Paris défendu

En lisant la presse internationale, j'avoue que j'ai rarement vu un tel déferlement de haine contre la France qu'à l'occasion des manifs anti-CPE. Tout y passe, pays d'enfants gâtés, dernier bastion communiste, pays le plus rétif à l'économie de marché, et le mot "arrogance" qui revient en permanence, à la fois pour définir les Français mais aussi et surtout Villepin. Bon, sur ce dernier point, on est d'accord, mais ça fait un certain temps que ce monsieur m'agace et m'inquiète. En revanche, est-ce qu'on ne jette pas le bébé avec l'eau du bain ? C'est beau la France, il y fait bon vivre, boire et manger.

Si je devais expliquer la crise à des étrangers, je serais assez embêté, mais je commencerais par dire que ceux qui sont dans la rue ne représentent qu'une très faible minorité d'étudiants, puisque l'UNEF de Julliard s'est pris une veste aux élections au CROUS et que ceux qui ont gagné, la FAGE, ont accepté de rencontrer le premier ministre. Mais qu'en France, on a des gueulards, des gens qui ne respectent pas la démocratie parce qu'elle estime que le peuple ne sait pas ce qui est bon pour lui, et qui descendent dans la rue dès que le résultat d'une élection ne leur convient pas. Champions de l'agit-prop, ils arrivent à convaincre le monde que nous sommes des fainéants gâtés, qui refusont la mondialisation et contestent la bonne marche du monde. C'est faux, même si les nombreux expatriés français savent aussi que parfois, pour réussir dans un système dont la force d'inertie augmente chaque année, il faut partir.

Amis, la France est un pays aimable. Mais qui comporte quelques abrutis. Lu dans un flux RSS : "Sinon, juste par mesquinerie, [Bruno] Julliard à 29 ans et est en 5ème année de droit... suis-je le seul que cela fait tiquer ?"
Ben non, moi aussi je tique, mais ça prend du temps de faire des AG et de faire sa crise d'adolescence tardive en mobilisant les foules.