Spéciale dédicace aux forces de l'ordre

J'avoue qu'en revenant brièvement en France, j'avais bien l'intention d'étudier sur le terrain les manifs anti-CPE qui nous font passer comme les rois des fainéants et les derniers staliniens de la planète. Alors que Villepin a glorieusement choisi de retirer son projet, les étudiants en revanche continuent... continuent quoi, on ne sait pas trop, mais ils continuent. Comme quoi, leur indépendance idéologique reste une vaste blague et leurs motivations sont clairement à chercher ailleurs que dans l'opposition à un texte de loi qu'ils n'ont pas lu. Toute cette affaire a été un fiasco de part et d'autre, Villepin a mené sa campagne comme un fou furieux (vous noterez que ce blog, depuis sa création, donc plus de quatre ans, répète à l'envi que Villepin est dangereux et qu'il va nous faire une guerre comme ça, pour le plaisir sauf que jamais on n'aurait pensé que ce serait une guerre franco-française), les syndicats l'ont affronté comme dans un duel sur l'honneur, pendant que Chirac semblait perdu et que l'opinion publique, par peur de passer pour des fachos, prétendait soutenir les jeunes dans la rue. Donc zéro pointé pour tous, sauf et c'est l'objet de ce post, les flics.

Car les flics se sont montrés exemplaires dans l'affaire. Entendons-nous bien. Je n'éprouve pas pour les forces de l'ordre cet amour suspect qu'arbore certains adeptes de l'ordre moral ou de l'homosexualité mal refoulée. Dans un monde idéal, on n'aurait pas besoin d'eux, mais il y a encore dans nos sociétés des jeunes gens qui arrosent d'essence des jeunes filles "pour leur faire peur", et de robustes petits gars experts dans l'art de faire griller la 207 ou rôtir la Clio thermostat cité. Mais ce qui me gêne en France, c'est cette haine envers les policiers, qu'on peut traiter de SS sans faire ciller le procureur de la République et qu'on peut attaquer avec des armes mortelles sans que les médias ne relèvent autre chose que "des débordements de la part de jeunes un peu agités". Un flic, c'est un homme. Quand les hordes attaquent les CRS avec des barricades, des cocktails Molotov ou des bouts de carrelage, ils attentent à la vie d'être humains. Mais c'est des poulets, et en France, on aime pas les poulets, que ce soit dans la lignée de Villon, Brassens ou de NTM. Si on se fait piquer son portable, on fait un scandale au poste de police, mais en sortant on jure que ces connards ne sont jamais là quand on a besoin d'eux.

Pendant les émeutes, les flics ont été impeccables. Ils ont protégé les citoyens de débordements qui auraient pu être dangereux (devinette : qui s'occupent des voyous pendant que la police est sollicitée pour les émeutes ?), ont gardé leur sang-froid malgré la montée de la violence et les insultes de la populace, et restent calmes aujourd'hui devant les menaces des petites frappes qui prenaient en otage les facs mais s'offusquent qu'on les arrête pour détérioration de matériel public.

Il y a de l'abus de la part de nos jeunes qui croient que tout leur est du. Ainsi récemment, dans Libé :

Cinq étudiants de l'université des sciences Paul-Sabatier, à Toulouse, accusent formellement le commissaire divisionnaire de la Sécurité de Toulouse d'avoir «voulu faire mal ou blesser». Ce divisionnaire commandait les forces de l'ordre qui ont évacué les manifestants de la gare Matabiau le 6 avril. «S'il avait des ordres de son préfet, c'est ce dernier que nous accuserons. Et ainsi de suite jusqu'au ministre», ont promis jeudi les cinq jeunes.

Et ainsi de suite jusqu'au ministre...

Robien le surdiplômé ferait bien de plancher sur un nouveau concept : les manifs Disneyland. Les étudiants casseraient des décors en carton-pâte, et en retour, des flics habillés en Mickey leur taperait dessus avec des matraques en mousse. Au final, tout le monde chanterait "It's a Samll World After All" en dégustant des Sundaes au MacDo, et les étudiants rentreraient fatigués mais contents, et surtout indemnes dans leurs chambres décorées avec des posters de Che Guevara. Un bon parc à thèmes, ça, on pourrait l'appeler "Eurostalinland". Buffet ferait la buvette et Besancenot promènerait les visiteurs en vélo. Quant à Julliard, j'attends vos contributions pour lui trouver un boulot. A durée déterminée, il faut qu'il commence à bosser en douceur.