13 octobre 2004

Le Liban c'est les Soviets moins l'électricité

Désolé, j'ai pas pu m'empêcher.
La 1559 continue à faire couler beaucoup d'encre entre ceux qui estiment qu'il s'agit d'une violation inimaginable de la souveraineté libanaise, qui a bien le droit de se faire pomper par le frère syrien, et ceux qui considèrent qu'il était temps que les grandes puissances s'intéressent à la tutelle du Liban. Les Etats-Unis grondent, et menacent notamment de faire retirer les troupes de la FINUL, les troupes de l'ONU stationnées dans le Sud du pays, soi-disant pour faire tampon avec Israël, mais qui au final établissent le compte des vaches qui traversent la frontière (authentique).

C'est à ce moment que paraît dans les colonnes de L'Orient-le jour, journal plutôt anti-syrien des Chrétiens de l'opposition, un article sur le centre Jaffee de l’université de Tel-Aviv et de son rapport sur l’équilibre des forces dans la région pour la période 2003-2004. Je cite :

« À plusieurs reprises, (Israël) a posé des conditions déraisonnables pour la reprise des négociations ou n’a carrément pas tenu compte de signes montrant la disposition de la Syrie à renouer des discussions », affirme le texte. Qualifiant de « malheureux » le comportement du gouvernement israélien sur ce dossier, le rapport estime qu’une paix avec la Syrie « aurait probablement des conséquences stratégiques très positives » pour Israël. Selon le centre Jaffee, la conclusion d’un accord de paix entre Israël et la Syrie affaiblirait notamment le Hezbollah, aujourd’hui appuyé par Damas, et limiterait le défi politique que pose actuellement l’Iran à Israël. Le rapport met d’ailleurs en garde contre les capacités nucléaires de l’Iran, tout en estimant que les États-Unis « semblent plus proches d’un possible recours à la force pour empêcher l’Iran de compléter son programme nucléaire ». Jusqu’ici, toutes les tentatives de pourparlers de paix avec la Syrie ont buté sur la question du retrait du plateau du Golan syrien occupé, puis annexé par Israël à la suite de la guerre israélo-arabe de juin 1967.Parallèlement, les dirigeants du Front national progressiste (FNP, coalition de huit partis dirigés par le Baas) ont adopté hier une nouvelle charte au sein de laquelle la clause interdisant les négociations avec Israël a été éliminée.

Diable ! Nous serions-nous trompés ? La Syrie est bonne fille et tente de faire la paix et Israël ne cherche qu'à l'embêter ? J'en doute, même si Israël a évidemment intérêt à faire la paix. La Syrie est très forte dans sa capacité à souffler le chaud et le froid, et ne cède que lorsqu'elle est acculée. Alors que vaut ce rapport ? Rajoutons-le dans l'énorme pile des analyses sur le conflit qui ne tiendraient pas dans un palais séoudien. Ou avec les prévisions de Gilles Keppel, l'Elizabeth Teissier des politologues qui, avant le 11 septembre 2001, voyait la fin de l'islamisme et de son terrorisme après maintes réflexions.

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