Attention, une partie de ce post est à prendre au second degré
Pendant que sur les blogs libanais, la dernière mode consiste à s'échanger des photos de Merkavas détruits dans le Sud, je m'interroge sur la patriotisme des uns et des autres. En Israël, le service national c'est trois ans pour les garçons, et un peu moins pour les filles. Au Liban, c'est wasta (piston) si possible et rien pour les filles. Dans un pays où le sport national de la jeunesse revient à éviter le service militaire, comment comprendre que ces mêmes jeunes se réjouissent des victoires du Hezbollah ? Quand on ne fait pas son service (si, si, moi je l'ai fait, je vous rassure), c'est qu'on est contre les armes et la guerre, non ? Ce n'est pas parce qu'on pense qu'on est trop bien pour donner quelques mois de sa vie à son pays ?
Après cette saillie un peu réac, j'en conviens, je continue dans la même direction en voyant mon candidat aux présidentielles 2007 se profiler à l'horizon. L'Orient-le Jour, que certains appellent, comme des ânes, le "quotidien de la bourgeoisie chrétienne libanaise" :
Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a affirmé, dans une interview au Figaro Magazine daté du 2 septembre, que le Hezbollah est un mouvement « terroriste ».« L’attitude qui consiste à envoyer des roquettes sur le nord d’Israël sans se demander sur qui vont tomber ces roquettes est une opération terroriste », a-t-il déclaré. « Accepter d’être financé par l’Iran dont on sait ce que disent ses dirigeants revient à se situer dans le camp des terroristes », ajoute-t-il.Selon lui, « le droit à la sécurité pour Israël est un droit sur lequel on ne peut pas transiger ». « Israël est une démocratie. Israël est né dans les conditions que l’on sait. C’est une responsabilité essentielle pour tous les pays libres d’assurer sa survie », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « Est-ce que, pour autant, je considère que le gouvernement israélien a eu en se défendant, je dis bien en se défendant, la réponse appropriée ? Je n’en suis pas sûr. J’ajoute que si je suis l’ami d’Israël, je suis aussi celui du Liban, qui doit devenir un pays véritablement souverain. »
Hé ben zut alors, tu me l'enlèves de la bouche. Je suis plus qu'étonné, parce que je pensais qu'en bon politique, Sarkozy arriverait à rester à équidistance de tous les problèmes du Moyen-Orient. On me fera remarquer qu'il cherche le vote juif ; je répondrai que ça n'existe pas, et que les juifs votent à peu près partout, même à l'extrême-droite. Et puis, dans la balance, 800 000 juifs ou 6 fois plus de musulmans, ce n'est pas équilibré. Se pourrait-il que Sarkozy ait parlé par conviction ?
Celui qui en manque, de conviction, c'est Aoun, qui menace et tempête contre Saniora. Je fais ici mon Mea Culpa : quand il est revenu au Liban, ses propos étaient encourageants. Comme beaucoup de Libanais, j'ai pensé qu'il ramenait la modernité dans ses valises, malgré l'avis de mes proches qui me soutenaient qu'il était fou. Que d'engueulades pour prendre la défense de ce qui me semblait le dernier espoir du pays ! Et puis il a commencé à flirter avec le Hezbollah, et j'ai fini par comprendre. A voir l'attitude du vieux mégalo aujourd'hui, qui fait passer ses ambitions de politique intérieure avant le bien-être du pays, je me sens stupide d'avoir soutenu un homme comme ça.
Donc la prochaine fois, je ne me tromperai pas, ce sera Sarkozy (relisez le titre).