12 septembre 2007

WIL el Spaniard

Quel est l'âne qui m'a dit que Madrid était une ville moche ? Non seulement c'est une belle ville, agréable à visiter et qui a l'air d'être facile à vivre, mais en plus, on y bouffe bien. Or, vous savez que j'aime bouffer et que je suis prêt à faire des détours pour trouver un bon restaurant. Parmi les bonnes adresses, je vous en recommande tout de même deux, la première située dans le quartier gay de Madrid : on a pu y déguster un incroyable tartare de thon et de gingembre, alliance casse-gueule s'il en est mais là parfaitement maîtrisé, ainsi qu'une entrecôte sauce au chocolat. Ne faites pas la moue concernant ce dernier plat, c'est immangeable si on ne possède pas de talent, mais c'est parfaitement évident quand c'est réussi. Et là, c'était tout à fait réussi. L'autre gargotte qui change un peu des tapas, c'est un fast-food qui porte bien son nom, car initiative du génie (dit on) Ferran Adria. Si vous ne savez pas qui c'est, essayez Google, vous comprendrez pourquoi je tenais à goûter une de ses compositions, n'ayant pas les moyens de me rendre dans son antre. Comme je sais que c'est énervant de cliquer, je vous livre ici une partie de sa biblio tirée de wikipedia, concernant son restaurant :

El Bulli, qui reçoit chaque année 8 000 demandes venues des quatre coins du monde, ouvre ses portes six mois par an, d’avril à septembre, pour servir à manger à 3 000 chanceux. On cite le cas de clients potentiels qui accompagnent leur demande de réservation d’une lettre de motivation afin d'être retenu parmi les élus qui auront le droit de payer 170 euros (en 2006) pour déguster un menu de 25 plats (ou plutôt 25 miniatures) parmi lesquels on pourra trouver de l’air de carotte, un sorbet grillé au barbecue, une viande accompagnée d’une seringue hypodermique pleine de sauce, des chamallows de parmesan, du caramel d’huile de courge, des bonbons à l’huile de potiron, du croquant d’algue, des pétales de rose en tempura, des pastilles glacées au whisky sour, des sorbets aux amandes parfumés à l’ail ou encore de la nougatine aux algues.


Les cuisiniers sont, après les écrivains, les artistes que je respecte le plus pour leurs créations qui invitent les cinq sens. Dans ce fast food, le hamburger contenait quelques feuilles de menthe du meilleur effet, et les gaspachos étaient excellents même quand, comme moi, on trouve ça immonde la plupart du temps.

Car j'avais des préjugés avant de retourner en Espagne. Ce pays évoquait surtout pour moi Franco, la corrida, l'inquisition et un soleil de plomb. Madrid, c'est tout ça, y compris les arènes (photo de gauche), mais c'est aussi Don Quichotte (première photo), un des plus beaux romans jamais écrits, c'est également Miro, qui a réalisé la fresque du palais des Congrès (photo suivante), c'est une très belle ville animée qui mérite largement une visite, et qui, en cinq jours n'a fait que dévoiler une partie infime de ses trésors. Même si le Prado a été un peu décevant, et que le choc thermique après l'Islande a été massif, Madrid restera un très beau souvenir en particulier parce que cette ville m'a permis de faire tomber mes idées reçues imbéciles sur la culture hispanique. On me dit que Séville est encore plus belle ; j'y filerais bien, mais les prochains voyages concernent l'Europe du Nord (mais oui je rentre bientôt au Liban ! Patience, dès que je suis à Beyrouth, je reprends mes commentaires acerbes et je rouvre les comments).

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