala comme ceux du Canard enchaîné.

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