25 mai 2006

Shimonoseki, Yamaguchi

J'écris assez souvent sur ce blog en ce moment, pour deux raisons. La première, c'est que je n'arrive pas à m'atteler à ce projet éditorial, pourtant accepté, tamponné et encouragé, et donc plutôt que de m'y mettre et de le finir le plus tôt possible, je fais de l'écriture d'évasion : ce blog. La deuxième raison, c'est surtout que l'actualité libanaise est riche en sujets d'énervement. Le dernier, après la non-condamnation de la provocation du "gouvernement" syrien, ce sont les paroles du "président-général" (remarquez la série de guillements) qui "a prononcé hier un sévère jugement contre tous ceux qui réclament le désarmement de la Résistance, estimant qu’ils « complotent contre le Liban »." La cinquième colonne est de retour, sous les traits de ceux qui trouvent étrange pour le moins qu'un pays dispose de deux armées, sans compter les milices armées palestiniennes ou les forces paramilitaires des chrétiens.

Le chef de l’État, qui s’est rendu au pénitencier de Khiam et à la caserne des forces mixtes de sécurité à Marjeyoun à l’occasion du sixième anniversaire de la libération du Liban-Sud, en a profité pour réitérer son soutien au Hezbollah. Aussi a-t-il mis l’accent sur la nécessité de préserver la Résistance, rejetant toute idée d’incorporer cette dernière dans l’armée. Le Hezbollah, représenté par cheikh Nabil Kaouk, a, lui aussi, rendu hommage aux « positions constantes et courageuses » du président Lahoud qui ont permis « la concrétisation » et « la préservation » de la libération.

Car on a tendance à l'oublier, c'est grâce au Hezb que l'armée israélienne a quitté le Liban il y a six ans. Quiconque n'est pas d'accord est un imbécile : cinq mille barbus sous équipés et fanatisés ont réussi à faire partir l'armée la plus puissante de la région, et il est de bon ton de le faire savoir. Que de chemin parcouru depuis ! A l'époque, en regardant la télévision en groupe, une connaissance libanaise avait lâché un "sale traître" plein de fiel à destination de l'armée du Liban Sud, supplétive de Tsahal. Aujourd'hui les "traîtres" sont partis, pour certains chez le voisin du Sud, d'autres sont emprisonnés et pour les habitants des régions autrefois occupées, c'est la misère économique. Hezbollah se fera fort de s'occuper de ces futurs électeurs, faisant une fois de plus jouer ses muscles en utilisant tous les idiots utiles à sa disposition. Comme Lahoud. Vous pensiez que le président Chirac était mauvais, malhonnête et sans scrupules ? Vous adoreriez Emile Lahoud, le seul ex commandant militaire à ma connaissance à être prêt à sacrifier son ancienne administration pour s'acheter la paix des barbus. Il devrait tout de même se méfier. Le Hezbollah respecte uniquement la force. Et ce que fait Lahoud, ça s'appelle baisser son froc.

|
Weblog Commenting and Trackback by HaloScan.com