22 août 2006

Calculs

La France traîne les pieds pour la FINUL Plus et on la comprend. Même George W. Bush connaît l'histoire du Drakkar, où les soldats français ont été assassinés par ce qui deviendra le Hezbollah par la suite. Ce sera donc l'Italie qui enverra le plus gros contingent, grillant une fois de plus la politesse à "la mère du Liban". L'Italie était déjà le premier partenaire économique du Liban, loin devant la France qui n'arrive qu'à la quatrième place derrière les Etats-Unis et l'Allemagne, et elle risque avec ce geste de creuser encore l'écart. Ha, on me dit que les Italiens ne vont pas conquérir des parts de marché, mais sécuriser le Liban Sud. Mes excuses. Vergogna.

Pendant ce temps, on parle d'un deuxième round en Israël, où visiblement le "travail" effectué au Liban n'a satisfait personne. Assistera-t-on à une nouvelle attaque sur le Liban pour de basses considérations de politique intérieure ? Ce serait mal connaître Shimon Peres, dont on parle assez peu dans les journaux, préférant accabler les deux bizuts Peretz et Olmert, en oubliant un peu le vice-premier ministre et ministre du "développement régional". Joli titre que ce dernier, et bon travail Shimon.

Les masques tombent, et le vrai visage de la résistance commence à apparaître à ceux qui croyaient encore qu'il s'agissait d'un combat pour le Liban. Joseph Samaha, nouveau patron de Al Akhbar, ne cache plus dans Libération que les orientations de son journal et du mouvement qui le soutient sont clairement la résurgence d'un vieux nationalisme panarabe, qui entend montrer sa puissance en crachant son rejet de l'Occident :

Israël est intervenu au Liban pour mettre en œuvre une politique élaborée par la France, et celle-ci a échoué. Jacques Chirac a laissé les mains libres à Ehud Olmert jusqu’à ce que les limites de son action aient été atteintes. [...] Depuis deux ans, la France met le devenir du Liban en péril et lui impose un amour étouffant. La politique française fait partie du problème et non de la solution. Chirac a mis en marche le moteur de la crise libanaise, mais c’est Bush qui, ensuite, a été aux commandes.

Voilà, il ne manquait que la France au tableau des malheurs arabes. La boucle est bouclée, et on comprend de mieux en mieux pourquoi les Français se font prier pour aller sécuriser le Liban. C'est qu'un accident de drakkar est si vite arrivé, comme dirait Harald...

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