17 octobre 2004

Nous serions donc tous des Américains

Le Monde publie un sondage qu'il a fait établir avec plusieurs confrères à travers le monde à propos des élections américaines :

Si l'on y votait demain pour élire le président des Etats-Unis, dans huit des dix pays où ont été réalisées les enquêtes d'opinion, George Bush serait révoqué, de façon souvent humiliante, au profit de son adversaire démocrate, pourtant bien mal connu. Dans ces chiffres, les Français tiennent leur réputation en gratifiant John Kerry d'un tonitruant 72 % de leurs suffrages, contre 16 % à M. Bush ; les Espagnols enfoncent le clou avec un misérable 13 % pour le candidat sortant, tout en sachant garder un peu plus de réserve envers l'inconnu Kerry (58 %) ; Bush plafonne tout juste à 20 % sur ses frontières nord et sud, au Canada et au Mexique. Plus intéressant, et plus problématique pour les gouvernements de la coalition que les Etats-Unis ont rassemblée pour intervenir en Irak : M. Kerry l'emporte "à deux contre un" chez les Britanniques ; il réussit le même exploit au Japon, à peine moins en Australie ; 68 % des personnes interrogées en Corée du Sud souhaitent sa victoire le 2 novembre, contre 18 % celle de Bush.

Je ne suis pas sûr de comprendre. L'élection présidentielle qui approche aux USA est importante, mais depuis quand avons-nous notre mot à dire ? De quel droit ? Imaginez les cris d'orfraie si demain CNN publiait un sondage prouvant que 85% des Koweitiens souhaitent une victoire de Laurent Fabius aux présidentielles de 2007 ou que 76% des Inuits considèrent notre loi sur la laïcité "irrespectueuse" des différences culturelles ? La réaction française (moi en tête) : Allez-vous faire foutre, ce n'est pas votre problème. Alors pourquoi faire aux autres ce qu'on ne supporterait pas que l'on nous fasse (surtout qu'une victoire de Kerry, que je souhaite quand même, risque de ne pas être la panacée pour l'Europe) ?

A propos de laïcité, j'espère que vous aviez mieux à faire que regarder "Tout le monde en parle", l'émission beauf-branchée de Thierry Ardisson. Sinon, je pense que vous auriez bondi en écoutant les propos de l'animateur, bombant le torse avec son catholicisme, et expliquant avec force "Mon père" onctueux à un Di Falco toujours aussi épais que le catholicisme est tolérant mon p'tit Laurent Baffie. Hé ouais, mon gars, nous les cathos, on est vachement tolérants, c'est les autres qui sont des fous de Dieu. Je vomis les religions, encore et encore. Si vous doutiez encore de leur toxicité, regardez les produits culturels qu'elles engendrent, le samedi soir sur France 2, avec un Ardisson catho et royaliste qui demande à Michel Rocard si sucer, c'est tromper. Hypocrite. Abruti. Triste minable branchouille.

Heureusement que Marc-Olicier Fogiel a embauché Guy Carlier le dimanche soir. Enfin une émission de télé.

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