Haaaaaaaaa, le Liban
Je pense que tout expatrié passe par des périodes de haine profonde, puis d'amour intense pour son pays d'adoption. Je suis dans la deuxième phase en ce moment. Je ne sais pas pourquoi, mais Beyrouth reste une des villes les plus excitantes que je connaisse, de par sa taille, pas trop grande et inhumaine, ni trop petite et "provinciale", de par son mélange d'orient et d'occident, de par ses aberrations, de par son courage, de par sa morgue, bref "My kind of town" aurait pu dire Sinatra qui se serait empressé d'aller flamber au casino.
Pourtant, c'est parfois difficile comme hier lorsque je me trouvais place des Martyrs et que des abrutis n'ont rien trouvé de mieux à faire que de lancer un énorme feu d'artifices. Croyez-moi, le bruit était tel que cela m'a rappelé quelques riches heures de bombardements. J'ai eu la chance de ne pas vivre dans ce pays pendant la guerre, mais j'ai eu l'occasion de me trouver au mauvais moment quand nos voisins du Sud venait montrer la preuve de leur savoir-faire en matière d'armements. Ce n'est pas une expérience très enrichissante.
Et puis quand je parle de bizarreries, en voici une que je trouve assez révélatrice d'un pays proofondément religieux. Haoui, le secrétaire général du Parti Communicste Libanais tué dans un attentat sera inhumé prochainement.
Le Liban fera des adieux populaires aujourd’hui à Haoui. Le convoi funéraire partira à 13 heures, de l’hôpital américain, et traversera certaines rues de Beyrouth. Les obsèques sont prévues à 14 heures, en l’église Saint-Georges des grecs-orthodoxes. L’ihnumation du corps se fera à Bteghrine.
Ne me lancez pas les oeuvres complètes de Karl Marx à la figure, mais j'étais persuadé qu'une des bases du communisme résidait dans la rupture avec l'opium du peuple. Il semble qu'au Liban ce soit différent. Quel pays.