13 mai 2006

La Grande Domi

Fort. Très fort. En une seule phrase, notre premier ministre chéri a réussi à insulter les photographes de presse, les fonctionnaires, et aussi les gastéropodes. En revenant à pied à son ministère (image sportive toujours), la Grande Domi a balancé aux photographes qui l'attendaient un joyeux :

«Vous auriez dû venir avec nous, on a fait une belle balade. Vous êtes là comme des fonctionnaires, comme des moules accrochées au rocher ! Allez, Salut !»

La classe. Même la mariée-au-ministre-Jean-Louis-Borloo-mais-quand-même-capable-de-faire-son-métier-de-journaliste Béa la béate Schönberg a été obligé d'en parler sur France 2. Elle n'a bien sûr pas fait de commentaires sur la fougue du premier des ministres et donc patron de son mari. J'en viens presque à éprouver de la compassion pour la Grande Domi, seul contre tous, grotesque aristo d'Empire persuadé d'être la réincarnation de Napoléon, inimitable caricature d'énarque ayant grandi sous les ors de la République et néanmoins persuadé de savoir intimement ce que veut le peuple. Il faut qu'il reste. Sans lui, il ne reste que des politiques bien ternes qui ne nous font pas autant rire à défaut de pleurer.

Et sinon...

Je ne dis plus rien sur le Liban. La raison en est simple : rien ne se passe. Les mêmes chefs de bande qui ont fait la guerre sont maintenant chargés de faire la paix, et ça n'a pas l'air de surprendre grand monde. Joumblatt continue de tourner sa veste vitesse grand V, Aoun est illisible, Hezbollah de plus en plus dangereux maintenant qu'ils sont un peu aux manettes notamment de l'électricité, Hariri essaie de se faire un prénom, Berri est un sale con et où est Geagea ?

J'ai quand même apprécié l'article du Monde sur les communautés chrétiennes d'Orient en danger.

Au Liban et en Turquie, des progrès sont signalés. "Les maronites se sentent plus forts dans le nouveau contexte politique libanais", estime un responsable. La voix du patriarche Sfeir est l'une de celles qui se sont fait le plus entendre pour un retour à l'indépendance du Liban contre l'occupation syrienne. 40 % des chrétiens (maronites, melkites, etc.) auraient quitté le pays depuis le début de la guerre, en 1975, mais la diaspora, à Paris ou à Lyon, est active et garde des liens puissants avec leur patrie.

Et les musulmans, aucun ne s'est expatrié ? Pas un n'est parti, ils sont tous restés pour comploter contre le bon chrétien et lui piquer son pays ?

Les religions... Il est bon de rappeler aussi souvent que possible à ceux qui l'auraient oublié que la religion est toxique et qu'elles ont fait largement plus de mal que de bien jusque-là.

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