02 octobre 2003

Pendant qu’un certain Florent Pagny chante pour sa liberté de pensée (ses impôts), les Libanais font ce qu’ils peuvent pour conserver leur liberté d’expression. C’est dur, mais il y a des bonnes volontés, je m’en aperçois chaque jour, et de très mauvaises, ce qui me déprime parfois. Passons sur l’affaire Aoun, qui consiste à engager une poursuite judiciaire (oui, c’est une manie dans ce pays d’avocats) contre un Libanais qui aurait nui aux relations libano-syriennes en parlant devant le Congrès américain. Aujourd’hui, L’Orient-le jour, le quotidien francophone, commente l’élection présidentielle à venir en 2004 :

« Selon un ministre influent, la situation économique et politique est trop critique pour que le pays puisse supporter davantage de tiraillements entre les présidents Lahoud et Hariri. Il est donc nécessaire que la Syrie, en tant que parrain, recherche les moyens à mettre en œuvre pour limiter les dégâts jusqu’à l’échéance présidentielle. »

On garde la même rengaine, comme quoi la Syrie serait la garante de la pseudo-stabilité du Liban. Et ce qui m’affole, c’est que même au Quai d’Orsay, on a l’air de penser la même chose, c’est-à-dire que les Libanais ne sont pas assez avancés pour se gouverner eux-mêmes. Un peu ce qu’on disait sur l’Algérie avant la décolonisation.

Je n’ai rien contre les Syriens, peuple estimable comme tous, mais ceux qui s’insurgent contre l’occupation des Territoires palestiniens par Israël n’ont pas la même opinion de l’invasion prolongée du Liban par la Syrie . Je suis même convaincu que si la Syrie entretenait des rapports normalisés avec le Liban, ce serait un bénéfice pour les deux pays. Mais les légendes ont la vide dure, et ça m’est arrivé aussi de penser que les Libanais, à force de se faire envahir régulièrement, n’ont même plus l’envie de devenir indépendant. Mais quand on se dit une nation, on doit assumer.

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