14 mai 2004

Dialogue des cultures, à notre niveau

Il y a des jours où j'ai envie de dire à quel point j'aime le Liban et aujourd'hui en fait partie. Malgré tout, le gouvernement incapable, les routes défoncées, la politique ras les pâquerettes, l'occupation syrienne, la hausse quotidienne du prix de l'essence, la probable pénurie d'électricité cet été, j'aime ce pays au climat si doux, aux habitants si démerdards, la mer en face de chez moi, la montagne juste derrière, tout ce qu'on veut dans les supermarchés, un niveau d'éducation remarquable, quelque chose d'indéfinissable mais qui fait qu'on s'est tous fait avoir, les braves étrangers qui venaient ici par hasard et qui n'en sont presque jamais repartis.

Ce soir suis allé à une conférence à l'université américaine de Beyrouth. Il faut savoir que cette fac est subventionné par les USA mais qu'elle est la plus antiaméricaine du Moyen-Orient. Bref, trois journalistes venaient se rendre compte sur place de ce qu'est la région et discuter avec ses habitants. Revenant de Syrie où ils ont rencontré le Grand Démocrate lui-même, ils ont fait un crochet par Beyrouth et repondaient aux questions d'un parterre hétéroclite, étudiants, profs, je ne sais pas je ne connaissais personne. Comme prévu, les journalistes ont été très diplomates, comme prévu, les questions qui leur étaient adressés étaient beaucoup moins policées. Un exemple : un jeune leur demande ce à quoi ils s'attendaient ici, à des chameaux et des chevaux ? Question débile, les Libanais s'attendent-ils réellement à rencontrer des Cow-boys à New York ? Accueil plutôt hostile et qui a montré l'incompréhension des Libanais devant les USA, ces malheureux journalistes anti-Bush ayant été rapidement assimilés à du gibier néo-conservateurs. Il y a du progrès à faire. La route continue.

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