24 novembre 2004

La fin du Liban tel que nous le connaissons ?

James Watt représente la Grande-Bretagne au Liban et il se révèle encore plus dur à l'égard de son pays d'accueil que son homologue des Etats-Unis, Jeffrey Feltman :

Prenant la parole devant le congrès international « Parlementaires contre la corruption », (...) M. Watt a estimé que « les arrangements conclus au Liban après la fin de la guerre ne représentent pas tout ce qui aurait dû être réalisé », ajoutant cependant qu’« il ne faut pas considérer la situation comme définitive au plan de la politique libanaise ». Il a fustigé le Hezbollah à mots à peine couverts, en déclarant qu’il n’existe « aucun pays normal au monde où des milices monnayées par un autre pays protègent les frontières ». Soulignant la tension qui règne dans cette zone. M. Watt a affirmé que « les effets de la situation actuelle au Liban sur la sécurité et la paix internationales ont conduit à l’adoption de la 1559 ». Pour conclure sur cet avertissement lourd de sens : « Cette résolution n’est pas le brouillon du grand changement définitif qui attend le Liban, mais un élément parmi d’autres... » Qui viendraient donc plus tard.

Les ambassadeurs occidentaux ont enfin toute latitude pour exprimer les réticences de leurs gouvernements à accepter l'état dans lequel se trouve le Liban qui, par association, se retrouve dans la ligne de mire des pays qui ont déclaré la guerre contre le terrorisme. En faisant pression sur le Liban, les pays occidentaux font pression sur la Syrie, tout comme cette dernière en imposant une mainmise sur le pays du cèdre bloque l'engrenage de la paix avec Israël. Au carrefour de plusieurs civilisations, enjeu en tant que porte du Moyen-orient, le Liban se retrouve fréquemment dans la position d'un otage, spécialité locale qu'ont imposé des groupes comme le Hezbollah, qui lui-même tient le pays en otage. Je propose un nouveau slogan pour ce pays : "Liban, toujours entre le marteau et l'enclume".

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