Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, le billet de Gaby Nasr du 12 septembre dans "L'Orient-le jour", le quotidien francophone libanais. Cet homme parle comme dans les années 60, mais il me semble plein de bon sens. Non ?
Mourir d’espoir
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Décidément, rien n’y fera. Ni les gesticulations meurtrières des Israéliens ni les feux d’artifice sanglants des barbus palestiniens. Le train fou du feuilleton proche-oriental s’emballe, pour le plus grand malheur des populations locales appelées à déguster. Et le plus grand bonheur de leurs dirigeants installés pour en faire commerce et se goinfrer.
Plus d’un demi-siècle de confrontation a fini par développer dans la région un désordre mental quasi incurable. Après toutes ces années, les niaiseux en sont encore à pinailler, après chaque conflagration, sur le point de savoir qui a commencé. Alors que, pour les gens normaux, l’essentiel est d’en finir.
Mais comment finir lorsque l’Hébreu-en-chef incarne l’école politique la plus bornée, celle du missile et de l’obsession sécuritaire... Depuis plus de vingt ans, Sharon-le-char bouscule tout sur son passage. Hormis sans doute la petite parenthèse travailliste pendant laquelle la bête s’est quelque peu assoupie. Ce mec, tu lui donnerais une livre pour sa pensée, faudra songer à lui réclamer la monnaie. Sous sa houlette, l’armée israélienne a viré raclure de bidet. Trop occupée à faire des cartons dans les gencives des chefs islamistes, elle a perdu l’habitude de protéger jusque ses propres casernes.
Comment finir, lorsqu’en face, la joie de vivre palpite au rythme des barbes qui poussent... Les disjonctés du rasoir envoient maintenant leurs kamikazes se faire allumer par paire : 70 vierges pour deux, ils peuvent encore se régaler. Et cette corruption qui colle comme une pastille rouge sur le front d’Arafat. Le révolutionnaire Yasser est sans doute pour la prise de la pastille.
Retour donc à la béchamel : les radicaux mènent des attaques-suicide, et Ariel suicide les gens dans leurs maisons ou leurs bagnoles tout en s’empiffrant de nouveaux territoires. Et il se trouve encore des neuneus qui promettent aux Arabes l’effondrement d’Israël. Miséreux Palestiniens, un peu de patience, que diable !
En somme, plus on se casse la gueule, plus il y a de l’espoir. De défaite en défaite... jusqu’à la victoire finale !
Gaby NASR