31 août 2006

Le club des amis

Qui a dit que Bachar el Assad était isolé ? Après la visite de Jack Lang, le futur président d'on ne sait trop quoi, le lapin du Golan reçoit son ami de trente ans, Hugo Chavez du Vénézuela, une autre star du mouvement qui se définit par son rejet de l'hégémonie américaine, club très ouvert où on trouve à peu près n'importe qui mais surtout des dictateurs.

Chávez, dont c'est la première visite officielle en Syrie, a expliqué à son arrivée: «Nous avons la même vision politique. Nous sommes deux pays et deux peuples qui résistent et font front à l'agression impérialiste.» La semaine dernière, lors d'une conférence de presse à Pékin, Chávez avait accusé Israël d'avoir perpétré un «génocide» au Liban et dénoncé son «attitude fasciste».

Message personnel aux Colombiens : si Chavez a la même vision politique que Assad, vous risquez de vous prendre des obus brésiliens dans pas longtemps. Pourquoi ? Il trouvera une cause, Assad a trouvé sans problème.

Bachar el Assad continue de jouer les vierges effarouchées, pendant que le gouvernement libanais affirme avoir arrêté des livraisons d'armes à destination du Hezbollah. Ce que chacun sait au Liban, c'est que le Hezb dépend grandement des trafics non seulement pour les armes, mais aussi pour ses finances puisqu'il contrôle toutes les importations et exportations illégales. Imposer un blocus au Liban, ça touche toute la population et ce n'est pas très populaire, mais ce serait le seul moyen de prendre le Hezbollah à la gorge, qui en retour suffoquera le reste des Libanais. Qui tiendra le plus longtemps ?

Le Hezbollah a fait des émules, propres sur eux et qui sont convaincus, comme les idiots utiles d'autres temps, qu'ils luttent à mort contre le Mal. Parmi eux, le fameux quotidien Al Akhbar (la pravda) qui refait parler de lui à l'occasion de la diffusion d'un documentaire sur Ron Arad, pilote israélien enlevé par le Hezbollah en 1986. LA LBCI, ancienne chaîne des Forces Libanaises, devrait diffuser le documentaire, et son PDG s'en explique dans L'Orient :

M. Daher, qui a indiqué avoir acheté ce documentaire au journaliste et directeur du service d’informations locales du nouveau quotidien al-Akhbar, Ibrahim el-Amine, a exprimé des doutes sur le fait que ce film puisse être utile pour retrouver l’aviateur porté disparu depuis.

Certes, il y a peu de chances pour que le film produise une carte avec une petite croix blanche pour indiquer où se trouve détenu Arad. Mais il semble que les mouvements proches du Hezbollah soient en train d'investir d'autres fronts que celui de l'affrontement militaire ou de la diatribe politico-religieuse. Certains estiment que la situation se rapproche beaucoup des origines du conflit en 1975, avec les mêmes alliances et parfois les mêmes personnages. On a plutôt l'impression que le Liban n'a pas bougé depuis cette époque.

Et pendant ce temps, Dieudonné, armé de son guide du routard sur le Liban continue de visiter le pays, et serait même, me dit-on, sur le point de visiter le palais de Baabda, siège de la présidence de la République. Avec un peu de chance, Dieudonné arrivera à se faire photographier avec le monsieur tout en blanc qui prétend être le vrai président du Liban ! C'est quand même un signe d'espoir de revoir des touristes au pays des cèdres.

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