27 mai 2006

Lith, Noord-Brabant

Au Liban, on n'a pas de CPE, mais on a quand même des jeunes en colère. Hier, les étudiants de la Lebanese American University, une fac pas franchement considérée comme de haut niveau mais fréquentée surtout par la jeunesse dorée qui n'arrive pas à rentrer à l'AUB, se sont mis sur la gueule à l'occasion de la célébration de la "Libération" du Liban, lorsqu'Israël a décidé de plier bagage du Sud. Les étudiants de Amal, mouvement chiite pro-Syrie ont voulu fêter dignement l'événement, ce qui a un peu agacé ceux du Parti Socialiste (hahahaha) Progressiste de Walid Joumblatt . Bilan : intervention des bérets verts aux alentours du campus, puis de la force d'intervention rapide des FSI (les CRS locaux mais en beaucoup moins psychologues) et au final trois blessés, peut-être par armes blanches, en tout cas ça n'avait pas l'air de rigoler sur le campus.
Heureux pays où les commandos de l'armée interviennent contre les jeunes et personne ne vient se plaindre de brutalités policières.
Les partis politiques utilisent au Liban, comme partout ailleurs, les jeunes et les endoctrinent pour les pousser à la violence, bien qu'il faille peu de pression pour que certains se révèlent belliqueux. On en arrive à ces extrêmes manichéennes où les jeunes s'affrontent en référence au mouvement dont ils se revendiquent, ici Amal la Syrienne contre PSP le valeureux défenseur du Liban. Evidemment, les choses sont plus complexes qu'elles n'apparaissent, mais combien de supporters du PSP veulent se souvenir des prises de position plus que favorables qu'a émis leur patron vis-à-vis de la Syrie dans le passé ? On est dans 1984, où l'histoire se réécrit en permanence pour justifier les errements politiques du pouvoir en place.
Pour éviter ce genre de problèmes, de nombreux campus interdisent les mouvements politiques, à l'USEK, ou à Balamand mais dans ce cas-là, c'est la politique qui vient sur le campus, les étudiants politisés des autres facs venant faire de l'agit-prop sur les campus "neutres". Mais quand on voit comme les sciences politiques sont mal considérées dans ce pays, moins que le droit notamment ce qui est l'exact inverse de la France, et assez mal enseignées, on peut douter de l'émergence de nouvelles élites politiques dans un pays où l'allégeance commence au berceau.

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