24 février 2005

La Laïcité, c'est pas fait pour les chiens

Le gouvernement libanais pourrait changer devant le tollé que provoque son rôle dans l'assassinat de Rafic Hariri. Selon le Figaro, "L'opposition peut compter sur une quarantaine de voix sur les 128 députés de la Chambre, sans les abstentionnistes. «Tout dépend en fait de la position du bloc du Hezbollah dont les 12 députés n'avaient pas accordé leur confiance au gouvernement lors du dernier vote», explique un observateur. La probabilité de ce scénario a été renforcée par la position du Patriarche maronite Nasrallah Sfeir qui a plaidé pour la démission du gouvernement, faisant écho à l'une des principales revendications de l'opposition. Le ministre de l'Intérieur, le maronite Sleiman Frangié, l'un des fidèles alliés de Damas, a laissé entendre qu'il se plierait à la volonté du Patriarche."

Curieux pays où les ministre se plient à la volonté des religieux ! En tant que bon Français laïc, je suis outré par les débordements de la religion dans ce pays même si, quand on est invité dans une maison, on ne commente pas le choix des tapis. Néanmoins pour l'après-Bachar, on risque fort d'avoir la même situation avec des Libanais divisés en coteries de croyances et les mêmes problèmes qui recommencent.

Bon, ces événements permettent au génie de l'analyse politique, Monsieur le professeur de sciences politiques Samir Kassir (pas facile de devenir prof de fac sans diplôme, il faut avoir un sacré entregent) de commenter sobrement : «Omar Karamé pourrait servir de fusible». Bravo, quelle analyse fulgurante. Le problème c'est qu'à l'étranger, nombreux sont ceux qui pensent que Kassir dit des choses intéressantes parce qu'ils n'ont pas d'éléments sur le pays.

Pendant ce temps, nous apprend L'Orient le Jour, une curieuse visite à Beyrouth, de celles que les antisionistes adorent (non, non, ce n'est pas Garaudy qui revient) :

Hier, cinq rabbins venus des États-Unis et de Grande-Bretagne, à l’invitation du forum organisé par l’Union internationale pour la défense de la cause palestinienne, ont créé l’événement. Membres du mouvement « Neturei Karta » (« Gardiens de la cité »), ces juifs ultraorthodoxes étaient porteurs d’un message assurément doux aux oreilles des autres participants, à savoir une condamnation en bonne et due forme du sionisme.

« Nous sommes ici pour corriger l’idée répandue à travers le monde selon laquelle Arabes et juifs sont en conflit. C’est une erreur tragique ! Nous avons vécu ensemble pendant des milliers d’années en paix et en harmonie. Juifs et Arabes peuvent vivre ensemble ! C’est le sionisme qui a créé, voilà une centaine d’années, cette rupture entre juifs et Arabes. Or le sionisme est diamétralement opposé au judaïsme », déclare Yisroel Dovid Weiss, un rabbin de Monsey, dans l’État de New York, aux États-Unis. « En tant que juifs, nous avons été envoyés en exil. Et selon la Torah, il nous est interdit d’avoir notre propre État. Leur terre doit être rendue aux Palestiniens, Jérusalem doit devenir leur capitale et bien sûr, ils doivent pouvoir revenir sur leurs terres », ajoute-t-il, arborant sur son manteau un autocollant où l’on peut lire « Juif n’est pas sioniste ».

Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un message de paix, mais bien de l'expression dogmatique d'une position soi-disant fixée par Dieu et en fait interprétés par ces mêmes rabbins qui ne touchent pas les femmes parce qu'impures. Une preuve de plus :

An-Nahar rapporte les difficultés qu’ont rencontrées ces religieux pour atteindre Beyrouth, et précise qu’ils sont "en permanence sous l’escorte de gardes du corps du Hezbollah".

Imaginez tout ce que l'on pourrait faire si on utilisait l'énergie de la connerie humaine ! Et si les gens lisaient des livres au lieu d'aller dans leurs églises !

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