24 août 2006

Vibrations

Les appels sont toujours vibrants, et c'est donc un vibrant appel que lance le premier ministre Saniora à la communauté internationale, "affirmant qu’il n’y aura pas « un second round » de violence, comme l’avait laissé entendre le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres." selon L'Orient-Le Jour. Cette phrase m'intrigue. Ou bien Saniora a une ligne rouge avec Tel Aviv qui lui a affirmé que, non, il n'y aura pas de second round, il faut pas prendre au sérieux tout ce que dit Peres, à plus de 80 ans, il sale un peu les falafels ; ou bien le Hezbollah l'a juré au premier ministre, mais comme il n'avait visiblement prévenu personne de leur "promesse tenue" je ne sais pas s'il faut s'y fier ou pas. Ou encore, Fouad a une arme secrète. Une qu'il n'a pas voulu dévoiler tellement elle est puissante. Une qui va changer le cours des événements au Moyen-Otient. Mais une qui n'est pas encore arrivée parce qu'elle a un retard de livraison à cause du blocus.

Et ça ne va pas s'arranger car Bachar el Assad, le lion de Damas, le lapin du Golan, considère que si une force d'intervention se déploie près de sa frontière, il commencera par fermer ses frontières. Suivons son raisonnement : en rendant ses frontières imperméables, Bachar pense ainsi se protéger d'une armée ? Parce qu'ils vont lui demander des visas syriens pour venir l'attaquer dans son pays ? Et les tanks vont faire la queue pour faire valider leur "mécanique" après le No man's land ? Les seuls qui seront pénalisés, une fois de plus, seront les Libanais qui souffriront de trois blocus particulièrement hermétiques : air et mer avec Israël, terre avec la Syrie. Bachar commence à sérieusement disjoncter ce qui est une aubaine pour tout le monde, il commence à focaliser la haine de tous les protagonistes du conflit.

Ce qui fait une bouffée d'air bienvenue pour Israël. Je ne crois pas avoir vu un tel examen de conscience dans un pays après une guerre. Le plus terrible, c'est que l'armée, par ses réservistes, se plaint de n'avoir finalement pas tué assez de gens, surtout des hezbollahis. Il ne s'agit donc pas d'une manif pour la paix, ou alors indirectement. "Laissez-nous finir le travail mais pas sous la houlette d'Olmert". Il n'y a donc plus de leader en Israël ? Le mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne se fissure, mais la légende de la démocratie israélienne se fortifie. En France, les soldats qui demanderaient la tête de leur ministre après une opération foirée se retrouveraient au trou. Et les Hezbollahis de terrain, qu'est ce qu'ils pensent de leurs chefs ?

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