16 octobre 2003

"Frères arabes" ou "Avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis"

Les Arabes, si tant est que cette notion veuille dire quelque chose puisqu’elle désigne pêle-mêle les Irakiens, les Koweitiens, les Libanais comme les Marocains, les Arabes donc disais-je, sont des gens bien curieux et assez peu solidaires, comme le montre un article de L’Orient-le Jour en date du 16 octobre 2003 :

Le député israélien arabe Azmi Béchara a estimé hier, dans le cadre d’un entretien (le premier) accordé à La Voix du Liban, que « les mois qui précéderont l’élection présidentielle aux États-Unis seront très difficiles ».
M. Béchara a indiqué que ces mois « verront l’accroissement de la domination de la ligne aventuriste au sein de l’Administration US et d’Israël », et que « la nation arabe aura à passer plusieurs tests, dont le dernier en date aura été le raid israélien contre la Syrie, qui constitue un prélude à des événements plus dangereux pour l’avenir ». Concernant le Syria Accountability Act, M. Béchara a affirmé que cette loi « n’apporte rien de nouveau au niveau des relations syro-américaines, sinon le fait qu’elle officialise les mauvais rapports entre les deux pays ». « La Syrie ne souffrira pas particulièrement au plan économique » des sanctions américaines, a-t-il ajouté. « Concernant le Liban, la Syrie a raffermi ses relations avec ce pays et a établi un dialogue avec toutes les fractions de la société libanaise, sans donner de prévalence à une partie. La société libanaise a été traitée stratégiquement, en tant que société ayant des rapports amicaux avec la Syrie, depuis le patriarche maronite jusqu’à sayyed Hassan Nasrallah », a-t-il estimé. « Cela devrait être l’orientation syrienne (au Liban), qui devrait également établir de bons rapports avec les Arabes et l’Europe parce que les relations des Syriens avec les pays européens sont excellentes, même avec les alliés européens des États-Unis, tels que l’Espagne, la Grande-Bretagne ou l’Italie », a poursuivi M. Béchara. « Ces pays ont soutenu les États-Unis contre l’Irak, mais ils ne feraient pas partie d’une coalition contre la Syrie », a-t-il conclu.


L’article suivant est la preuve des très bonnes relations libano-syriennes. Il est tiré de la même édition de L’Orient-Le Jour :

Le groupe de Saint-Laurent-sur-Sèvre de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) a collecté, à l’occasion d’un forum d’associations, cinq kilos d’anciennes clés auprès des habitants de la région, qui ont été envoyées à Mme Siba Nasser, ambassadrice de Syrie en France, « pour demander symboliquement à la Syrie d’ouvrir les portes de ses prisons et plus particulièrement de libérer Johnny Salem Nassif, (soldat des brigades de l’armée libanaise, alors sous le commandement du général Michel Aoun), enlevé au Liban le 13 octobre 1990 à l’âge de 16 ans et transféré en Syrie, où il est toujours détenu ».
Dans un communiqué, l’ACAT a par ailleurs indiqué qu’une pétition signée par plus de 300 personnes avait été adressée au président syrien Bachar el-Assad.
Le groupe a également relevé les contradictions flagrantes et répétées dans les déclarations des autorités syriennes concernant les Libanais détenus en Syrie et considéré que cela démontre « leur embarras dans le traitement du dossier de ces Libanais injustement incarcérés et soumis aux tortionnaires de l’univers fermé et impitoyable de leurs prisons ».
« La libération des prisonniers est impérative et nous ne manquerons pas de continuer à soutenir les familles et à sensibiliser les instances internationales sur la mauvaise volonté ou l’immobilisme des autorités libanaises et syriennes. Notre action se trouve légitimée par cette obligation des États de répondre aux requêtes pleinement justifiées des familles victimes de disparitions forcées », a ajouté le communiqué de l’ACAT.


Arabes, Arabes, on vous ment, on vous spolie, et franchement, pas la peine de chercher des complots sionistes ou anglo-saxons pour expliquer vos malheurs. Ils sont purement arabes, et viennent toujours de ceux que vous appelez vos « frères ». La preuve avec un dernier article, toujours tiré du même journal. Il évoque la brouille entre le Liban et la Libye, et le jour de la pomme qui s’est tenu dimanche pour encourager les Libanais à consommer local :

Les paumés de la pomme

Tout le monde se met désormais à la pomme. Avec ou sans dentier, les Libanais veulent désormais en croquer. Une, deux et même trois ou quatre, plus on en dévore et mieux on se sent, sur le plan national, mais aussi sur le plan physique. À ce train-là, tous les médecins du Liban se retrouveront au chômage et les Libanais, gonflés de vitamines, avec un arrière-goût d’insecticide, n’auront même pas de souci à se faire pour leurs frères libyens, privés de leurs pommes. La solidarité arabe a très vite joué et les Libyens peuvent désormais croquer les pommes de Syrie. Comme cela, tout le monde est heureux. Ni pommes de discorde ni raisins de la colère, l’honneur et la solidarité sont saufs et les Libanais sont en train de devenir des accros, en quelque sorte des paumés de la pomme, pour ne pas dire les dindons de la farce.

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