13 avril 2004

Orientalisme

Curieuse pour le moins cette analyse intitulée "Saddam reviens" publiée dans Libé aujourd'hui, bien qu'assez typique de la façon de penser des penseurs de salon en France. Dans ce pamphlet que je présume provocant, Barthélémy Courmont, Chercheur à l'Iris (Institut de recherche sur les questions internationales et stratégiques) nous explique que "Comme cela pouvait être prévisible, la capture de Saddam n'a rien arrangé. Pis encore, elle pourrait avoir empiré de façon durable la situation d'insécurité." Plus loin, il en rajoute dans la gloire de celui qu'il appelle le Rais, façon occidentale de montrer ses connaissances en arabe :

La dictature de Saddam était en tous points condamnable. En tous points ? Pas nécessairement. Le parti Baas, garant de la laïcité et de l'unité (par la force, certes) d'un Etat mosaïque comme les grandes puissances occidentales ont su en bâtir de multiples, avait progressivement fait de l'Irak un Etat voyou, mais un Etat malgré tout. Le vilain était au pouvoir, mais il était possible de le contenir quand il voyait trop grand, notamment du côté de Koweït City : nos dirigeants pouvaient dormir la conscience tranquille. A l'inverse, la situation actuelle plonge la région dans un chaos pour lequel aucune réponse ne semble appropriée.

C'est quand même dur de se rendre compte que certains ne veulent rien comprendre et n'apprennent rien avec le temps. D'un côté des Américains qui font la guerre de la même façon depuis des siècles et qui doivent affronter des problèmes indignes de leur capacité militaire ; de l'autre des Européens qui finalement aiment bien leur dictateur parce qu'ils ont un côté rassurant. Et qu'ils ont mis du temps à retenir leur nom. Et leur surnom en arabe qu'on utilise dans les salons, avant d'ajouter "moi qui ai passé deux jours en Irak, je peux vous dire que comme cela pouvait être prévisible, la capture de Saddam n'a rien arrangé..."

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